France-Nigeria: le match de tous les dangers

Le France-Nigeria de lundi en 8e de finale du Mondial-2014 sera-t-il un remake de l’angoissant France-Paraguay de 1998 (1-0, a.p.) au même stade de l’épreuve ? Les analogies ne manquent pas entre les deux rencontres.
Un contexte similaire
Les Bleus avaient abordé le 8e de finale en 1998 à peu près dans les mêmes conditions que cette année après un premier tour sans accrocs (3 victoires en 3 rencontres). Seule différence de taille: la suspension de leur maître à jouer Zinédine Zidane, exclu lors du 2e rendez-vous du 1er tour face à l’Arabie Saoudite (4-0) pour s’être essuyé les crampons sur un adversaire. Mais Aimé Jacquet pensait n’avoir pas grand chose à craindre en confiant les clés du jeu à Youri Djorkaeff. Il avait failli avoir faux sur toute la ligne. Didier Deschamps peut cette fois compter sur toutes ses forces vives et il n’a de toutes façons pas d’éléments comparables au légendaire Zizou. Comme Jacquet contre le Danemark (2-1) au cours du dernier match du 1er tour en 1998, le sélectionneur a lui aussi pris soin de ménager une partie de ses titulaires mercredi pour défier l’Equateur (0-0). A priori, tout va bien pour les Bleus de 2014, mais il y a 16 ans, rien ne prédestinait non plus l’équipe de France de l’époque à vivre un après-midi aussi pénible au stade Bollaert.
Enyeama, un Chilavert bis?
Comme les Guaranis d’alors, les Super Eagles ont un très grand gardien, capable d’écoeurer toute velléité adverse de marquer. José Luis Chilavert, au terme d’une grande performance, avait repoussé tous les assauts bleus à Lens jusqu’à cette fatidique 116e minute de la prolongation et « la lumière » venue de Laurent Blanc, auteur du but en or qui qualifia la France en quart de finale. Jusqu’alors, le gardien paraguayen avait été infranchissable en dernier rempart d’une équipe particulièrement regroupée en défense, ce qui lui valut d’être désigné meilleur gardien du monde pour la 3e fois (après 1995 et 1996). A 31 ans, Vincent Enyeama ne jouit pas encore d’une telle reconnaissance internationale mais si ses talents s’expriment aujourd’hui en mondovision, la France les connaît que trop bien puisque la saison écoulée, il est resté 1061 minutes invaincu en Ligue 1 avec Lille. Dernier détail, mais qui peut compter. Chilavert était aussi un buteur, sur penalties et coups francs, huit fois avec le Paraguay sur ses 43 buts tout au long de sa carrière. Enyeama, qui tire aussi les penalties, a inscrit 16 buts dans ses différents clubs. En sélection, il n’a pas encore franchi ce cap. Les Bleus seraient inspirés d’éviter d’en passer par la séance de tirs au but… « Il sort d’une très belle saison avec Lille, il est décisif pour son pays, mais on regarde plus notre adversaire collectivement qu’individuellement », a déclaré dimanche le capitaine français Hugo Lloris.
Un adversaire de niveau moyen
Le titre de champion d’Afrique des Super Eagles conquis en 2013 ne doit pas être forcément considéré comme une référence absolue, le niveau de la CAN n’étant pas des plus élevés. Les Nigérians ne pointent qu’à une modeste 44e place au classement Fifa et sont sortis du 1er tour après un parcours sans relief (1 victoire, 1 nul, 1 défaite) même s’ils ont quelque peu tenu tête à l’Argentine de Lionel Messi (3-2). Sans individualités de génie, ils s’appuient sur un gros bloc et une certaine puissance physique à l’image du Paraguay, articulé autour de mur Chilavert et des deux cerbères, Ayala et Gamarra. Pour sortir des poules, les Guaranis avaient eux aussi connu des fortunes diverses avec deux nuls et un succès avant de pousser la France dans ses derniers retranchements.

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