FÊTE DE LA NATIVITÉ : Père Paschal Sundaram, « Noël, c’est dans la vie de chacun quand on va à la rencontre de l’autre »

À partir de ce soir, les chrétiens célébreront la fête de la Nativité, soit l’anniversaire de la naissance de Jésus Christ. Si Noël nous renvoie souvent à l’image de la crèche, à celle des échanges de cadeaux, le Père Paschal Sundaram, curé de la paroisse de Sainte-Anne, Stanley, Rose-Hill, est d’opinion que se contenter de célébrer Noël ainsi serait « passer à côté de l’essence même de cette fête ». Pour le prêtre, Noël, c’est davantage « une fête de rencontre. Noël, c’est dans la vie de chacun à chaque fois qu’on va à la rencontre de l’autre. Cela peut être aujourd’hui, demain, la semaine prochaine… »
La symbolique de Noël, pour le Père Paschal Sundaram, est l’arrivée de Dieu, venu à notre rencontre. « Il faut le laisser nous rencontrer. Quand on le laisse nous rencontrer, il demeure en nous pour nous renouveler et nous transformer ». Le prêtre nous renvoie à l’Évangile de Luc où l’on voit « Dieu venir visiter son peuple parce qu’il voit son cri et ses misères. Dieu ne voulait pas voir son peuple ployer sous la misère. Il est donc venu le sauver à travers son fils ». Pour le curé de la paroisse de Sainte-Anne, Noël, « n’est pas seulement la naissance de Jésus, avec la crèche, c’est vraiment laisser Dieu entrer en nous et c’est là que se réalise l’accomplissement de son projet : celui de sauver son peuple ».
Et, selon le Père Paschal, « pour le chrétien, Dieu n’est pas en haut. Il est avec nous, comme le signifie le nom Emmanuel (Dieu est avec nous). Donc, la grandeur de Noël, c’est lorsque l’homme devient le sanctuaire de Dieu après l’avoir rencontré ».
En partant de là, poursuit le Père Paschal, « l’homme, parce qu’il est porteur de la présence de Dieu, ne doit pas pour autant se replier sur lui-même ou se contenter de cette présence. Celle-ci le pousse au contraire à aller à la rencontre des autres. Ce Dieu qui vient à notre rencontre, c’est une rencontre profonde et intime pour nécessairement aller vers les autres. Et, quand la rencontre s’accomplit, c’est Noël dans sa vie. Noël, c’est dans la vie de chacun quand on va à la rencontre de l’autre. Cela peut être aujourd’hui, demain, la semaine prochaine… Mais, tant que je n’aurai pas rencontré ce Dieu qui vient me sauver, ce ne sera pas Noël ».
Le curé de la paroisse de Sainte-Anne est par ailleurs d’avis qu’« aimer l’autre avec ce même amour que Dieu m’a aimé, c’est cela, Noël. Autrement, ce serait trop facile et superficiel d’emballer un cadeau ou d’emmener un plat chez un proche ou un ami et mettre l’essentiel de côté. On ne peut se contenter de l’idée que “Dieu est avec nous” et de la crèche. Encore faut-il laisser Jésus entrer dans notre vie et nous sauver ».
D’un point de vue moins spirituel, quel est le message que vient nous apporter Noël face aux disputes au sein des familles, à la violence sous toutes ses formes dans nos sociétés ? « Dieu, qui vient nous rencontrer, est une lumière. Il vient nous éclairer et nous sortir de nos ténèbres pour nous amener à son admirable lumière. Mais, quand l’homme est aveuglé par le plaisir et les réjouissances mondaines, il ne lui est pas possible de voir cette splendeur de ce Dieu qui vient à sa rencontre », explique le Père Paschal. Il ajoute : « Quand l’homme se laisse aveugler par le pouvoir, il ne peut pas voir ce Dieu. Ce Dieu est pourtant venu pour l’humanité. Si je ne vois pas l’autre comme porteur de ce Dieu, alors, je vis dans la fausseté. Ma religiosité me conduit dans la fausseté. Or, la religion doit m’ouvrir à l’autre et lui apporter la paix et la joie. Mais, quand l’homme est aveuglé et ne voit pas le bien dans l’autre, cela devient tout le contraire de Noël. »
Le 8 décembre dernier, le Pape ayant inauguré l’année sainte de la Miséricorde, le Père Paschal rappelle ces paroles de François : « Noël, c’est la miséricorde de Dieu où il donne tout. » Ainsi, « si je ne me dépouille pas pour le bien de l’autre de même que Dieu s’est dépouillé pour moi, le 25 décembre ne sera qu’une fête folklorique ». Après tant d’années de célébration de Noël depuis la naissance de Jésus, le Père Paschal se demande « quelles transformations y a-t-il eu ? Est-ce qu’il y a un vrai Noël dans le coeur de chacun ? » C’est en tout cas la question qu’il dit n’avoir de cesse de se poser. « Dans sa miséricorde, Dieu ne pouvait supporter de voir les misères du monde. Il nous a donc envoyé son fils. Passer par la porte de la miséricorde, c’est laisser Dieu entrer au centre de sa vie. Ouvrir la porte de son coeur, c’est se libérer de tout ce qui l’empêche de rencontrer Dieu et mettre à nouveau le christ au centre de sa vie. Alors seulement, on devient le sanctuaire de Dieu pour aller manifester de l’amour aux autres. C’est donc un appel à une entrée par cette porte de la miséricorde pour sortir comme témoin de cette miséricorde ».

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