GLOBAL BUSINESS SECTOR | Cette semaine : Maurice soumise à l’épreuve de la Grey List de la FATF à Paris

  • Intenses campagnes de lobbying de Maurice avec les Findings du National Risk Assessment pour éviter « toute mauvaise surprise »

Une délégation du secteur des services financiers mauriciens, composée du ministre Mahen Seeruttun, du Chief Executive Officer de la Financial Services Commission (FSC), Harvesh Seegolam, et de l’Acting Chairperson du régulateur des services financiers, Me Rajesh Ramloll, Senior Counsel, se trouve actuellement à Paris en marge de la séance plénière de la Financial Action Task Force (FATF). Les regards des “stakeholders” du Global Business Sector  sont braqués sur cette réunion avec à l’agenda la publication du Grey List. 

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En effet, comme d’autres juridictions concernées, Maurice attend que la FATF, qui est un organisme intergouvernemental indépendant, se prononce sur les pays qui ne soutiennent pas le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent. Des pays, qui ne sont pas considérés comme des paradis pour soutenir le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent, sont inclus dans cette liste grise. Mais l’inclusion dans cette liste n’est pas aussi grave que la liste noire. Cette “Grey List” est considérée comme un avertissement donné au pays qu’il pourrait éventuellement faire partie de la “Black List” de la FATF. Si un pays n’est pas en mesure de freiner la prolifération du financement du terrorisme et du blanchiment d’argent, il est déplacé de la liste grise à la liste noire par l’organisme international.

La FATF, dont les délégués venant des quatre coins du monde, entame dès aujourd’hui à Paris la session plénière clé, qui devrait principalement examiner « les progrès de l’Iran, du Pakistan et d’autres pays qui présentent de risques pour le système financier ». De son côté, Maurice avec le rapport du National Risk Assessment (NRA), soumis officiellement en août dernier, devra subir une première épreuve. Ce document contient les mesures envisagées au niveau des institutions du pays en vue de combattre le financement du terrorisme entre autres, concerne le secteur des jeux s’agissant des risques de blanchiment d’argent. Ce rapport dont la version complète est classée confidentielle au sommet de l’État avait mis en relief un volet consacré à plusieurs sujets.

Maurice pas à l’abri du terrorisme

Si Maurice a jusqu’à présent été épargnée d’acte terroriste, la NRA avait conclu que le pays n’était toutefois « pas à l’abri » de la menace que représentent le terrorisme et l’extrémisme violent. L’émergence et la propagation rapide des idéologies et de la propagande extrémiste, notamment par le biais des médias sociaux, ont constitué une préoccupation majeure pour de nombreux pays et Maurice ne fait pas exception, selon le rapport de NRA. Selon l’étude de la NRA, Maurice est une cible de la propagande terroriste et des tentatives de recrutement de l’État islamique.

Les autorités compétentes avaient également indiqué que des signes de radicalisation et d’allégeance à des groupes terroristes avaient été mis au jour ces dernières années. Maurice était classée comme « moyen » en termes de risque de terrorisme. Au cours de la période d’étude pour le rapport NRA, les autorités avaient détecté plusieurs cas de transfert d’argent à l’étranger suspectés de financement du terrorisme avec des fonds ont été transférés de Maurice vers des pays d’outre-mer, notamment vers la Syrie.

La NRA indique que les combattants terroristes mauriciens, qui s’étaient rendus en Syrie, avaient utilisé des fonds provenant de sources légitimes pour financer leurs déplacements dans la zone de conflit. Il est attendu à Paris que tous les rapports de Maurice sur le plan international aussi bien que régional, notamment les dernières observations de l’ESAAMLG, soient pris en compte pour le sort de Maurice par rapport à cette Grey List de la FATF. On laisse entendre que des lobbies diplomatiques ont déjà démarré entre les pays concernés par la position de la FATF. Maurice n’a certainement pas que des amis dans la conjoncture géopolitique actuelle.

Affaire à suivre…

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