GAMBLINGGATE: Les secrets de l’iPhone de l’avoué Rajroop

Deux développements majeurs dans l’enquête du Central CID sur le GamblingGate avec le bras de fer entre les frères ennemis Paul Foo Kune de Play-On-Line Ltd et Jean-Michel Lee Shim de Sport Data Feed Ltd. D’abord, un premier examen Forensic de l’iPhone appartenant à l’avoué Roshan Rajroop, saisi par des hommes des ACP Pregassen Vuddamalay et Heman Jangi lors de son arrestation vendredi. Ensuite, dans la première série de 16 messages e-mails, remis en deux temps par Paul Foo Kune, soit un premier batch de 12 et ensuite quatre autres, se trouvent des messages électroniques attribués à un haut gradé de la force policière et affecté jusqu’à l’année dernière à la Police des Jeux. La teneur de ces e-mails comporte de graves accusations contre ce membre de la force policière à l’effet que Jean-Michel Lee Shim aurait financé les dépenses encourues pour une intervention chirurgicale subie par sa fille en France en 2011.
Les responsables de l’enquête sur le GamblingGate, avec deux secrétaires de juge en état d’arrestation de même que deux hommes de loi et deux autres employés de SMS Pariaz Ltd, s’attendent entretemps à être en présence d’un premier rapport de l’IT Unit de la police sur le décryptage des équipements informatiques saisis.
Alors que Jean-Michel Lee Shim et Me Noor Hossenee continuent à dénoncer l’éventualité de piratage (hacking) de leurs comptes e-mail sur yahoo, la police est en présence d’un nouvel élément pour accréditer la véracité des messages échangés entre les différents protagonistes impliqués dans ce complot pour détourner un jugement de la Cour suprême en leur faveur. Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes confirment que l’iPhone de l’avoué Roshan Rajroop a déjà dévoilé ses premiers secrets dans la journée d’hier.
Nouvelles pistes
Des experts en informatique ont pu récupérer des copies des 16 premiers messages électroniques, qui ont provoqué, vendredi dernier, un véritable séisme dans les milieux de la Cour suprême. Avec cette première étape, les limiers du Central CID détiennent des preuves de l’authenticité de ces communications. Ils ajoutent que lors de la déposition initiale de Paul Foo Kune le mardi de la semaine dernière, l’une des premières questions portait sur la source et la provenance de ces e-mails.
Des milieux bien informés avancent que le propriétaire de Play-On-Line Ltd a fourni tous les renseignements à ce sujet et les circonstances dans lesquelles il s’est retrouvé en possession de ces documents accablants. Mais à ce stade de l’enquête, très peu de renseignements ont transpiré sur cet aspect de l’enquête en vue de ne pas entamer l’intégrité de l’exercice en cours.
« Même si nous avons des détails sur la source de ces informations, nous n’allons nullement les divulguer en ce début d’enquête. Tout ce qui doit être révélé le sera au moment approprié, soit en Cour lors du déroulement du procès », fait-on comprendre dans les milieux autorisés aux Casernes centrales au sujet du débat sur l’admissibilité de ces e-mails. L’avoué Rajroop devait être confronté formellement en cette mi-semaine aux éléments d’informations récupérés de son smartphone.
Les responsables du Central CID misent énormément sur l’analyse forensic des sept laptops, des trois ordinateurs, des trois téléphones cellulaires, de l’iPhone et de la tablette saisis des différents suspects au moment de leurs arrestations. Si à ce jour, l’enquête est axée autour de ces seize e-mails, la police n’écarte pas la possibilité d’ouvrir de nouvelles pistes avec de nouveaux messages récupérés des mémoires de ces équipements informatiques, élargissant du  même coup le champ de cette affaire.
Un premier cas est remonté à la surface avec un haut gradé de la police se retrouvant dans de sales draps. Des messages électroniques attribués à cet ancien responsable de la Police des Jeux font partie des documents compromettants remis au Central CID. Cette affaire remonte à mai 2011, au moment où cet officier de police entreprenait des démarches au sujet d’une intervention chirurgicale que devait subir sa fille en France.
Pas moins de quatre messages e-mails sont concernés par cette affaire avec le nom de cet officier de police cité. Un des messages porte sur les réservations d’hôtel à Lyon-Sud alors qu’un autre concerne les modalités des paiements des dépenses encourues pour l’hébergement. Les détails d’une carte de crédit de la branche de la London Borough Bridge de la HongKong and Shanghai Bank sont également cités dans un autre message à l’effet que « je vous autorise à solder la note à partir de ma carte de crédit » portant la signature d’un des principaux protagonistes de ce scandale.
Authenticité contestée
L’officier de police, qui se trouve en congé à l’étranger, nie formellement toute faveur reçue de ce bookmaker pour le financement des dépenses relatives à l’intervention de sa fille en France. Aux Casernes centrales, on affirme que la banque commerciale concernée sera approchée formellement pour confirmer si de telles transactions bancaires ont été opérées en mai 2011 sur le compte en question.
L’interrogatoire de ce policier devra faire partie du second volet de l’enquête car la première partie est consacrée à cette tentative de corruption à la Cour suprême. En parallèle à l’interrogatoire de l’avoué Rajroop, le Central CID procède également à l’audition Under Warning de Me Noor Hossenee, dont les services avaient été retenus par Sport Data Feed Ltd.
En compagnie de son homme de loi, Me Raouf Gulbul, le suspect Hossenee continue à contester l’authenticité de ces messages e-mail et accuse Paul Foo Kune d’avoir enfreint les dispositions de l’ICT Act en accédant à son compte e-mail sans un Judge’s Order. Il demande au Central CID d’ouvrir une enquête au pénal à l’encontre du propriétaire de Play-On-Line Ltd.
De son côté, le secrétaire du juge Hamuth, Krisnadatt Jory, pourrait confirmer sa décision de changer de conseils légaux. Jusqu’ici, ce suspect, présenté comme le cerveau du réseau opérant au niveau de la Cour suprême, avait fait prévaloir son droit au silence. Il pourrait changer son fusil d’épaule en se mettant à répondre aux questions des limiers du central CID.
L’enquête se poursuit avec d’autres arrestations à prévoir dans les jours à venir sur la base du contenu des nouveaux messages électroniques décodés et décryptés par l’IT Unit de la police.

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