HIER SOIR À TAHER BAGH : SAJ dit non à la dépénalisation du gandia

Invité à une réception par le Haramayne Solidarity Mouvement à Taher Bagh hier soir pour commémorer la mise sur pied d’une ambassade mauricienne en Arabie Saoudite, le Premier ministre a réitéré son soutien au vice-Premier ministre Showkutally Soodhun. “Tou séki Soodhun fer, c’est moi ki demann li. Si mo pa oulé, li pa pou kapav fer naryé”, a déclaré sir Anerood Jugnauth, qui a profité de l’occasion pour aborder d’autres sujets d’actualité. Parmi, les échauffourées survenues vendredi à Port-Louis entre la communauté rasta et la force policière. “Tant ki mo PM, pa pou ena dépénalisation gandia”, a fermement indiqué le chef du gouvernement.
Sir Anerood Jugnauth a été catégorique : le gandia est une drogue. C’est en raison des dégâts causés au sein de la population et dans le pays dans le passé qu’une loi l’interdit à Maurice, a-t-il rappelé. Et quand il y a une loi, chaque citoyen a le devoir de la respecter, a insisté le PM. Ce n’est pas une poignée de personnes, qu’il s’agisse de la communauté rasta ou autre, qui dictera le gouvernement, a-t-il dit. “Si ou lé avoy enn message, éna enn façon fer li”, estime SAJ, déplorant que les rastafariens aient organisé une manifestation publique au Jardin de la Compagnie pour faire leur demande.
Il s’en est également pris à la presse qui tente, selon lui, de faire passer le travail effectués vendredi par les policiers pour “pas bon”. “Mais combien de policiers ont été battus ou blessés lorsqu’ils ont tenté d’agir avec gentillesse ?” a-t-il demandé. Il a indiqué que, selon les informations qu’il a obtenues, la police a abordé les rastas tranquillement. “Nek simplement zot inn rod aret l’organisater sa mouvma-la. Mé lézot finn vinn hostile et c’est zot ki finn servi la violence”, défend le PM. Il affirme que personne n’a été blessé dans ces échauffourées et personne ne s’est rendu à l’hôpital.
Catégorique, SAJ déclare : “Rasta, pa rasta, tant ki la loi là, la loi pa changé, bizin respecté!” D’un ton encore plus ferme, il martèle : “Tan ki mo pou PM, na pa pou éna dépénalisation gandia!”  Il va encore plus loin : “Si sa arrivé, mo pou bizin démissionné allé. Mo pa pou oulé ki mo nom trempé dans sa zistwar-la, ki moi ki finn permett dépénalisation gandia dans sa péi-la.”
Il rappelle que la situation de la drogue se détériore à Maurice et que le pays a connu le même climat en 1982. Mais aujourd’hui, c’est pire, dit-il, notamment avec le ravage des drogues synthétiques. D’où son appel aux parents pour faire montre de responsabilité et pour sensibiliser leurs enfants aux méfaits de la drogue. Les enseignants aussi doivent faire leur devoir pour informer les jeunes que la drogue mène vers la mort, ajoute-t-il. “Kan zeness pou konpran ki malheur éna dans sa zafer-la, lerla pou trouv solution”, dit-il, déplorant que les moeurs se sont aujourd’hui dégradées.
Marchands ambulants : “Gouvernma finn donn zot dignité”
Le chef du gouvernement a profité de cette plate-forme à Taher Bagh pour aborder une fois de plus le problème des marchands ambulants. “Ce problème, toléré pendant de nombreuses années sous l’ère du MMM à la municipalité de Port-Louis, a assez duré. Surtout qu’il y a un ordre de la cour à respecter. Aujourd’hui, il est temps que Port-Louis respire”, dit-il. SAJ indique qu’il a décidé d’y mettre bon ordre et son ministre a reçu les instructions pour ne pas céder d’un pouce. Il affirme qu’avec les changements à venir dans la capitale, qui sera transformée en une smart city, les marchands ambulants seront mieux lotis.
Il soutient que “mo pa oulé ki zot alle mort de faim. Mo pou faire le mieux possible, mais dans enn pays ena la loi, bizin respecté.” Il ajoute qu’il est important d’imposer la discipline et que les marchands ambulants doivent réaliser que le gouvernement leur a donné leur dignité. “Népli bizin galoupé ek panier kan la police vini”, dit-il, ajoutant que la police a aussi reçu des instructions pour ne tolérer aucun nouveau venu. “Na pas laisse sa recommencé”, dit-il, indiquant qu’il est prêt à passer, si nécessaire, une nouvelle loi pour empêcher que les marchands ambulants envahissent la capitale, ainsi que les autres villes.
