FORCE POLICIÈRE : Nouvelles mesures des « Sick leaves », la circulaire de la discorde !

Une circulaire, émise par les services du Commissaire de Police, en date du 2 août dernier, touchant aux « sick leaves » des policiers, suscite une vive polémique. Une levée de boucliers unanime, de la part des syndicats, tant de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU) que celui, par exemple, de la Prisons Officers Association (POA) car, déclarent-ils, d’une même voix : « les droits humains et légitimes des policiers, qui sont des « civil servants » à part entière, sont bafoués de manière flagrante selon cette circulaire ! » Narendranath Gopee, président de la FCSOU, n’y va pas de main morte et réclame, « que le CP gèle immédiatement cette circulaire afin qu’aucune mesure qu’elle contient ne soit mise en pratique. » Cette centrale syndicale dit également être « déjà en contact avec des organismes internationaux, dont la ILO, et nous allons référer ce cas. »
Le premier point de discorde concernant cette nouvelle circulaire qui prône de nouvelles mesures s’agissant des droits aux « sick leaves » des policiers concerne la définition d’une journée de travail. Il convient de savoir, d’emblée, que la force policière, comme les services de la prison et les pompiers font partie des « Disciplined Forces ». Valeur du jour, au sein de la force policière, ceux qui sont employés selon le système de shift travaillent soit de 06h à 14h ; soit de 14h à 22h et, soit, de 22h à 06h (le lendemain matin, bien sûr). Tandis qu’une autre catégorie de policiers, qui s’occupent principalement de « administrative duties », sont employés, eux, sous la formule de « day duty » et s’acquittent de leurs responsabilités, chaque jour, entre 08h45 et 16h15.
Ainsi, dans la circulaire annotée « CP’s Circular No. 13/2014 Resumption of duty after sick leave and attending medical treatment » il est stipulé, en faisant référence au rapport du Pay Research Bureau (PRB) et du Human Resource Management Manual que « accordingly, one day is equal to eight hours shift work. » D’où, pour les policiers ainsi que les syndicats qui ont vite pris position contre cette circulaire, un premier point de discorde : « si un policier tombe malade, allons dire à 06h du matin, si l’on suit les directives de cette circulaire, il doit donc prendre son « duty » à 14h ! Puisque 8 heures — donc, un shift — équivaut à une journée. Et même si le certificat médical atteste que le médecin lui donne un jour de congé, il ne peut, comme tout un chacun, « report duty » le lendemain, mais le même jour ! » Fait totalement « inadmissible et révoltant ! », estiment ces policiers, très remontés par cette nouvelle mesure qui, à leur sens « ne fait qu’envenimer nos relations avec la hiérarchie, qui déjà est très peu à notre écoute et fait peu de cas de nos doléances ! Ces nouvelles mesures, c’est de l’intimidation envers nous ! »
« Discrimination ! « 
Le président de la FCSOU, Narendranath Gopee abonde dans le même sens : « Il y a définitivement une très grande confusion, et cette circulaire interprète mal ce que préconise le rapport du PRB ! Le Commissaire de Police est dans le faux ! Et c’est la raison pour laquelle, nous, au sein de la FCSOU, nous réclamons qu’il gèle, avec effet immédiat, cette circulaire, afin qu’aucune des mesures préconisées ne puisse être mise en pratique. » Le syndicaliste cite à cet effet la clause G du rapport du PRB : « « the normal entitlement of sick-casual leave of all shift workers should be converted into the corresponding number of hours on the basis of one day being equal to eight hours’ work. » Ce qui implique que quand on parle d’une journée de congé, c’est, tel que le préconise le rapport du PRB, c’est « one calendar day », qui équivaut à 24 heures. »
Les arguments mis en avant par les policiers et le syndicaliste trouvent davantage écho dans le paragraphe 2 de la circulaire qui établit que : « whenever a Police Officer, working on eight hours shift or other shift system, reports himself/herself sick or unfit for duty, at any time of the day or night, and obtains, say, one day sick leave, he/she may be placed on duty on the following available shift, if on duty, after enjoying the one day sick leave as from the time the officer reported sick. In the circumstances, the duty roster of the officer will lapse and start anew. »
Et quand, dans le même paragraphe de cette circulaire, il est écrit que « those working on permanent day-duty who report themselves sick and unfit for duty, will resume duty on the following day after their sick leave », cela suffit à mettre le feu aux poudres : « le CP divise donc délibérément les éléments de la police ! », avancent ces policiers, préférant rester anonymes et qui ont souhaité s’exprimer. Ils ajoutent : « Il y a donc un traitement pour nous, les constables, sergents, caporaux, inspecteurs et autres éléments affectés par le système de shift, et un autre pour ceux qui sont au boulot de 08h45 à 16h15 ! C’est totalement injuste ! »
Ces policiers rappellent que « nous travaillons déjà dans des conditions fortement contraignantes. Nous sommes mal équipés que ce soit en termes de véhicules ou de nos propres « outils de travail » que sont nos uniformes, bottes, chaussures, ceintures, entre autres. Par ailleurs, nous avons aussi un manque d’effectifs, dans la plupart des postes de police. Quant à la formation et aux ingérences politiques et socio-culturelles, n’en parlons pas ! Nepli koner kuma pou gayn kuraz met iniform vinn travay dan sa bann kondisyon la ! » Pourtant, maintiennent-ils, « nous sommes conscients des attentes du public à notre égard. Et nous ne voulons pas décevoir personne. Mais quand ceux qui sont nos propres supérieurs hiérarchiques prennent de telles mesures discriminatoires, nous devons nous faire entendre ! »
« Le CP est mal avisé »
À ce stade, plusieurs syndicats et associations de fonctionnaires ont pris position en faveur des policiers dans le sillage de l’émission de cette circulaire. À la FCSOU, rassure le président Narendranath Gopee, « nous sommes en contact permanent avec des instances internationales, telles que la International Labour Organisation (ILO). Et si rien n’est fait pour rectifier le tir, comme il le faut, afin que les droits de ces fonctionnaires ne soient pas bafoués, nous allons référer ce dossier ! » M. Gopee rappelle que « il est clair que cette circulaire contient plusieurs contradictions. Dont cette affaire de 8 heures d’un shift qui équivaut à une journée de travail. Si on suit cette logique, un médecin ne peut pas donner une journée de « sick leave » au policier, mais trois, pour faire le compte ! » Le syndicaliste est d’avis que « le CP est mal avisé sur cette question ! C’est pour cela que nous souhaitons que cette circulaire soit retirée et ne soit jamais mise en oeuvre. »
Les policiers concernés disent eux « attendre et voir… Nous ne sommes pas au bout de nos peines, avec cette circulaire. Car outre cette mesure discriminatoire concernant les « sick leaves », il y a d’autres éléments comme le fait que nous devrons « rembourser » des heures durant lesquelles nous n’avons pas travaillé, quand nous sommes allés voir le médecin, entre autres, parce que ces heures seront déduites de nos heures de travail. Nous aurons donc à les remplacer… » Ils espèrent que « le CP et la hiérarchie de la police fassent machine arrière. Pour le bien de tous. »

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