Homicide sur Vanessa Lagesse : après 18 ans, l’affaire Maigrot à la case départ

Avec le décès du juge Fekna, le Chef Juge devra désigner un autre juge pour écouter cette affaire qui n’a jamais été prise sur le fond depuis 2001.

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Le procès intenté à Bernard Maigrot pour le meurtre de la styliste Vanessa Lagesse a été appelé hier devant le chef juge. 18 ans après la mort de Vanessa Lagesse, le procès du principal accusé dans cette affaire, Bernard Maigrot, n’a toujours pas été entendu. Après avoir été déféré aux Assises une deuxième fois en 2013 après que le DPP a rouvert l’enquête contre l’homme d’affaires, c’est le juge Fekna qui présidait l’affaire. Or avec son décès, le procès est relégué à la case départ devant un autre juge.

Avec le départ du juge Fekna, qui présidait le procès de Bernard Maigrot, le chef juge devra assigner un nouveau juge pour écouter l’affaire de nouveau. Le procès en entier devra reprendre à zéro devant un nouveau bench. Bernard Maigrot devra être de retour en cour le 5 septembre. Bien que l’affaire dure depuis des années devant les Assises, le procès n’a jamais été pris sur le fond avec les motions préliminaires logées par la défense. Le jury n’a toujours pas été constitué et, après le “ruling” du juge Fekna le mois dernier, le procès devait être fixé pour être entendu cette année. Bernard Maigrot est accusé d’homicide sur la personne de Vanessa Lagesse, retrouvée morte dans sa baignoire le 10 mars 2001. L’affaire avait une première fois été déférée aux Assises le 28 novembre 2001 à la suite d’une enquête préliminaire en cour de Mapou. Le 2 juin 2008, le DPP d’alors, Me Gérard Angoh, avait accordé un non-lieu à l’accusé. Mais le 23 mai 2011, Bernard Maigrot était de nouveau arrêté après que le bureau du DPP a décidé de rouvrir l’enquête suite à l’obtention de nouveaux rapports scientifiques provenant de l’étranger. Les autorités compétentes locales avaient confié à des laboratoires étrangers certaines données dont elles disposaient depuis l’enquête menée par la police au début de l’affaire.

Par ailleurs, Bernard Maigrot a une nouvelle fois été autorisé à effectuer un voyage d’affaires, lequel est prévu du 21 août au 3 septembre. Le juge Prithviraj Fekna avait rendu un dernier “ruling” dans cette affaire il y a un mois, statuant que Bernard Maigrot devra faire face à la justice, rejetant ainsi une motion de la défense pour l’arrêt du procès. Le défunt juge avait souligné l’importance qu’un procès soit entendu jusqu’au bout afin de rendre justice.

L’homme de loi de Bernard Maigrot, Me Gavin Glover, SC, estimait, lui, qu’il y aurait dû y avoir une enquête préliminaire avant d’instituer de nouvelles accusations contre son client. Il remettait ainsi en question la décision du DPP, soutenant que les droits de son client à un procès équitable ont été bafoués. Ainsi, pour la défense, la manière dont cette affaire a été logée portait préjudice à l’accusé. À noter que les amendements à la Criminal Procedures Act confèrent au DPP le droit de déférer un procès devant les Assises directement sans enquête préliminaire.

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