HAUSSE PÉTROLIÈRE—À partir de ce matin

Après deux ans de stabilité dans les prix des produits pétroliers à la pompe, les automobilistes et consommateurs devront casquer à partir de ce matin un ajustement de 5,98 % pour le litre de super et de 6,67 % pour le diesel. En effet, lors de la réunion statutaire mensuelle d’hier après-midi, le Petrol Pricing Committee (PPC) a entériné la décision d’un ajustement des prix à la hausse, avec le litre d’essence super passant de Rs 49.30 à Rs 52.25 (+ Rs 2.95) et le litre de diesel de Rs 41.20 à Rs 43.95 (+ Rs 2.75). Après analyse des données brutes de l’évolution du cours mondial du pétrole, les autorités ont pris la décision de procéder à des réaménagements dans la structure des prix pour atténuer les répercussions de la hausse sur les consommateurs en éliminant la composante du Hedging, soit Re 1.25 sur le litre de super et de Re 1 sur celui de diesel. D’autre part, les frais opérationnels des compagnies pétrolières ont été révisés à la hausse en vue de favoriser des investissements dans ce secteur.
Le principal facteur justifiant cette majoration des prix pétroliers à la pompe demeure l’évolution du cours sur le marché mondial. « Les fluctuations des cours du gasoline et du gas oil ont pris une ascension fulgurante à partir de juillet 2012. Dans le cas du gas oil, il n’y a pas eu une seule période où les cours sont arrivés en dessous du prix de référence, ce qui aurait permis de renflouer la caisse du PSA. En ce qui concerne le gasoline, une interprétation similaire est de mise à une exception près car à la fin juin et en novembre 2012, il y a eu un repli des cours au-dessous du seuil de référence, un mouvement qui a été nettement insuffisant pour revigorer le PSA », note la State Trading Corporation.
Plus loin, la STC souligne que du 29 mars 2011 au 28 février 2013, « les prix Platts de l’essence (gasoline) ont largement fluctué au-dessus du prix de référence fixé le 29 mars 2011, date à laquelle le prix Platts était de USD 960.07/MT. La moyenne pour l’année 2011 était de USD 977.99/MT alors qu’en 2012, c’était USD 1021.06/MT. »
Le prix Platts a atteint une pointe de USD 1 227 la tonne métrique le 3 avril 2012, soit nettement au-delà du précédent de 1 192 dollars américains du 11 juillet 2008. La tendance pour le prix du diesel sur le marché mondial a épousé la même courbe ascendante. Le prix Platts de l’essence est passé de USD 729 la tonne en en 2010 à USD 1 021 en 2012, soit une augmentation de 40 % alors que pour le diesel, la hausse est de 43 %, de USD 88 le baril en 2010 à USD 126 en 2012.
Répartir le fardeau
« Sans le Price Stabilisation Account qui a agi comme un filet de protection pour absorber les chocs cycliques de fluctuations de prix afin de mieux protéger le marché, les prix de l’essence et du diesel au détail auraient subi une hausse à plusieurs reprises », affirme la STC.
L’autre élément qui a poussé le Petrol Pricing Committee a endosser la demande d’une hausse des prix pétroliers est que « le niveau actuel du Price Stabilisation Account n’est pas en mesure de soutenir la hausse vertigineuse des cours sur le marché mondial et de ce fait, une augmentation du prix au détail du diesel et de l’essence est donc inévitable. » La STC avance qu’« avec un nouveau prix de référence de USD 1073.45/MT, le prix à la pompe pour l’essence passe de Rs 49.30 à Rs 53.30 le litre (+ Rs 4.00), soit 8.11 % et qu’avec un nouveau prix de référence d’USD 131.24 pour le baril de diesel, le prix à la pompe passe de Rs 41.20 à Rs 44.80, soit une augmentation de Rs 3.60 ou 8.74 %. »
Dans la perspective de répartir le fardeau, la structure des prix a été modifiée pour éliminer les provisions au titre de la Hedging Saga de 2008, soit Re 1.25 pour le litre de super et de Re 1 pour celui de mazout. Néanmoins, en parallèle, une révision des frais opérationnels des compagnies pétrolières est intervenue, soit Re 1.47 à Re 1.82 le litre d’essence (ou environ Rs 255 millions en une année), et de Re 1.42 à Re 1.67 pour le mazout, soit Rs 485, compte tenu du volume de ces deux produits pétroliers écoulés sur le marché local.
L’incidence de cette révision à la hausse des produits pétroliers se reflétera au niveau de l’indice du coût de la vie pour le mois de mars. Ce développement, qui intervient quasiment à la veille de la prochaine réunion du Monetary Policy Committee de la Banque de Maurice, apportera de l’eau au moulin aux gendarmes de la lutte contre l’inflation au sein de la Bank of Mauritius Tower contre les partisans d’une réduction du Bank rate pour favoriser toute éventuelle relance de la croissance.
Force est de constater que la Banque centrale avait déjà anticipé et probablement intégré cette majoration des produits pétroliers dans son Matrix économique en ce début d’année. Car le gouverneur de la Banque de Maurice, Manou Bheenick, avait déjà mis en garde contre cet ajustement des prix.
Par ailleurs, le Red Eagle est attendu en rade de Port-Louis ce matin avec une cargaison de 60 000 tonnes de produits pétroliers de Bangalore en Inde. Le débarquement doit commencer ce week-end.

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