EXPOSITION À L’ICAIO : Nalini Malani, la mémoire dans l’art

Nalini Malani, aux côtés de Anish Kapoor, Bharti Kher, Ravinder Reddy, Saski Gupta, Sheela Gowda, est une artiste contemporaine indienne, née à Karachi, ville d’origine indienne qui au moment de la partition est devenue pakistanaise. Cette artiste de premier plan en Inde a été choisie pour inaugurer L’Institut d’art contemporain de l’océan Indien (ICAIO) le 28 mai dernier. Les visiteurs pourront voir ses oeuvres jusqu’au 29 août 2015. L’artiste indienne présente une douzaine de travaux élaborés depuis 2006 et une installation vidéo de 11 minutes “In Search of Vanished Blood, 2012” où elle mêle peinture, ombre et lumière. Cette installation vidéo et sonore dans la deuxième galerie de l’ICAIO s’offre à voir comme une sorte de machine à penser la complexité du monde. Nalini Malani s’est fait connaître dans les années 1980 pour son combat féministe et en peinture et dessin par des thèmes tels le genre, la mémoire, la race et les politiques multinationales en référence à l’histoire post coloniale de l’Inde après l’indépendance et la répartition. Mais dans les années 1990, elle s’est illustrée par son théâtre novateur et ses installations vidéos. Nalini interroge tous les débordements de la société contemporaine (migration, violence politique) ayant vécu la condition de réfugiée à cause de sa religion non musulmane et ayant été témoin des injustices et des horreurs vécues par les peuples indiens et pakistanais, des guerres de religions, de l’extrémisme hindou et des minorités musulmanes. Ses oeuvres sont engagées politiquement pour instruire une réflexion sur la charge contraignante des normes, des conventions. Nalini Malani met en jeu dans ses travaux exposés à Maurice un monde de signes et figures symboliques qui mêlent l’universel aux enjeux identitaires, aux repères historiques. La mémoire y opère comme un vecteur transversal participant à orchestrer des êtres hybrides et des créatures mutantes dans une narration onirique. On peut les contempler dans les panneaux réalisés selon sa technique des «reverse paintings», dérivée de la peinture traditionnelle sous verre. Ailleurs, ce sont des travaux aux allures de paysages inventés dont la poésie procède de l’espace et de la lumière. Au jeu de couleurs, elle décline une oeuvre peinte contant des récits mythologiques féminins occidentaux et hindous (avec des personnages comme Cassandre, Médée, Medea Series, Alice). La mythologie, des éléments symboliques, des corps morcelés sous verre : autant de textures transparentes et de rêves en couleurs (Ectasy of Radha, Despoiled Shore, The Nymphs have departed, Mutants and Airplanes…). Les livres d’artistes de Nalini Malani sont exposés dans la vitrine de la galerie principale.

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