Handisport – Jean Marie Bhugeerathee : « Notre objectif est le sport et l’épanouissement des athlètes »

Cela fait quelques années, depuis 2015 précisément, que nous entendons beaucoup parler du Magic Sports Club de Quatre Bornes, dans le domaine du handisport. Ce club qui a produit des champions un monde junior, tel que Roberto Michel en 2019, des détenteurs de records d’Afrique à l’image de Noemi Alphonse (la plus récente) et d’autres médaillés d’or en athlétisme.

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Le Magic Sports Club a vu le jour en 2003 grâce à l’actuelle présidente de la Physically Handicapped Persons Sports Federation (PHYSFED), Hewlett Nelson, et ses fils ainsi que d’autres membres de la famille en tant qu’adhérents du basket-ball (en fauteuil et debout). Hewlett Nelson était à la Fraternité Mauricienne des Malades et des Handicapés (FMMH), à Grande Rivière avant qu’elle décide avec sa famille d’avoir son propre club. Ils ont pratiqué le basket- ball puis l’athlétisme pour tous jusqu’à un haut niveau national.

Au fil du temps, le Magic Sports Club a été pris d’un grand intérêt pour le para-athlétisme uniquement. Au départ, seuls les athlètes ayant un handicap physique pouvaient s’enregistrer. C’est ainsi qu’en 2003, Cedric Ravet, Pascal Laperotine et et Patricia Moustapha se sont fait connaître au sein de ce club. « Nous avons commencé par des fauteuils à petits trous et gros trous. Nous nous sommes retirés du basket-ball car il y avait trop de problèmes avec la fédération locale et pour ceux qui avaient une déficience physique, les fauteuils étaient trop chers. Il nous fallait trouver un minimum de dix fauteuils roulants pour le basket-ball en fauteuil. Nous n’avions pas les moyens », explique Jean Marie Bhugeerathee.

La première participation du club Magic à une grande rencontre internationale était en 2006, lors des Jeux du Commonwealth. Cedric Ravet a alors reçu sa première médaille de bronze au Championnat d’Afrique, à Maurice, en 2006 puis il devint médaillé d’or aux Jeux des îles de l’Océan Indien (JIOI) de, 2007, et médaillé d’or au 10 km en fauteuil roulant lors d’une compétition à La Réunion, en 2008, entre autres. Le club Magic a donc commencé à prendre ses marques internationales à cette époque.

En 2010 avec la même équipe ainsi que le médaillé d’or des derniers JIOI 2019, Scody Victor en natation, le club Magic prend part au Jeux du Commonwealth de 2010 « Il faut dire que nous avons un peu galéré de 2007 à 2011 car nous ne connaissions pas encore toutes les compétitions internationales annuelles, les critères requis, les procédures à suivre pour y participer entre autres mais nous nous sommes rendus en Ecosse en 2014 pour les Jeux du Commonwealth. Vers 2015, j’ai eu une proposition pour entraîner les athlètes ayant une déficience intellectuelle également », raconte Jean Marie Bhugeerathee.

Ce dernier voulant se consacrer uniquement au handisport, démissionne de son poste à la Compagnie Regionale De Services Et De L’environnement et accepte un contrat avec La Mentally Handicapped Persons Sports Federation (MHPSF). Le club Magic prend ainsi une nouvelle ascension avec une grande majorité de jeunes athlètes. Quelques athlètes aveugles s’entraînaient également avec l’équipe qui regroupait les différents types de handicap. Celle qui a commencé par se démarquer dans cette nouvelle vague est Noemi Alphonse qui établissait plusieurs records nationaux sur différentes épreuves. Le club choisi ainsi de s’entraîner au Stade Maryse Justin, à Réduit et passe de trois jours par semaine à deux fois par jour et six jours par semaine. « Durant mes cours en Australie, je me suis concentré sur un module d’« Elit Program » qui englobe la psychologie d’un athlète de haut niveau, la nutrition, le nombre d’heures d’entraînement etc. Malheureusement à Maurice nous ne pouvons nous entraîner entre 8 h et 10 h par jour mais c’est ainsi que les professionnels du sport le font », souligne Jean Marie Bhugeerathee.

Aujourd’hui, ce club à la base familiale est fier de son parcours. Le club Magic s’occupe non seulement du volet sportif mais prend également soin de l’esthétique de ses athlètes, de leur apparence physique, de leur développement social entre autres. L’objectif de ce club ne s’arrête pas au rêve ultime d’une médaille olympique mais souhaite aussi que les athlètes puissent travailler, et peut être fonder une famille à l’avenir, construire ou s’acheter une maison avec leur revenu, pour les sportifs de haut niveau, et briser les préjugés trop généralisés. « Un handisportif doit se sentir bien dans sa peau et s’épanouir, il doit apprendre à se respecter et respecter les autres, à soigner son apparence physique, à gérer son argent seul dans la mesure du possible pour que personne ne puisse l’arnaquer et à rester humble. C’est un peu notre philosophie au Magic Sports Club », partage Jean Marie Bhugeerathee. Il soutient que c’était un gros risque de laisser son travail en 2015 mais il n’a aucun regret concernant ses choix. « Tous mes athlètes du club Magic on a remporté l’or pour les Jeux des îles de 2015 à la MHPSF. Pour ces mêmes Jeux en 2019, personne ne m’a déçu. Ils prennent plaisir à pratiquer le sport au sein du club. Si le club fonctionne bien c’est parce qu’il y a aussi un énorme travail que fait Hewlett Nelson. C’est elle qui gère les sponsors, les enregistrements pour les compétitions internationales et tout le côté administratif. Nous avons aussi des athlètes sérieux et déterminés qu’il faut satisfaire en les offrant l’opportunité de s’exprimer sur une plateforme internationale », confie Jean Marie Bhugeerathee

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