Industrie cannière : Possible réintroduction du Volontaire Retirement Scheme

  • Les petits planteurs impatients d’engager des consultations avec le comité ministériel

La réintroduction du “Volontary Retirement Scheme” (VRS) pour les employés de l’industrie cannière qui souhaitent prendre leur retraite prématurément est évoquée ces jours-ci dans les milieux de l’industrie sucrière. De leur côté, les petits planteurs qui ont soumis cette semaine au Premier ministre un mémorandum contenant pas moins de 17 propositions afin de permettre à l’industrie sucrière de sortir de la crise sont impatients d’engager des consultations avec le gouvernement.
Le rapport du “Joint Technical Committee” sur l’industrie cannière, qui a provoqué une levée de boucliers chez les employés de l’industrie sucrière et les petits planteurs, comprend un volet concernant l’emploi dans l’industrie sucrière qui est associé à la hausse du coût de production. D’ailleurs, à la lumière du rapport, les travailleurs qui craignent d’être victimes d’un dégraissage de l’industrie cannière n’ont pas tardé à faire part de leurs appréhensions par des actions syndicales avant qu’ils ne rencontrent le Premier ministre pour faire part de leurs doléances. C’est dans le but d’éviter une escalade qu’on se penche actuellement sur une formule permettant aux travailleurs qui le souhaitent de prendre leur retraite dignement en bénéficiant des compensations appropriées tout en obtenant une parcelle de terre.
Par ailleurs, suivant l’appel lancé par le Premier ministre Pravind Jugnauth, le Mauritius Sugar Syndicate a commencé à payer les avances de 80% aux planteurs. Ces paiements s’effectuent sur la base de Rs 9 700 la tonne de sucre. Ce qui fait que les planteurs reçoivent un montant de Rs 7 760 la tonne. « C’est pourquoi nous souhaitons que le comité ministériel commence les consultations avec les différentes parties prenantes en tenant compte de tous les autres éléments associés à la canne dont la bagasse, la mélasse, les distilleries, etc, pour que nous puissions atteindre le montant de Rs 17 000 par tonne de canne. Ce qui nous permettra de tirer la tête hors de l’eau », fait comprendre un planteur.
Les avances sont actuellement payées aux planteurs sur la base d’un emprunt bancaire assorti d’un taux d’intérêt. Le syndicat des sucres sera appelé à payer un taux d’intérêt de 3% alors que le gouvernement a accepté de payer les intérêts excédentaires. Toujours est-il que les 3% d’intérêt seront répercutés sur les planteurs.
Dans les milieux du syndicat des sucres, on observe toutefois que la formule actuelle des avances peut quelques fois se faire à son détriment. On cite ainsi l’épisode de septembre dernier lorsque le prix du sucre était de Rs 13 500, montant sur lequel il s’est basé pour le paiement des avances aux planteurs qui ont obtenu un montant de Rs 10 700. Subséquemment, le prix du sucre a enregistré une chute sensible qui a entraîné un manque à gagner de l’ordre de Rs 600 par tonne de sucre. Le syndicat des sucres souhaite qu’une nouvelle formule reflétant l’évolution des prix sur le marché soit trouvée.
De son côté, le Premier ministre a fait comprendre que les différents documents soumis au gouvernement étaient actuellement à l’étude. « Il nous faut réfléchir et trouver comment aider la communauté des planteurs, d’une part, et les usiniers d’autre part, car sans usine il n’y a pas de sucre. Nous voulons travailler avec toutes les parties prenantes, les planteurs, les usiniers et les travailleurs qui ont également leur contribution au développement de l’industrie cannière », a-t-il dit en insistant sur le fait que « c’est ensemble qu’une solution sera trouvée afin de permettre à l’industrie sucrière de sortir de la crise ».
À ce stade, les différentes parties concernées sont optimistes qu’une formule consensuelle pourra être trouvée dans l’intérêt de tous et du pays.

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