Infrastructure – Chantiers en cours – Les « deadlines » pour les travaux de Metro-Express repoussés

Un Assessment Report attendu incessamment sur les retards accumulés entre Rose-Hill et Quatre Bornes

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La situation financière de Metro Express Ltd préoccupe avec les coups accusés durant ces cinq premiers mois du service payant

Le ministère du Transport et du Métro est en attente d’un “Assessment Report” sur la situation en ce qui concerne les travaux de la phase 2A du projet Metro Express, qui relie Rose-Hill à Quatre-Bornes, et qui devait être livrée par les constructeurs indiens de Larsen & Toubro fin 2020. En effet, de sérieux retards ont été occasionnés, d’abord en raison des mauvaises conditions climatiques, puis ensuite du fait du confinement et du couvre-feu sanitaire institués pour contrer la propagation du coronavirus. En effet, avec le retour aux affaires des différents départements impliqués, dont le ministère d’Alan Ganoo et des responsables de Metro Express Ltd (MEL), un rapport est en gestation pour évaluer les retards accusés et pour établir une nouvelle stratégie pour la phase 2B, soit de Quatre-Bornes à Curepipe.

Ce qui est certain, pour l’heure, c’est que le calendrier établi par le gouvernement central est perturbé pour cause de « force majeure » depuis l’opération du service payant et les “deadlines” placés initialement par le gouvernement, repoussés. Selon les informations obtenues de sources concordantes depuis le début de la semaine, l’on ne serait plus en mesure de livrer la partie Rose-Hill/Quatre-Bornes fin 2020, pas plus que la partie Quatre-Bornes/Curepipe en 2021. On laisse entendre que toutes les démarches administratives dans le cadre de ces deux phases ont été stoppées complètement depuis que le pays est passé en “lockdown” le 20 mars dernier. De ce fait, toutes les procédures liées à l’acquisition des terres ainsi que leurs “Handing Over” aux constructeurs indiens ont été ratées, notamment du côté de Saint-Jean.

Aucune réunion technique n’a eu lieu pendant tout ce temps et aucun board n’a siégé pour les besoins de ce procédé. L’on concède d’ailleurs que l’on va désormais devoir faire face aux temps que prendront les propriétaires de terrain et les éventuels litiges civils qui auront lieu dans l’entame des travaux de Saint-Jean vers Curepipe.

Par ailleurs, les employés de Larsen and Toubro sont de retour sur les chantiers des travaux avec la reprise du 15 mai. Plusieurs de ces sites, notamment de Saint-Jean, Rose-Hill et Sadally, ont en effet été cambriolés durant le confinement. Les voleurs ont emporté plusieurs équipements, des câbles, des machines ainsi que des matériaux de construction et des outils jugés « importants ». Le montant du préjudice est estimé à presque Rs 8 millions. Les vols ont été rapportés à la police. Ces retards accusés devraient aussi occasionner des coûts additionnels, notamment en ce qui concerne les frais des employés qui, visiblement, devront devoir prolonger leur séjour à Maurice.

Dans la conjoncture, les regards sont aussi braqués sur la situation financière de MEL, surtout après les coups accusés sur la rentabilité de ses opérations depuis l’entrée en vigueur du service payant. On laisse entendre que le service de métro aurait des frais de presque Rs 820 000 par jour et que MEL serait endettée vis-à-vis de plusieurs entités, dont le Central Electricity Board ou encore les consultants singapouriens travaillant sur le projet.

À ce stade, l’on ne donne indication sur la totalité de ces dettes et l’on ne sait pas si Larsen & Toubro procédera à des réclamations pour les retards. L’on attend désormais les directives claires du ministère de tutelle et le ministère des Finances pour la suite de ce développement ferroviaire. Toutefois, on insiste sur le fait que malgré les mauvaises conditions économiques provoquées par le Covid-19, le projet reste “on track”, mais ne serait plus “on time”.

Des coûts additionnels probables pour Larsen & Toubro

Des matériaux de construction en attente

Les travaux de la 2e phase du projet Metro Express entamés par la firme Larsen & Toubro ont été contraints de s’arrêter à cause du confinement. Depuis lundi, les travaux ont repris pour terminer le chantier de Rose-Hill à Curepipe. Problème : pour chaque projet qui dépasse les délais prescrits, des coûts additionnels sont inévitables.

Consciente de ces coûts additionnels pour la 2e phase du projet, Larsen & Toubro continue ses activités en déployant ses ouvriers sur ses chantiers de construction. « Lorsque des projets accusent du retard, des coûts additionnels sont attendus. Ce sera au constructeur de mitiger ces coûts ou de les transférer », explique une source auprès de Larsen & Toubro. Face à une décision qu’elle devra prendre, Larsen & Toubro est appelée à respecter le calendrier des travaux.

