GOVERNMENT BUSINESS: Confirmation de la première féministe à la State House

Pour marquer le premier anniversaire de son installation à l’hôtel du gouvernement, Lalians Lepep s’apprête à écrire une nouvelle page dans l’Histoire de la République. En effet, avec le projet d’élection de l’ancienne première juge de la Cour suprême Vidya Narayen aux fonctions de vice-présidente de la République, le gouvernement dirigé par sir Anerood Jugnauth établira une première féministe sur le plan international comme annoncé en primeur dans l’édition du Mauricien de jeudi dernier, soit le poste de président de la République occupé par une femme, Ameenah Gurib-Fakim, et celui de vice-président par une autre femme, Vidya Narayen, succédant à Monique Ohsan-Bellepeau, dont le mandat est arrivé à terme à la mi-novembre de cette année. De ce fait, le choix initial annoncé de Menon Murday, candidat battu de Lalians Lepep dans la circonscription de Rivière-des-Anguilles/Souillac (No 13), devra devenir caduc.
De sources bien renseignées à l’hôtel du gouvernement, le libellé de la motion du Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, pour l’élection de Vidya Narayen à la vice-présidence de la république, a déjà été transmis officiellement hier soir au secrétariat de l’Assemblée nationale, soit après les délibérations du conseil des ministres. Cette motion doit être annexée à l’ordre du jour de la séance de l’Assemblée nationale de vendredi prochain avec également deux autres projets de loi, soit The Additional Remuneration Bill au nom du ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, et The Captive Insurance Bill, piloté par le ministre des Services financiers, Roshi Bhadain.
Mais à hier soir, le Website de l’Assemblée nationale n’avait pas encore posté l’Order Paper de la séance de vendredi prochain, soit la dernière avant les vacances de fin d’année. Toutefois, une autre indication de l’avènement de l’accession de Vidya Narayen est qu’elle termine ces jours-ci son mandat en tant qu’Ombudsperson for Children. Le gouvernement a déjà pris la décision de procéder à la nomination de Rita Venkatasawmy à ces dernières fonctions avec la principale concernée assumant ses nouvelles fonctions à partir du début de la semaine prochaine.
Le fait indéniable demeure qu’avec l’élection de vendredi prochain et probablement la cérémonie de prestation de serment à la State House le lendemain, soit le samedi 12, Maurice se retrouvera dans la position privilégiée sur le plan international et en matière de Gender Equality d’avoir deux femmes occupant deux des plus importantes fonctions à la tête de l’État. Toutefois, le cheminement de Vidya Narayen au sein des différentes instances du judiciaire a été caractérisé par des premières.
Ainsi, le 25 août 1998, Vidya Narayen est devenue la première femme à assurer la suppléance au poste de Chef juge de la Cour suprême. Elle avait remplacé le Chef juge d’alors, Arriranga Pillay, parti en mission avec le juge Eddy Balancy occupant les fonctions de Senior Puisne Juge par intérim. En décembre 1999, elle devait également accéder à ces mêmes fonctions vu l’absence du pays d’Arriranga Pillay et de Bernard Sik Yuen. Mais quelques années auparavant, Vidya Narayen est entrée par la grande porte en devenant la première femme à prêter serment en tant que juge de la Cour suprême. De surcroît, elle est la première juge à prêter serment sous l’ère républicaine devant le président Cassam Uteem à la State House le 12 janvier 1993. Elle avait été la première magistrate à siéger en Cour intermédiaire, à partir du 27 mai 1981.
En 2011, Vidya Narayen a été nommée Ombudsperson for Children. De par sa position, elle ne mâchait pas ses mots quant à l’absence de moyens efficaces pour assurer la protection des enfants. Dans ses différentes interviews de presse, elle ne cessait de souligner les manquements dans le traitement des enfants en soulignant que « certains enfants sont On Remand au RYC depuis plus d’un an. Or, les conventions internationales recommandent que les délits impliquant des mineurs soient traités au plus vite », ou cette remarque lapidaire formulée il y a à peine sept mois : « Juvenile Offence : comment avancer avec une loi qui date de 1935 ? »

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