FORUM DE LA MEXA MERCREDI MATIN : Cader Sayed-Hossen annonce une « National Export Strategy »

Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Cader Sayed-Hossen, a annoncé mercredi matin l’élaboration d’une stratégie nationale d’exportation (National Export Strategy), qui tracera la voie pour que le secteur d’exportation soit « plus compétitif ». Cader Sayed-Hossen intervenait, à l’hôtel Le Labourdonnais à l’occasion d’un forum (Economic Talk) organisé par la Mauritius export association (MEXA) et axé sur les tendances économiques dans divers marchés.
Devant un parterre composé de chefs d’entreprise, d’économistes, de professionnels de la finance et de dirigeants d’institutions publiques et privées, Cader Sayed-Hossen a soutenu qu’il est impérieux que Maurice ait, à l’avenir, mis en place une stratégie d’exportation tenant en compte les développements sur la scène économique internationale. D’où la préparation, à partir de fin 2014 ou début 2015, d’une stratégie nationale d’exportation bénéficiant de l’aide d’experts de l’International Trade Center, basé à Genève. Le document en question devra aider à l’identification et à la saisie des opportunités et des défis que le secteur de l’exportation devra relever avec l’érosion des préférences commerciales.
L’exercice, qui sera entrepris par le gouvernement, vise également à l’amélioration de la cohérence et de la convergence des politiques touchant le secteur de l’exportation aussi bien que le cadre légal et régulatoire dans lequel celui-ci opère. On s’attend aussi à ce que les recommandations contribuent à rehausser la coordination au niveau des institutions compte tenu des différentes formes de soutien offert au secteur de l’exportation. Par ailleurs, les experts seront appelés à présenter une feuille de route pour les divers sous-secteurs ayant un potentiel de développement à l’exportation.
Cader Sayed-Hossen a dit croire fermement que la National Export Strategy aura une importance vitale pour l’amélioration de la qualité des services offerts par des institutions telles Enterprise Mauritius, le Board of Investment, la Mauritius Chamber of Commerce and Industry et d’autres instances du secteur privé. « We cannot wait fot the dark clouds of economic downturns in Europe to be cleared. We need to seize opportunities that are lurking on the economic horizon », a déclaré le ministre du Commerce et de l’Industrie. Selon lui, des mesures stratégiques majeures en matière de commerce pourraient être prises afin de soutenir le secteur de l’exportation. Et de faire mention des opportunités à saisir sur le continent africain, de l’exploitation du haut niveau de pouvoir d’achat dans les pays du Golfe, de l’ouverture du marché indien et du potentiel des marchés niches dans les marchés traditionnels.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie a indiqué que Maurice dépend de l’Union européenne pour environ 60% de ses exportations, mais que le pays a pris conscience que cette dépendance des marchés européens n’est pas un « safe pathways » pour pouvoir soutenir son développement dans les moyen et long termes. Cader Sayed-Hossen a fait état de la forte corrélation entre la performance des secteurs économiques du pays et des conditions prévalant sur les marchés étrangers. Il en veut pour preuve la baisse de la croissance économique, d’une moyenne annuelle de 5,5% avant la crise globale à 2,9% en 2009. Le ministre a aussi cité l’érosion des préférences commerciales dans le sillage du démantèlement de l’accord multifibre et d’autres accords commerciaux bilatéraux. « Mauritius has never been immune to these challenges, on which we have absolutely no control », a-t-il souligné, ajoutant que Maurice s’est défendue en introduisant des “stimulus packages”, des plans de sauvetage des entreprises affectées et des mesures favorisant la réforme des entreprises.
Cader Sayed-Hossen est d’avis que Maurice a le potentiel pour consolider sa présence sur le marché européen. Des mesures novatrices et différenciées sont cependant nécessaires. Le pays doit également mettre en place une stratégie d’exportation tournée vers la région. « Une nouvelle série de mesures de facilitation des affaires est requise pour la prochaine phase de développement du pays », a-t-il fait ressortir.
Par ailleurs, Phil Ryle, président de la MEXA, a observé que la performance du secteur de l’exportation de Maurice est hautement dépendante des tendances de l’économie globale et de la dynamique des marchés internationaux. Il a évoqué les retombées catastrophiques du démantèlement de l’accord multifibre sur l’emploi dans l’ancienne zone franche, du départ des compagnies hongkongaises de Maurice, de l’impact de la crise globale sur la performance des entreprises d’exportation, de la baisse des revenus du secteur manufacturier en 2010 et de l’affaiblissement du marché sud-africain.
Phil Ryle s’est félicité des mesures annoncées par le gouvernement pour aider les entreprises d’exportation à mieux appréhender les moments difficiles. « Today the Mauritian Export manufacturing sector is succeding in reengineering itself mainly due to the close collaboration of our public and private sectors and the support of a listening government », a-t-il déclaré. Le président de la MEXA note des tendances positives concernant l’économie mondiale et indique que le secteur de l’exportation est en train de diversifier ses marchés, ce qui l’a rendu « plus résilient ». Et de conclure : « Le secteur de l’exportation a été et restera un important contributeur à la balance des paiements du pays. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -