FRAUDE À LA BARCLAYS: Procès ajourné, la défense réclame des détails de la première charge

Poursuivis pour complot et blanchiment d’argent, Chandra Prakasing Dip, Chitranjun Hauroo et Mahmad Razik Aumeerally ont comparu lundi devant la cour intermédiaire. La défense a demandé des précisions sur le premier chef d’accusation mais la poursuite a affirmé avoir déjà tout communiqué. La magistrate Renuka Dabee décidera de la marche à suivre le lundi 18 juin.
Chandra Prakasing Dip (alias Chandan), Chitranjun Hauroo (alias Rajiv) et Mahmad Razik Aumeerally ont comparu hier devant la magistrate Renuka Devi Dabee dans l’affaire de fraude à la Barclays en 2008. Les trois accusés sont poursuivis pour complot sous l’article 19 (1) du Code Pénal. Les deux derniers sont également inculpés pour blanchiment d’argent sous les articles 3 (1) (b), 6 (3) et 8 de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act.
Chandan Dip, fils de l’assistant Commissaire de Police (ACP) Dip, a retenu les services du Senior Counsel Me Ivan Collendavelloo. Rajiv Hauroo est, lui, représenté par Me Assad Peeroo alors que Mahmad Razik Aumeerally est défendu par Me Kahpeeldev Raghunandan. Ils ont plaidé non coupables aux accusations logées contre eux.
Dans une motion Me Ivan Collendavelloo a demandé que la poursuite, représentée par Me Nithiraj Bisnatsingh, communique des précisions sur le premier chef d’accusation s’agissant du complot allégué. Selon les informations données par la poursuite, les trois individus se seraient entendus afin de « defraud the Diabeis Maurice Ltee for a certain sum of money ». Les avocats sont d’avis qu’il aurait dû y avoir plus d’informations sur la charge de complot et par ailleurs, aucune mention n’est faite concernant la somme d’argent impliquée dans la fraude.
À l’heure des arguments, le représentant du State Law Office, Me Nithiraj Bisnatsingh, a affirmé que toutes les informations disponibles ont été communiquées. Du côté des défendeurs, l’on soutient le manque d’informations pour préparer la défense des accusés. Ils ont évoqué l’article 10 de la Constitution, garant des droits des accusés, notamment sous son alinéa 2 (b) stipulant que les charges doivent être expliquées en détail afin de faire savoir à l’accusé la nature exacte du délit qui lui est reproché. Et cela dans un souci de l’alinéa 2 (c) qui prévoit que des facilités nécessaires doivent être accordées à la partie accusée pour préparer sa défense. La vice-présidente de l’instance criminelle de la cour intermédiaire fera part de sa décision à la reprise des travaux le lundi 18 juin.
Selon l’acte d’accusation, Chandan Dip (26 ans), Rajiv Hauroo (33 ans) et Mahmad Razik Aumeerally (30 ans) auraient en juin 2008 à Trianon ourdi un complot pour commettre une fraude de Rs 11 millions. Le premier nommé, un auditeur chez De Chazal Du Mée (DCDM) à l’époque, en serait le cerveau. L’enquête policière, menée par les hommes de l’inspecteur Rughoonundun du Central Criminal Investigation Department (CCID), devait démontrer que Rajiv Hauroo était en possession de Rs 1 million réparties équitablement sur deux comptes dans deux établissements bancaires. Mahmad Razik Aumeerally avait quant à lui Rs 1 million à la Mauritius Commercial Bank (MCB) et Rs 1 million à la State Bank. La police est d’avis que cette somme d’argent a été obtenue par des moyens douteux. Il a été arrêté le 1er août 2008 et a obtenu la liberté conditionnelle.
Dans cette affaire, l’accusé N°1 est également reproché d’être mêlé à une affaire de fraude à la Bramer Banking Corporation en août 2011. Il s’agit de malversations d’environ Rs 80 millions. Une charge provisoire de larceny made by more than two individuals a été logée contre Chandan Dip à la cour de district de Port-Louis Sud. La police avait objecté à sa remise en liberté car il faisait déjà l’objet d’une libération conditionnelle au moment du délit reproché. Le magistrat Roshan Varma Santokhee lui a toutefois accordé la liberté conditionnelle contre une caution de Rs 700 000 et une reconnaissance de dettes de Rs 2 millions.

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