INDUSTRIE SUCRIÈRE : Le mot d’ordre pour ce mercredi : « Zete mam »

Le slogan politique « Vire mam » de l’Alliance Lepep depuis le début de cette campagne électorale a été repris et réadapté pour le conflit sur le plan des relations industrielles dans le secteur sucrier, avec une menace de grève exécutée dans 48 heures. Le mot d’ordre syndical du Joint Negotiating Panel (JNP) à l’occasion du rassemblement des artisans et laboureurs hier matin à Port-Louis, en marge du débrayage de mercredi matin, est clair et limpide : « Zete mam ! » Néanmoins, des négociations de la dernière chance sont engagées depuis cet après-midi sous la présidence du ministre du Travail, Shakeel Mohamed, à la Victoria House, en vue de trouver un accord de dernière minute entre les représentants des travailleurs et de la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA).
Dans une salle remplie au centre social Marie Reine de la Paix, à Port-Louis hier matin, les organisateurs avançant le chiffre de près de 1 500 travailleurs, le négociateur syndical Ashok Subron a situé l’enjeu de ce conflit industriel en faisant comprendre que la grève de mercredi matin « est inévitable ». Les consignes pour la mise en place de cette action industrielle ont été données, les artisans et laboureurs devant se rassembler devant leurs usines respectives tôt mercredi matin pour marquer le coup d’envoi. Les dirigeants syndicaux n’écartent pas la possibilité que la grève soit d’une longue durée, avec des descentes des travailleurs devant les locaux de la MSPA à Port-Louis et devant l’Hôtel du gouvernement. « Prepar ou kar sa lagrev-la kapav byen long ! Si apre enn semenn nou pa gagn oken rezilta korek, travayer pou desan divan biro MSPA dan Port-Louis e divan Parlman », déclare Ashok Subron.
De plus, les autres travailleurs concernés par le secteur sucrier, dont la raffinerie, pourraient prochainement être appelés à se joindre à cette action si les résultats escomptés ne sont pas obtenus. S’attardant sur les négociations laborieuses avec les patrons sucriers, le syndicaliste a affirmé que la MSPA se sentait soutenue par les déclarations publiques du leader du MMM lors de ses récentes sorties politiques. « Si MSPA pe fer rekalsitran, se akoz li ena linpresion ki fitir Premye minis dan so lame ! Nou dimann Bérenger aret fer bann deklarasyon ki pou afebli bann travayer lor latab négociation », devait lancer le négociateur du JNP à l’assistance.
D’autre part, l’intervention du Premier ministre Navin Ramgoolam est plus que jamais réclamée dans ce litige sucrier, surtout à 48 heures d’un débrayage qui devrait miner la santé de ce secteur. « Se premye fwa ki pou ena enn lagrev legal. Navin Ramgoolam ena responsabilite divan listwar ! Swa li servi lalwa pou aret lagrev ou li fer bann patrons konpran ki bizin partaz rises », a-t-il poursuivi.
Toutefois, une lueur d’espoir pour éviter la grève de mercredi matin pourrait intervenir dans le courant de cet après-midi. Les yeux de l’industrie sucrière seront braqués sur les négociations de la dernière chance à la Victoria House à partir de 14 h. Les recoupements d’informations sont que la MSPA devra revenir à la table des négociations avec de nouvelles propositions susceptibles de satisfaire les exigences des syndicalistes. Mais la situation semble guère être facile dans la conjoncture, même si le JNP a revu à la baisse le taux d’augmentation salariale, passant de 38 % à 30 %. L’autre condition sine qua non en vue d’un éventuel accord demeure la mise en place d’un mécanisme pour régulariser le recrutement abusif des travailleurs saisonniers par les établissements sucriers. En attendant les délibérations de la séance de médiation de cet après-midi, le suspense est de mise…

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