HORSEPOWER SAGA : L’heure de vérité approche pour le ministre Gungah

L’enquête initiée par le CID Metropolitan North jusqu’à jeudi dernier sous la supervision de l’ASP Hector Tuyau, avant de passer sous le contrôle du surintendant Daniel Monvoisin, dans la HorsePower Saga de la National Transport Authority (NTA), a pris une novelle dimension. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ashit Gungah est sous le coup d’une convocation formelle pour interrogatoire Under Warning pour Forged HorsePower. La voiture incriminée, une BMW immatriculée G 717 avec des modifications à la capacité du moteur passant de 2000 cc à environ 1500 cc, était officiellement enregistrée au nom de cette VVIP au moment des faits. Depuis les révélations du Mauricien dans cette affaire, mercredi dernier, l’on parle de plus en plus d’autres  proches de personnalités qui seraient dans la même situation compromettante que le ministre MSM (voir déclaration du leader de l’opposition plus loin). En attendant l’heure de vérité pour le ministre Gungah, l’escouade des limiers du CID de Port-Louis a effectué une descente des lieux dans les locaux de la Phoenix Insurance de Goodlands et a procédé à l’arrestation d’un représentant, Rouben Nursimloo, qui aurait facilité plusieurs cas de fausses déclarations de HorsePower lors de l’enregistrement à la NTA contre le paiement de Rs 4,000 par voiture.
La nouvelle de la prochaine convocation du ministre Gungah au CID Metropolitan (North) d’Abercrombie a eu davantage l’effet d’une bombe aux Casernes centrales. En effet, depuis le début de la semaine, sur la base d’une lettre de dénonciations avec des détails précis, l’ASP Tuyau était engagé dans un processus de vérifications de faits autour des modifications au HorsePower de la BMW G 717. Compte tenu des fonctions au sein de l’État de la VVIP en question, le feu vert de la hiérarchie supérieure au sein de la force policière était devenu nécessaire.
Cette étape ne fut pas facile à franchir avec la « décision dite stratégique » du commissaire de police, Mario Karl Nobin, de placer le surintendant Daniel Monvoisin sur la tête de l’ASP Hector Tuyau à ce moment précis de l’enquête. Cette démarche est diversement commentée dans certains milieux de la police, compte tenu de la personnalité de ces fortes têtes. Jusqu’ici, les répercussions sur le déroulement de l’enquête sont considérées comme minimes même si le rendez-vous de demain du ministre Gungah a été reporté, le temps de permettre aux policiers d’avoir accès à des documents officiels à la NTA.
Toutefois, en ce début de semaine, il se confirme qu’Ashit Gungah devra recevoir dans les jours à venir une nouvelle convocation pour s’expliquer sur les circonstances des changements dans la déclaration de la capacité de la BW G 717 au début de 2011 avant que la voiture ne soit vendue pour le prix de Rs 370 000. En guise de première explication et dans une lettre adressée à la NTA, récemment, le ministre MSM soutient qu’un courtier avait été identifié dès la fin de 2010 pour la vente de la voiture et qu’il ne peut être tenu responsable de toute maldonne. Par contre, les registres de la NTA notent que la vente de la voiture n’ avait été enregistrée qu’en mars 2011.
Sur la base de ces contradictions, le ministre Gungah court le risque de passer un mauvais quart d’heure dans les locaux du CID de Port-Louis Nord lors de sa prochaine convocation, vu que le courtier en question ne serait pas actuellement dans le pays. Mais à hier, aucune indication n’a transpiré quant au Timing de la nouvelle convocation du ministre Gungah.
Dans la matinée d’hier, l’ASP Hector Tuyau et ses hommes avaient effectué le déplacement à Goodlands en vue de démanteler le réseau d’agents d’assurance servant d’appoint à cette fraude massive sur les HorsePower Certificates pour les besoins d’enregistrement et de déclaration de voitures. Une première arrestation est intervenue avec un dénommé Rouben Nursimloo interrogé et libéré sur parole avant sa comparution, demain, devant le tribunal pour son inculpation provisoire. D’autres arrestations de représentants d’assurance sont à prévoir dans la semaine à venir.
Lors de la descente des lieux dans les locaux de cette société d’assurance à Goodlands, le CID de Port-Louis a procédé à la saisie d’une série de documents. Les indications sont que l’agent d’assurance Rouben Nursimloo assurait un « service de gros » avec modifications du HorsePower, enregistrement, vérification et paiement à la NTA, sans avoir à déplacer le véhicule. En contrepartie, il empochait Rs 4,000 par voiture. À ce jour, pas moins d’une dizaine de cas similaires ont été dénoncés par des propriétaires de voitures incriminées, sachant pertinemment bien que tôt ou tard, ils allaient être rattrapés par l’enquête de l’ASP Hector Tuyau. Un des cas concerne une voiture qui avait été volée et puis retrouvée incendiée, avant d’être retapée et remise sur route de manière frauduleuse.
D’autre part, avec la décision du conseil des ministres d’envisager une amnistie administrative dans les 2,000 cas de voitures, dont les HorsePower Certificates sont en situation irrégulière, le CID de Port-Louis a commencé à restituer la vingtaine de voitures sous saisie. Mais des scellés ont été apposés sur ces véhicules, le temps que les nouvelles Regulations soient en vigueur pour le paiement des arriérés.
De son côté, le ministre de l’Infrastructure publique, Nando Bodha, a commenté pour la première fois en public la HorsePower Saga. C’était lors d’une fonction officielle chez le concessionnaire de la marque Renault. Il est d’avis que parmi les milliers de personnes concernées dans cette affaire, il faudra distinguer trois catégories : celle qui a, en effet, sciemment, commis la fraude; celle des fans de tuning, et celle de cux qui ss sont faits arnaquer à l’achat de voitures d’occasion.? »Il s’agit d’un imbroglio difficile et pour s’en sortir, il faut voir l’aspect légal et pratique. Il est difficile de mener des enquête sur les quelque 2800 à 3000 voitures concernées. Il faut tenir compte de l’aspect pratique. Faut-il saisir ces voitures ? », s’est-il demandé. Il confirme qu’un comité a été institué à son ministère en vue d’élaborer une solution, qui tiendra en lige de compte la prérogative du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) dans cette affaire et celle de la NTA, qui est l’instance régulatrice.
« Il faut une solution pratique qui puisse éponger ce problème. Le comité planche sur des amendements à apporter à la loi et les présentera la première semaine d’avril. D’autres amendements à la loi sur l’importation des véhicules sont également prévus », a-t-il souligné.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -