Gurib-Fakim Saga : le compte à rebours !

  • Tête-à-tête de la dernière chance entre Pravind Jugnauth et Ivan Collendavelloo au sujet du sort de la présidente de la république, ayant utilisé la Platinum Credit Card du clan Sobrinho
  • Le BP du MSM ne cache pas son embarras politique devant « sa lamerdma depi State House-la »

Pour la troisième année consécutive, le Run-Up des célébrations officielles du 12 mars est Overshadowed par des scandales politiques. En 2016, l’affaire Goldfinger avait éclaté, forçant Vishnu Lutchmeenaraidoo à quitter le ministère des Finances. Mais pour la seconde année consécutive, la présidente de la république, Ameenah Gurib-Fakim, tient la vedette avec pour fond de décor l’Alvaro Sobrinho Saga. Pour l’édition 2018, la présidente de la république a été rattrapée par des largesses dépensières avec la Platinum Credit Card d’une limite de Rs 1 million du clan Sobrinho entre septembre et novembre 2016. Dans les milieux politiques, et surtout après le mood noté au sein du BP du MSM de samedi, le compte à rebours est, semble-t-il, enclenché même si lors des délibérations de samedi, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, concédait que la destitution de la présidente de la République n’est pas « on the cards ». Avec la dénonciation unanime venant des rangs de l’opposition, un tête-à-tête entre Pravind Jugnauth et le Deputy Prime Minister et leader du Mouvement Liberater, Ivan Collendavelloo, annoncé pour 11 heures, se présente comme une « dernière chance » dans cet imbroglio d’affaires impliquant le chef de l’État à la veille du 50e anniversaire de l’indépendance.

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Interrogé après la réunion de la fin de matinée, Ivan Collendavelloo a soutenu: «je n’ai aucun commentaire à faire à ce stade. Quand le besoin de communiquer se fait sentir, je le ferai».

Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien ce matin auprès de différentes sources à l’hôtel du gouvernement confirment que le MSM a renvoyé la balle du scandale de la présidente de la République dans le camp du Muvman Liberater (ML). Jusqu’ici, le leader du ML se présente comme un des derniers remparts au départ d’Ameenah Gurib-Fakim de la State House.

Du côté de “Lakwizinn” de l’hôtel du gouvernement, l’on fait comprendre en privé que « cet embarras au sommet de l’État ne peut perdurer » ou encore « gâcher les célébrations du 12 mars ». D’autant plus que l’entame des manifestations historiques menant au 12 mars coïncide avec la tenue de la Journée internationale de la Femme, qui se tiendra ce 8 mars. D’ailleurs, certains ne cachent pas qu’avec la situation qui prévaut, il serait politiquement délicat de faire d’Ameenah Gurib-Fakim un “Role Model” lors de cette cérémonie. La rencontre entre les deux leaders de l’alliance MSM/ML ce matin au bâtiment du Trésor devrait être l’occasion d’échanger leurs points de vue sur le sujet.

Le bureau politique du MSM est unanime sur cette crise au sommet de l’État. « La présidente de la République embarrasse le gouvernement par cette situation. Il faut qu’elle s’explique pour “clear her name”, sinon elle doit partir », soutiennent des membres du MSM présents à la réunion. Sauf que, pour eux, cette posture relève de la volonté politique d’Ivan Collendavelloo et de son parti, le ML. Si, pour l’heure, certains au MSM ont affirmé « seki finn fane bizin asime », le vice-Premier ministre, lui, a jusqu’ici accordé un soutien indéfectible à Ameenah Gurib-Fakim, laissant entendre qu’il ne peut « anpes dimounn depans so kass ».

Le ML a réuni son comité exécutif samedi après-midi à Rose-Hill. Si rien n’a transpiré quant aux tenants et aboutissants de cette rencontre, il nous revient que trois élus du ML n’étaient pas présents, à savoir le ministre Anwar Husnoo et les députés Fowdar et Rutnah. On se souvient que lorsque les connexions Sobrinho-State House avaient éclaté au grand jour, Sangeet Fowdar avait dénoncé les affaires du multimilliardaire angolais controversé.

Ravi Rutnah serait quant à lui dans l’expectative que la présidente s’explique une fois pour toutes sur la question de ses dépenses. Faute de quoi, il ne la soutiendra plus alors qu’Anwar Husnoo est considéré comme celui qui ne se mouille pas sur les sujets controversés au sein de son parti, ayant déjà pris de court dans le cas Vijaya Sumputh. Quant à Anil Gayan, il serait, selon son entourage, « pas entièrement d’accord » avec son leader sur ce contentieux précis.

Toutefois, dès samedi soir, Ameenah Gurib-Fakim, qui a dû subir l’affront de voir Rama Sithanen changer de place lors d’une cérémonie pour les 50 ans d’indépendance, a bénéficié d’un « soutien » du Minister Mentor, sir Anerood Jugnauth. Ce dernier a fait comprendre à la presse qu’il avait eu une conversation avec la présidente de la République au sujet de la Platinum Card du clan Sobrinho. Elle a concédé avoir utilisé des facilités bancaires mais les aurait déjà remboursées, a soutenu SAJ.

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