SAJ félicite Soodhun
D’emblée, le chef du gouvernement a félicité son vice-Premier ministre et ministre des Terres et du Logement pour le travail accompli en assurant la mise sur pied d’une ambassade mauricienne en Arabie Saoudite. S’appuyant sur cette concrétisation, il indique qu’il a tenu sa promesse faite lors de la campagne électorale de 2014. Et de s’en prendre à Navin Ramgoolam qui, dit-il, “finn embête la communauté musulmane”. Selon le chef du gouvernement, que ce soit en 2010 ou en 2014, Navin Ramgoolam a fait la même promesse aux musulmans, sans tenir parole.
“Kan li ou pouvoir li blié so promess”, dit-il, ajoutant que “Paul Bérenger, Reza Uteem et Aadil Ameer Meea ont aussi embêté la communauté musulmane en vue d’obtenir son vote. Mais moi j’ai tenu parole et dès que je suis arrivé au pouvoir, j’ai enclenché la machinerie pour que cela devienne une réalité”, dit-il, indiquant avoir personnellement délégué son collègue le ministre Soodhun pour entamer les négociations avec le ministres des Affaires étrangères en Arabie Saoudite.
“Je reconnais l’effort du VPM sur ce dossier”, dit SAJ, ajoutant que “mo gouvernman finn fer séki Navin ek Bérenger pa finn fer ou plito pa finn oulé fer.”Il déplore dans le même souffle “la façon insultante de l’opposition” de s’en prendre à l’Arabie Saoudite qui a accepté de financer le projet de Heritage City. “Zot pé dire nou pé vann nou péi. Zot pé empoisonne l’esprit dimounn. Ou croire ki mo pou vann momem ? Sa voudrait dir mo péna dignité”. Il ajoute cependant que dans le cadre d’échanges entre deux pays, il est nécessaire que ce soit une win-win situation. Et de marteler : “Ce n’est pas Navin Ramgoolam, Paul Bérenger ou un certain pyromane kouma Shakeel Mohamed qui pou anpess sa.”“Kan mo éna conviction, péna naryé ki pou anpess moi alle de l’avant”, conclut SAJ.
L’objectif de Maurice est d’attirer un maximum d’investisseurs, explique SAJ qui rappelle que Maurice compte aussi des investisseurs dans d’autres pays dont la France, l’Inde et la Chine. “Lerla péna naryé pou dire”.
Recrutement : “Bizin donne considération tou communauté”
SAJ est aussi revenu sur le problème du chômage à Maurice. Selon lui, les emplois existent mais “tou dimounn vinn demann travay dans gouvernma ek corps para -étatiques. En dehors zot pas oulé. Bé sà li irréaliste”, dit-il. “Aujourd’hui si vous cherchez un plombier, un électricien ou un jardinier, il n’y en a pas, car ils sont occupés. Après zot dire ena chômage”, s’insurge le PM, qui plaide pour une culture de discipline et de rigueur..
Il affirme que son gouvernement viendra avec une loi sur le salaire minimal. Cependant, ajoute-t-il, “nous devons réaliser que le secteur privé ne peut pas non plus rouler à perte”. “Bizin konn gard enn équilibre pou ki bann l’entreprise pas fermé ek dimounn perdi place travail”. Il s’est également attardé sur les emplois créés sous le régime Ramgoolam “pou dimoun asizé bez kas”. “Sa zafer la pa kapav répété”, dit-il, indiquant qu’il faut une culture de travail pour assurer la productivité. “Sans productivité, le pays ne va pas prospérer et le gâteau national ne va pas augmenter”.
C’est dans cette optique qui requiert la discipline, dont au sein des institutions et autres commissions de l’État responsables des recrutements, à l’instar de la Public Services Commission (PSC). “Zot bizin get mérit, pa get couler, communauté, ou caste”, dit-il. Il ajoute que si toutefois les personnes de confiance que le gouvernement aura nommées à la tête de ces institutions s’avèrent des “véreux”, “nou pou pran sanction”. C’est ce qui inspire la confiance dans la population, estime le chef du gouvernement, qui plaide également pour la solidarité dans le pays.
Le chef du gouvernement a profité de l’occasion pour aborder les allégations de corruption à l’encontre de son gouvernement. “Zot pé dire éna corruption. Mais mo demann zot amenn preuve. Sans preuve mo pa kapav agir”. Il insiste qu’il l’a fait bien comprendre à ses ministres également, “pa pou ena cover-up”.

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