HIPPISME—LE NOUVEAU PRÉSIDENT DU MTC FACE AUX DÉFIS: Comment continuer à vivre ??

Il est de coutume d’accorder une période moratoire à tout nouveau gouvernement ou toute nouvelle équipe dirigeante.  Rien que dans un esprit de ‘fair play’ je pense qu’il serait que justice que de donner une chance à ce nouveau «régime » qui fait ses premiers pas au Champ de Mars, mené par le président Jeenarain Soobagrah. Donnons à ce dernier la chance de faire ses preuves très vite.  D’autant que la conjoncture actuelle et encore moins l’héritage laissé par Gilbert Merven ne lui sont favorables. Le désordre de ces dernières années est tel que ceux qui sont dans les secrets des Dieux n’hésitent pas à parler de chaos.
Avouons cependant que Jeenarain Soobagrah, qui veut symboliser ce nouveau régime, ne sait pas où commencer pour trouver la lumière au bout du tunel. Faut-il d’abord qu’il rétablisse la confiance au sein du personnel du MTC? Faut-il qu’il s’attaque à l’absence totale de confiance et de crédibilité du MTC qui a causé aujourd’hui le déclin de l’industrie hippique ? Faut-il qu’il réinstaure une discipline de fer à l’intérieur même, qui jadis faisait la force de ce club? Ou faut-il qu’il s’engage dans une campagne d’explication pour faire comprendre au gouvernement que le MTC est un organisme apolitique et qui n’a comme objectif que de promouvoir la chose hippique ?
En quelque sorte dépolitisER, ce club après  neuf années d’une politisation à outrance. On se souvient qu’il fut un temps où le MTC devait apporter des millions de roupies dans le Prime Minister Relief Fund avant d’obtenir l’accord de l’Etat pour la saison.  C’est pour vous dire que le défi qu’attend Jeenarain Soobagrah est énorme, pour ne pas dire gigantesque.
Week-End va donner le temps nécessaire pour permettre au nouveau président d’établir son calendrier de travail et de voir surtout avec qui il va travailler pour tenter ne serait-ce que de sauver ce qui peut être sauvé.
Le tout nouveau président du MTC a du reste osé faire ce que Gilbert Merven a toujours eu peur de faire, réunir la presse autour d’une table pour  crever l’abcès. Il a eu le courage d’entendre, d’écouter et de comprendre la position et les griefs de la presse qui, qu’on le veuille ou non, a toujours été un partenaire de l’industrie hippique. Surtout en ces moments difficiles.
Oui, la presse, en particulier Week-End, n’a pas toujours été tendre envers le MTC. Mais ses différentes prises de positions n’ont jamais été motivées par la mauvaise foi. Les critiques émises dans nos colonnes ont toujours eu pour but de provoquer des réflexions pour faire avancer une industrie en perte de vitesses et surtout de direction. Au lieu de traiter la presse comme un partenaire, certains au sein du board du MTC – ils y sont encore aujourd’hui – ont vu en elle un ennemi ; Du coup, ils se sont enfermés dans leur tour d’ivoire avec le résultat que l’on sait.
Nous le répétons, que ce soit dans l’affaire Gemmayze Street, le départ en catimini de Fausto Durso, le fameux dîner de Ian Paterson avec des propriétaires et des jockeys. Ou encore les différentes prises de bec impliquant des stable managers, entraîneurs et jockeys sans oublier les nombreuses relations incestueuses entre certains dirigeants du MTC et des acteurs du Champ de Mars et les ‘vested interests’ qu’ont certains opérateurs sont autant de cas où le MTC a fait preuve de légèreté en 2014. Il faut rectifier le tir, mais nous veillerons au grain, au moindre dérapage.
Et c’est justement ce manque de volonté de prendre des actions concrètes qui ont poussé l’ancien gouvernement à instituer une Commission d’Enquête dont le rapport se fait malheureusement toujours attendre. Il faut maintenant savoir comment continuer à vivre ? Comment remonter la pente, renverser la vapeur et redonner confiance à ce public turfiste qui fait si cruellement défaut les jours de courses. Dans sa démarche de mettre de l’ordre, le gouvernement de Sir Anerood Jugnauth ne fait plus la différence entre le jeu et l’industrie hippique, entre ses responsabilités et ses désirs personnels ou encore entre les réalités du terrain et les ‘hidden agendas’ de certains oiseaux de mauvais augure au sein même de son, cabinet.
 Nous ne cesserons jamais de le dire. L’industrie des courses rapporte gros au gouvernement. Je me souveins encore des propos de l’ancien président, Gavin Glover qui disait avec un brin d’ironie dont il en a le secret que les courses c’est la poule aux oeufs d’or que l’Etat veut prendre sans rien donner en retour. Cette industrie fait vivre plus de 4,500 familles directement ou indirectement. Elle fait partie de notre patrimoine et, n’en déplaisent à ses détracteurs, elle est actuellement, le ‘sport’ ou si vous voulez la distraction numéro 1 des Mauriciens.
Tout gouvernement, digne de ce nom, aurait dû la traiter avec respect et composer avec elle pour faire ce que les Hongkongais en ont fait dans leur pays. Alors que l’industrie hippique était à son plus bas niveau à cause des scandales semblables à ceux qu’on a vécus à Maurice la saison dernière, le gouvernement et les autorités hippiques hongkongaise ont pris des décisions courageuses qui ont sauvé une industrie porteuse. Aujourd’hui, Hong-Kong à n’en point douter est devenu le numéro 1 mondial et la référence dans le domaine hippique.
Au lieu de chercher le dialogue afin de passer en revue la situation, le gouvernement tout aussi bien que   le MTC sont restés dans leur coquille. Pour preuve, ce n’est que vendredi, soit plus 80 jours après avoir «take office » que le  gouvernement a jugé nécessaire de nommer un président à la tête de la Gambling Regulatory Authority après la démission du bouledogue sans dents qu’était Hiren Jankee. Qui plus est, le MTC attend toujours avec impatience une réponse de cette même GRA à sa requête effectuée à la mi-janvier pour 40 journées de courses.
C’est ce qu’on appelle une situation inconcevable et inadmissible. Une situation qui ressemble plus à un chantage déguisé pour une industrie qui rapporte annuellement plus de Rs 600 millions dans les caisses de l’Etat, alors que ce dernier n’a même pas à lever le petit doigt. Certes, il y a de l’ordre à mettre dans le pays, mais il y a aussi et surtout des décisions importantes à prendre pour justement ne pas paralyser cette industrie.
En début de la semaine, un politicien est venu affirmer dans une réunion privée qu’il faut attendre le rapport de la Commission d’Enquête et appliquer ses recommandations avant de donner le feu vert au MTC de démarrer la saison 2015.  Foutaise ! Car ce n’est parce que le gouvernement n’a pas encore trouvé une solution pour les marchands ambulants qu’il faut que ces derniers cessent de travailler. Le gouvernement doit agir et doit prendre ses responsabilités.
Oui, les différents scandales, qui secouent actuellement le pays tiennent en haleine et font jaser les Mauriciens. Mais ceux-ci ont également besoin de vivre et de faire vivre leurs familles. Est-ce pour autant que l’industrie hippique doit être pris en otage!
Une réponse claire et nette est nécessaire. La règle du ni ni n’est pas applicable ici. Le feu vert au plus vite ! Au moins, tout le monde saura sur quel pied danser !
A commencer par le nouveau président du MTC Jeenarain Soobagrah…qui se dit prêt à entrer dans la danse. Que le spectacle commence !

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -