FONDATION RESSOURCES ET NATURE : Rodrigues Naturellement, le label vert

Rodrigues devrait bientôt avoir son propre label. La Fondation Ressources et Nature (FORENA), en étroite collaboration avec la Rodrigues National Assembly, travaille actuellement sur la mise en application de Rodrigues Naturellement. Ce label permettra aux produits de Rodrigues d’être certifiés et donc d’offrir de meilleures garanties aux consommateurs avec un accent sur la protection de l’environnement à travers l’encouragement d’aller vers la production bio, le recyclage ou encore le commerce équitable.
À partir de mai, une quinzaine de groupes et de particuliers feront partie des premières entreprises à aller vers la certification du label rodriguais : Rodrigues Naturellement. D’ici trois ans, ces quinze groupes devraient être certifiés par ce label de qualité qui donnera à leur service ou produit une garantie de qualité et de respect des normes. “Il y a une nécessité pour Rodrigues d’ajouter de la valeur aux produits rodriguais afin de les différencier des autres produits. Ce label augmentera leur potentiel de vente puisque le consommateur a davantage confiance lorsqu’un produit ou un service est labellisé”, indique Manoj Vaghjee, de FORENA.
Secteurs.
Quatre principaux secteurs sont concernés, à savoir la pêche et l’agriculture, le tourisme, l’artisanat et les spécialités traditionnelles culinaires. Ainsi, trois planteurs, trois établissements hôteliers, trois groupes de producteurs artisanaux, trois restaurateurs et trois producteurs de spécialités culinaires seront les premiers bénéficiaires de cette appellation. “Nous ne pouvons inclure tous les producteurs d’un coup, l’idée est de montrer que c’est faisable rapidement à travers ces 15 entreprises afin de convaincre les autres de suivre le pas.”
Ce label comportera plusieurs axes dépendant du secteur. Les spécialités culinaires comme la tourte à la papaye ou le gâteau de maïs pourront bénéficier de ce label et ainsi garantir leur authenticité aux consommateurs. “Il y a des recettes qui sont transmises de génération en génération, elles bénéficieront du label de Spécialités Traditionnelles Garanties qui, comme son nom l’indique, garantit l’authenticité de ces recettes.” En ce qu’il s’agit de l’agriculture et de la pêche, le bio sera l’élément principal. “Rodrigues est un peu moins touchée que Maurice sur le plan de l’agriculture traditionnelle qui comprend l’utilisation de produits chimiques. Ainsi, la conversion des terres pour épouser les normes de la production bio se fera plus rapidement”, dit Manoj Vaghjee.
Commerce équitable.
Le commerce équitable sera aussi concerné par cette labellisation. À ce jour, à Rodrigues comme ailleurs, le producteur ne touche qu’une infime partie du prix de vente d’un produit ce qui est loin d’être juste. “Celui qui travaille dur pour produire devrait gagner sa part de manière juste. À titre d’exemple, un producteur d’ananas ne touchera que Re 1 à Rs 3 pour un ananas alors que le prix de vente pour le public sera de Rs 35 ou Rs 40. C’est inacceptable. Le label exigerait que le producteur touche jusqu’à 30 % du prix de vente.”
Concernant le tourisme, les établissements devront être aux normes soit de la Green Globe Certification, qui est un indicateur de performance environnementale, soit du Sustainable Tourism Standard, MS 165, qui garantit un service de qualité. Manoj Vaghjee va même plus loin dans sa pensée, il indique que même l’aéroport pourrait bénéficier de cette labellisation s’il se prête au jeu. “L’aéroport pourrait avoir le label Rodrigues Naturellement si, par exemple, il utilisait des matériaux recyclables, s’il encourageait le recyclage et le tri des déchets ou s’il incluait la plantation de plantes endémiques dans son enceinte ou aux alentours.”
Consensus.
Si on n’en est qu’au début de la mise en application du projet, tout porte à croire qu’il sera couronné de succès, dit Manjo Vaghjee. Ayant fait un gros consensus auprès de la population rodriguaise, il se dit très satisfait de la réaction de celle-ci. “On a été agréablement surpris, les gens sont très intéressés. Tout le monde dit oui, du producteur au consommateur.”

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