EXPOSITION : Incursion dans l’univers artistique de Georgina Rey

Entre Le Souffleur et Tamarind Falls, Georgina Rey invite les Mauriciens à une balade dans son univers artistique caractérisé par la recherche perpétuelle des tons, des teintes et des valeurs. Du 27 mars au 3 avril, l’artiste expose une cinquantaine de toiles, toutes dimensions confondues, à la galerie Color Attitude, à Moka.
Pendant deux ans, Georgina Rey s’est installée en deux lieux pour réaliser les travaux qu’elle présente à l’exposition qui s’ouvre ce soir. D’abord au Souffleur, plus précisément au Pont-Naturel, où elle a passé trois mois, dans un premier temps, pour s’imprégner de l’atmosphère et observer les formes du paysage, mais surtout les tons, les teintes et les valeurs : une technique – la base même des cours d’art – qu’elle a apprise en Italie et en Afrique du Sud et qu’elle tente de perfectionner.
Georgina Rey limite le nombre de couleurs qu’elle utilise pour se concentrer davantage sur cette recherche de tons – le noir, le blanc et les dégradés de gris – des teintes – mélange de couleurs à un ton – et des valeurs – l’ombre et la lumière. À chaque escale, elle fait autant de croquis que le temps lui permet de le faire, crayonne et teste les couleurs. « Je peux passer plusieurs mois devant un même paysage : un jour, je peux faire un croquis, ensuite, je reviens pour travailler sur les ombres. Une autre fois, les couleurs. Je peux faire jusqu’à une centaine de croquis sur le même sujet. Et quand je me sens prête, je le mets d’un seul coup sur ma toile. Je reste sur place aussi longtemps que je le sens. Ensuite, je vais ailleurs, pour y revenir de nouveau. »
Pour la première fois, indique-t-elle, lorsqu’elle était au Souffleur, elle a peint sur un grand canevas in-situ. « It takes courage, confidence and know-how. By painting onsite you capture the Spirit of the Place. Paintings done on site are always better because you are expressing your emotions of the place straight onto your canvas », souligne notre interlocutrice. La collection sur Le Souffleur présente de magnifiques paysages marins, plutôt figuratifs, mais qui laissent entrevoir des formes humaines ou animales. Certains sont vertigineux de par leur dimension, les couleurs et l’angle choisis par l’artiste.
Contrairement à ces réalisations, celles qu’elle présente autour des Sept Cascades (Tamarind Falls) s’apparentent plus à l’abstrait. « You get the essence of the place rather than going in much details », dit-elle. Elle a d’ailleurs procédé différemment. « Comme il fallait descendre les cascades, je ne pouvais pas me déplacer avec tout mon matériel. J’ai fais des croquis et j’ai travaillé à partir des pochades », avance-t-elle. Une fois à la maison, elle reproduisait alors les tableaux sur des toiles plus grandes. Le lieu, qu’elle a exploré à plusieurs niveaux, est assez spécial, avec ses roches et ses vallées, fait-elle ressortir. Pour cette collection sur Tamarind Falls, Georgina Rey a travaillé avec beaucoup de couleurs, selon son ressenti du moment. Ainsi, on peut voir des roches rouges, orange, violettes, roses… et des formes, souvent humaines, qui émergent. « Ce n’est pas fait exprès », précise l’artiste, étonnée elle-même du résultat.
Chaque sortie, qui se fait quasi quotidiennement, équivaut à quatre ou cinq heures de travail, souligne-t-elle. Et lorsqu’on lui demande comment elle s’y prend pour maintenir les tons et les valeurs, la lumière changeant constamment, celle-ci répond : « C’est pour ça que je passe beaucoup de temps sur place, pour observer tous ces changements », répond-elle. Comme la plupart des artistes qui travaillent à en extérieur, Georgina Rey privilégie la matinée ou l’après-midi, moments où le sujet n’est pas « écrasé » par la lumière du soleil, pour s’adonner à sa passion.
D’origine britannique et mariée à un Mauricien, Georgina Rey a émigré à Maurice. Malgré ses 25 années d’expériences en art, dont une formation formelle comme décoratrice d’intérieur, elle continue à apprendre, précise cette ancienne élève de Serge Constantin avec modestie. « J’ai commencé avec les natures mortes pour poursuivre avec le figuratif et les paysages. Je commence à explorer l’abstrait maintenant. La pratique est très importante », dit-elle, avant d’ajouter : « It is only by practice that you can get the right tone and the right value. » Georgina Rey se rend tous les ans dans une école d’art à l’étranger pour parfaire ses connaissances. « Ce sont en général des formations de courte durée », dit-elle.
Pour la présente exposition, elle propose 25 grandes peintures et 20 petites, principalement des huiles. L’artiste travaille aussi au charbon, au pastel sec et à l’acrylique. L’exposition est ouverte jusqu’au 3 avril. Entrée libre.

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