INDUSTRIE SUCRIÈRE : Post-arbitrage, le travail saisonnier suscite débat

Depuis cette semaine, une ligne de communication a été ouverte entre le Joint Negotiating Panel et le ministère du Travail suite au rapport de l’ancienne juge de la Cour suprême Premila Balgobin dans le cadre du litige dans l’industrie sucrière entre les syndicalistes et la Mauritius Sugar Producers Association. Les premières consultations ont été engagées mercredi en vue d’analyser les amendements à apporter aux lois du travail pour rendre possible l’application de certaines mesures. La question du recrutement des travailleurs saisonniers et contractuels suscite déjà des débats, opposant les syndicalistes et le patronat.
La réunion entre les responsables syndicaux du JNP et le directeur du ministère du Travail ainsi que ses proches collaborateurs durant la semaine écoulée, a permis d’attaquer d’entrée de jeu l’épineuse question du travail saisonnier. « Le rapport d’arbitrage a tranché pour restreindre le nombre de travailleurs saisonniers recruté sur un pourcentage des journées de travail effectuées par le nombre de travailleurs permanents sur l’année précédente. Au niveau du JNP nous avons proposé que le plafond de 20 % pour le recrutement soit maintenu. Cependant, au cours de la réunion avec le ministère, nous avons appris que la MSPA a fait comprendre qu’il faudrait renégocier sur ce point », explique le négociateur syndical Ashok Subron dans des commentaires au Mauricien.
Les membres du JNP se montrent fermes sur le fait qu’ils ne sont pas favorables à revoir le pourcentage concernant le plafond pour le recrutement. « Nous ne sommes pas d’accord pour changer le pourcentage étant donné que les chiffres des années précédentes démontrent clairement qu’il y a eu un abus pratiqué en termes de recrutement des travailleurs contractuels et saisonniers », poursuit le syndicaliste. Les consultations de mercredi ont également permis d’établir que tout amendement sur cette question concernera non seulement l’Employment Rights Act mais aussi la Sugar Industry Efficiency Act. D’ailleurs à cet effet, le JNP a déjà informé le ministère de l’Agro-industrie de la teneur du rapport de Me Premila Balgobin avec des répercussions inévitables sur des dispositions légales.
L’amendement à l’article 20 (b) de l’Employment Rights Act, touchant les conditions de travail des travailleurs saisonniers et contractuels, a aussi été abordé au cours de cette rencontre. « Nous avons fait ressortir que ces amendements sont impératifs afin de s’assurer que les travailleurs obtiennent les mêmes conditions de travail prévalant dans le secteur ou l’entreprise concernés. Il y a actuellement une faille dans la loi à ce sujet et celle-ci a été soulignée dans l’arbitrage ». Le JNP a ainsi exprimé au ministère le souhait que ces amendements se déroulent dans la session parlementaire de 2015. « Nous demandons donc au ministre du Travail et au gouvernement de ne pas céder aux pressions patronales ».
L’autre sujet traité à la Victoria House mercredi concerne les Remuneration Orders à être référés au National Remuneration Board. « Nous avons demandé au ministère que non seulement cette question soit référée immédiatement au NRB mais aussi que les autres références déjà effectuées au NRB en 2012 et 2014 soient ajustées avec les nouveaux points qui seront envoyés. Nous souhaitons donc que le NRB fasse publier les recommandations sur un délai de six mois ». Le JNP a aussi exprimé sa colère face à l’attitude adoptée par le NRB depuis 2012 tout en brandissant la menace que « si jamais le NRB continue à adopter la même pratique nous allons demander la révocation de son président ». « Ce n’est pas possible que les travailleurs fassent les frais des retards causés par le NRB. Nous jugeons inconcevable qu’un fast track ait été institué pour les projets du secteur privé avec Sir Anerood Jugnauth alors que de l’autre côté il y a une politique de slow track au détriment des travailleurs », conclut Ashok Subron.

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