Alors que Larsen & Toubro se trouve déjà avec ce problème, la disponibilité des matériaux de construction pour terminer la 2e phase en est un autre. D’ailleurs, une bonne partie des matériaux de construction, notamment les rails et autres accessoires, viennent de l’étranger. Selon la compagnie, certains matériaux de construction pour tout le projet ont déjà été importés pour assurer qu’il n’y ait pas de perturbation lors des travaux. Toutefois, certains matériaux sont manquants à cause de l’arrêt des activités portuaires dans les pays d’où ces matériaux sont importés. À ce stade, Larsen & Toubro suit la situation de près avant de décider de la marche à suivre. « Nous attendons les modalités des activités des ports des pays concernés d’où ces matériaux sont importés », explique notre source.

Selon elle, le projet Metro Express nécessite plusieurs types de matériaux. Si certains matériaux sont déjà disponibles, d’autres, eux, sont régulièrement importés. Mais une partie des matériaux est en stock grâce au planning de la compagnie avant le confinement. « Depuis la reprise des travaux, nous travaillons avec ces matériaux », assure-t-elle.

Depuis le début des travaux, 1 200 Indiens travaillent sur le chantier pour les travaux d’infrastructures. Selon notre source, ce nombre de travailleurs était déjà à Maurice pour les travaux de la phase 1 et continue de travailler sur la phase 2. Ce nombre de travailleurs n’affecterait cependant en rien la situation courante. Dans l’éventualité où des travailleurs mauriciens devraient être recrutés pour accélérer les travaux, Larsen & Toubro fait ressortir qu’elle ne recrute aucun travailleur local directement. Ce sont les sous-traitants qui procèdent à cet exercice, précise notre source.

TRANSPORT | Projet Metro ExpressMEL tente de minimiser  les risques sur ses finances 

Depuis le redémarrage de ses opérations, le 15 mai, suite au déconfinement partiel, Metro Express Limited (MEL) se retrouve face aux effets collatéraux de la pandémie de COVID-19 sur ses finances. En vue d’en minimiser les risques, la compagnie travaille avec les autorités, notamment en vue d’élaborer des plans afin d’accroître ses revenus.

À l’instar de l’industrie du transport mondiale, MEL se retrouve elle aussi dans la tourmente, d’autant qu’elle a lancé ses opérations depuis moins d’un an. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités compétentes pour minimiser les effets de cette pandémie », explique un responsable de MEL au Mauricien. Les trains étant forcés à l’arrêt pendant le confinement, la compagnie a en effet encouru des pertes. Aussi MEL réfléchit-elle à la possibilité d’améliorer sa collaboration avec d’autres organisations pour un travail « plus rapproché », et ce, avec deux objectifs : assurer une meilleure rentabilité économique et mettre rapidement à exécution différents plans visant à générer des revenus en provenance d’autres sources.

MEL dit en tout cas suivre de près l’évolution de la situation, entre autres au cas où la distanciation physique était toujours imposée une fois la reprise complète des activités, ce qui pourrait avoir un impact sur ses finances. « Nous nous assurerons que les décisions appropriées soient prises et nous mettrons en place les mesures nécessaires dès qu’il le faudra », poursuit notre source. Le responsable de MEL prend pour exemple la gestion du nombre de trains en opération. Des décisions, dit-il, qui seront prises « après discussions avec les autorités concernées » concernant le maintien du niveau de service.

Du côté de MEL, on se veut en tout rassurant, du fait notamment de l’augmentation constante du nombre de passagers voyageant ces derniers jours en métro. « Nous prévoyons que cette tendance continuera », dit-on. La compagnie espère ainsi accueillir davantage de passagers à partir du mois de juin, lorsque la reprise sera complète. Une façon pour elle de participer à la reprise économique, dit-elle. Par ailleurs, depuis une semaine, soit depuis que les trains ont recommencé à rouler, MEL doit aussi s’assurer que les normes sanitaires sont respectées. « Nous opérons en nous conformant strictement aux lois et aux meilleures pratiques de l’industrie », assure la compagnie. Notre interlocuteur précise ainsi que les trains « passent par un nettoyage complet et sont désinfectés régulièrement ». De même, selon lui, toutes les stations et les plateformes sont également désinfectées. Quant au nombre maximum de passagers, il passe désormais à environ 80, dont certains doivent voyager debout.

Concernant la collaboration au niveau du transport public, MEL explique : « Le projet Metro Express encourage l’intégration des moyens de transport. Sa conception prévoit la fusion de différents modes de transport pour un déplacement plus rapide et plus fluide des passagers. Cette approche reste inchangée, même en cette période de crise sanitaire. » La compagnie ajoute poursuivre sa politique consistant à offrir « un plus grand choix au niveau des transports publics, qui contribuent à la croissance, au développement et à la stratégie économique » du pays.

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