GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE : XLD invite le Board de la BoM à se ressaisir

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, est revenu su la décision du gouvernement d’avoir recours au Special Reserve Fund de la Banque de Maurice pour éponger la dette publique. Il a invité le Board de la Banque Centrale à se ressaisir ce dernier n’ayant « pas encore fait ses preuves en tant qu’institution indépendante ». Il estime qu’en utilisant cet argent, le gouvernement prive la BoM des moyens nécessaires pour défendre la roupie.

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Abordant «la furieuse polémique » au sujet l’utilisation du Special Reserve Fund de la BoM pour effectuer des remboursements anticipés de la dette publique, XLD a insisté sur le fait qu’il y a « une différence fondamentale » entre les réserves en devises étrangères, qui appartiennent aux créanciers de la Banque. « Ces milliards de roupies de réserves en devises étrangères (Rs 241 Mds) n’appartiennent pas à la BoM, mais à ses créanciers, qui seront pays un jour ou l’autre. Le Spécial Reserve Fund n’est pas constitué de profits réalisés par la BoM sur une base commerciale grâce à la vente d’un produit, mais grâce à une amélioration des valeurs des fonds détenus par la BoM sur la base d’une spéculation.

Ainsi, une once d’or peut valoir Rs 100 aujourd’hui et Rs 150 demain en raison d’une variation de prix sur le marché international. (…) C’est cette valeur ajoutée qui est versée au Special Reserve Fund. L’argent du fonds spécial est utilisé en général pour défendre la politique monétaire. Par exemple, la BoM a puisé de ce fonds pour intervenir sur le marché monétaire et protéger la roupie. Rs 2,3 Mds et Rs 1,9 Mds ont été utilisés l’année dernière et cette année respectivement, » dit-il.

Il a poursuivi que« c’est la roupie qui est fragilisée ». La BoM risque « de ne pas disposer des moyens dans l’éventualité où des spéculateurs mettent en péril la roupie ». Il rappelle que la Banque centrale de Londres s’était retrouvée dans une telle situation en 1992 et avait dû augmenter le taux d’intérêt à 15%. Selon lui, le gouvernement détient 85% du capital de la BoM, soit autour de Rs 2 Mds.

XLD s’est aussi appesanti sur l’industrie touristique, qui représente 24% du PIB et emploie directement et indirectement 31 000 personnes et « qui a connu une décroissance depuis l’année dernière ». Et de rappeler la différence entre tourisme aérien et tourisme de croisière, soit entre des touristes passant une moyenne de 11 jours au pays et une nuit pour la seconde catégorie. Observant que les revenus touristiques sont en baisse, il estime que « Maurice ne pratique plus un tourisme haut de gamme ». XLD a par ailleurs insisté sur l’importance de mesures urgentes contre le changement climatique. XLD estime que les prochaines années « seront encore plus difficiles » pour les secteurs économiques actuels. « Le tourisme est en déclin, tout comme celui des TIC. »

XLQ ajoute que le niveau de la dette est un autre sujet d’inquiétude, estimant qu’il y a une « confusion totale » à ce sujet. Les différents instruments du gouvernement, tels des Special Purpose Vehicle et la garantie du gouvernement, donnent lieu, dit-il, à des débats « qui ne sont pas sains » et « cela crée une certaine inquiétude dans la population ». Pour lui, le ministre des Finances doit « come clean » sur la dette.

XLD a regretté quele grand absent du budget est le rapport de la Commission sur la drogue. « Nous n’avons rien entendu de ce rapport, ni ses recommandations. » Il estime que le gouvernement aurait dû dire si le rapport a été accepté ou rejeté, rappelant que « des millions ont été dépensés pour cette commission ».

En outre, s’agissant de l’offre de Rs 1 000 aux fonctionnaires, « ce budget crée deux catégories de citoyens », dit-il, rappelant qu’ils sont 85 000 fonctionnaires, dont 35 000 travaillant dans les organismes parapublics. « C’est un budget ciblé. Cela veut-il dire que ceux opérant dans d’autres industries ne sont pas dignes d’en recevoir ? » dit-il, se référant aux employés du privé. Il a plaidé que ceux avec le Minimum Wage doivent pouvoir bénéficier de cette « générosité budgétaire. »

Abordant l’allocation additionnelle de Rs 30 aux pêcheurs, il fustige le « langage inapproprié » d’un ministre à leur égard. « Se zot ki nouri nou ! », dira XLD.
Concernant l’économie rodriguaise, on « flattait » cette dernière « ne sachant pas que deux cyclones secoueraient l’île ». Selon lui, « l’économie rodriguaise ne s’est jamais portée aussi mal », citant en exemples les secteurs du tourisme et de l’élevage. « Le modèle économique de Rodrigues doit être revu. ». Il a trouvé que la situation est « dramatique » dans l’île.

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