Insécurité : Chinatown se dote de sa propre patrouille de vigiles rompus aux arts martiaux

“Ce n’est qu’une démarche de dissuasion”, précise Christian Foo Kune, président de l’UCA

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Excédés par la répétition des cas d’agression et de vol à main armée à Chinatown, la communauté des résidents et opérateurs économiques de ce quartier du vieux Port-Louis ont décidé de réagir. A l’initiative de la United Chinese Association (UCA), une patrouille comprenant une trentaine de vigiles, tous adeptes d’arts martiaux, a été constituée en vue de sillonner les rues, notamment à la nuit tombée, à l’affût de toute présence suspecte. “L’idée n’est pas de prendre la loi entre nos mains et de faire, nous-mêmes, justice. Ce qui serait à la fois dangereux et illégal. Il ne s’agit que d’une démarche de dissuasion dans les limites de ce que prévoit la loi”, précise, à ce propos, Christian Foo Kune, président de l’UCA.

La “goutte d’eau qui a fait débordé le vase”, dit-il, est le double vol avec violence tout récemment perpétré durant la soirée, d’une part, sur Rachel, une jeune femme, de l’autre, Jean-Charles, un jeune homme, tous deux des membres de la communauté des habitués de Chinatown. Dans les deux cas, explique le président, l’agresseur portait un casque intégral, rendant ainsi son identification compliquée. Quoi qu’il en soit, Christian Foo Kune indique que l’UCA a mené sa petite enquête personnelle auprès des victimes et les éléments y affairant ont été communiqués au DCP Hoolash des services de police.

Pour lui, ces deux derniers cas d’agression perpétrés en l’espace de trois jours sont venus s’ajouter à la déjà trop longue liste de voies de fait sur des personnes dans le quartier. “Trop c’est trop! On en a assez!”, disent les habitants, exaspérés. Le président de l’UCA présente Chinatown comme “le coeur de la cité de Port-Louis”. C’est aussi, rappelle-t-il, un lieu symbolique pour les Mauriciens d’origine chinoise. Aussi, pour Christian Foo Kune, ces cas répétés d’agression “fragilisent l’intégrité de ce symbole”. Cette initiative prise de mettre sur pied l’UCA Patrol vise à prévenir que la psychose de la peur et de l’insécurité s’installe dans le quartier.

La patrouille des vigiles spécialistes d’arts martiaux sera en contact permanent avec les services de police qui seront sollicités pour intervenir dès que le besoin se fera sentir. S’il se réjouit que la rencontre que les dirigeants de l’UCA ont eue, jeudi matin, avec des officiers de divers services de police conduits par le DCP Hoolash a été “très fructueuse”, le président de l’association dit, néanmoins, que ses amis et lui n’entendent pas relâcher la pression : “Nous voulons que les autorités s’assurent que la sécurité soit pérennisée dans le quartier.”

L’UCA regroupe une vingtaine d’associations chinoises oeuvrant dans divers domaines dont la Chinese Chamber of Commerce, la New Chinatown Foundation, les vénérables clubs et sociétés Hua Lien, Heen Foh et Nam Shun. Elle revendique de ce fait la représentativité de la quasi-totalité des membres de la communauté chinoise de Maurice. L’association qui circulera, via les réseaux sociaux, une liste de précautions à prendre pour ne pas se faire agresser appelle aussi la population, en général, et les membres de la communauté, en particulier, à rapporter systématiquement à la police les cas d’agression tout en s’assurant de noter l’OB Number de la déclaration faite en vue d’un suivi.

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