FEIZAL YACOOB ROHEEMU: Un homme d’action

Dans son salon de coiffure à Port-Louis, Feizal Yacoob Roheemu a la parole facile. Le propre de sa profession, direz-vous. Et c’est vrai. Mais l’homme aime surtout parler des enfants. Et plus particulièrement ceux dont le quotidien rime avec précarité et manque d’amour. Raison pour laquelle, une fois la journée finie, le coiffeur endosse son costume de travailleur social.
La première chose auquel vous pensez en vous levant ?
Je pense au divin.
Lisez-vous votre horoscope ?
Je le lis tous les jours, mais ça ne veut pas dire que j’y crois. Ils se trompent d’ailleurs souvent…
Qu’est-ce que vous aimez chez vous ?
Mo trouv mwa sinp. Mo menn enn lavi sinp e trankil.
Votre principal défaut ?
(Après un moment de réflexion) Mo kontan get football. Akoz sa souvan ena lager lakaz.
Quelle est la chose que vous détestez le plus sur terre ?
Sans hésiter, la jalousie. Ena touzour dimounn pou zalou so kamarad. Sa ki pli vilin defo, selon mwa.
Quelle est la personne pour qui vous avez le plus d’admiration ?
Ma maman. Elle a 60 ans et fait tout ce qu’elle peut pour ses enfants. Li pa kapav trouv nou malad ou gagn douler. Avec mon frère et ma soeur, on essaie de lui rendre cet amour autant qu’on peut.
Quel est votre plus grand rêve ?
J’en ai plusieurs : m’offrir une voiture, par exemple. Me mo pli gran rev, se tir definitivman sa bann zanfan ki nou pe okipe dan difikilte.
Votre artiste préféré ?
Michael Jackson.
Si vous pouviez remonter le temps, que changeriez-vous ?
Je reviendrais quinze ans en arrière, pour pouvoir revoir une dernière fois mon papa et lui dire que je l’aime.
Comment dépensez-vous votre argent ?
Larzan, pa fasil pou gagne. Lavi vinn dir, tou kiksoz pe ogmante. Me kan bizin depanse, mo depanse.
Si vous étiez Premier ministre, quelle serait la première chose que vous changeriez ?
Je résoudrais d’abord le problème de l’eau, en commençant par faire changer tous les tuyaux défectueux. Ensuite, je ferais voter un budget plus important pour lutter contre l’exclusion et la pauvreté.
Comment imaginez-vous Maurice dans 20 ans ?
Difficile à dire. Mais j’aimerais que le pays prenne exemple sur Singapour. Si nous arrivons à éliminer le problème de la corruption, alors Maurice pourra avancer. Mais pour le moment, il y a encore trop de scandales.
C’est quoi pour vous, le bonheur ?
(Il reste énigmatique) C’est d’avoir de “bonnes pensées” pour “certaines personnes”.
Et l’amour ?
Il y en a tellement de formes. L’amour de sa femme, de son métier… Il y a l’amour “passe-temps” aussi (rire).
Votre émission préférée à la télé ?
Vous allez rire : les dessins animés ! Parce qu’il y a trop de politique sur les chaînes nationales. Sinon, j’aime aussi les chaînes d’infos comme France 24.
Avez-vous des regrets ?
Oui et non. Tout le monde a des regrets. Le tout, c’est de ne pas y penser.
Une brève anecdote ?
J’avais sept ans et la branche d’un manguier pendait dans ma cour. J’ai voulu l’atteindre. Je suis monté sur une feuille de tôle qui se trouvait là, mais j’ai glissé et me suis coupé au visage. J’en ai gardé une cicatrice.
Si vous trouviez un génie dans une lampe magique, quel serait votre premier voeu ?
Tir tou bann zanfan dan problem.
Si vous étiez un extraterrestre, comment décririez-vous l’être humain ?
Je me dirais simplement que c’est un peuple d’arriérés.
Vous connaissez une histoire drôle ?
Hummm… Une anecdote encore à propos d’un arbre. Cette fois, c’est en voulant élaguer des branches. Je suis monté sur une échelle et j’ai commencé mon travail. Malheureusement, je n’ai pas vu qu’il y avait aussi un nid de “mouches jaunes” (guêpes). Mais elles m’ont vu. Et elles ne m’ont pas raté… (rire) !

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