ISMET GANTI: Mémoire monochrome

Quelque chose d’organique rapporté de la mémoire perdue. Ismet Ganti expose sa théorie portant sur l’évolution de la première cellule, à la génération de nouvelles espèces. Cela donne une série d’oeuvres sculpturales monochromes. Aizenma Theory est visible à la Maison Ghanty.
Aizenma ou “amnezia” à l’envers. Ismet Ganti sonde l’absence de mémoire pour tenter de recouvrer ce que le genre humain ne connaît pas. Le plasticien remonte le chemin de l’amnésie, à la recherche d’une mémoire perdue. Un recouvrement de ce que l’on ne sait pas ! Si ce n’est se remémorer l’inconnu. Une théorie toute personnelle, sur laquelle l’artiste envisage d’écrire un ouvrage pour expliquer les tenants et les aboutissants de ses réflexions, fondées sur l’apparition de la première cellule organique et son évolution jusqu’à générer des espèces nouvelles ou inconnues à ce jour.
Organique.
Ismet Ganti transpose ses positions en des termes plastiques dans une série de créations intitulée AT. De ses immersions dans l’Aizenma, sont ramenés des objets inconnus; pas de pures abstractions, mais des objets ayant des formes et des perspectives. “Je laisse mon cerveau, mes yeux et mes mains créer des choses qui ne correspondent à rien de ce que je sais mais qui rappellent quelque chose d’organique. Au moment où je crée ces objets, je n’ai pas de modèle ni de croquis, juste une vague idée quand je découpe les cartons avant de les installer.”
On observera que le cocon est commun à l’ensemble des huit pièces présentées actuellement dans Aizenma Theory; enveloppe où la vie se développe, en attendant une éclosion ou une naissance au monde externe. Cette théorie démontre également que nombre de certitudes sont fondées sur des suppositions et sont des constructions humaines, sans lien avec la vérité primordiale de l’espèce.
Monochrome.
Les oeuvres sculpturales sont déclinées dans un langage esthétique qui annule tout report à autre chose que les créations elles-mêmes. Le monochrome est employé afin que le regardeur comprenne que la couleur a certes une importance, mais qu’ici, elle n’a pas de sens. Notons que huit pièces sont exposées dans un premier temps et que d’autres suivront pour clore définitivement la série.
Par ailleurs, Ismet Ganti a expliqué à Scope ne pas être un peintre. “Je suis un artiste; j’ai une mission, des choses à dire, à demander et à comprendre. Je suis un plasticien. Et si l’on veut m’appeler autrement, je n’ai pas d’objection.” Voilà qui est dit !
Aizenma Theory est visible jusqu’au 15 juin (sauf les dimanches) à la Maison Ghanty, Cascadelle, Beau Bassin.

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