IVAN COLLENDAVELLOO, leader du Mouvement Liberater et ministre des Services publics : «Nous ne sommes pas en dictature!»

Notre invité de la semaine est Ivan Collendavelloo, leader du Mouvement Liberater et ministre des Services publics. Dans l’interview qu’il nous a accordée vendredi soir, il donne son point de vue — souvent assez particulier — sur les affaires qui ont agité le judiciaire et le milieu des avocats ces dernières semaines. Et d’autres questions d’actualité.  Ivan Collendavelloo parle également de son nouveau parti et de son rêve de devenir le leader du MMM.
On a le sentiment qu’il manque au gouvernement un leadership et une cohésion, qu’il y a plus d’effets d’annonce que de travail en profondeur. Je prends un exemple précis : le traité de double imposition signé avec l’Inde par le ministre Badhain, que vous avez qualifié de remarquable. Le ministre des Finances vient d’annoncer que le traité n’a pas été signé et évoque trois nouvelles conditions avant qu’il ne le soit. Vous ne trouvez pas que ça fait un peu désordre?
— Il n’y a absolument aucun désordre. Roshi Badhain est allé discuter avec les autorités indiennes de ce traité qui existe depuis une trentaine d’années. Il faut bien voir que de nos jours ces traités de non double imposition commencent à être vus d’un très mauvais oeil par les centres financiers mondiaux. Un récent jugement de la Cour suprême des Pays-Bas qualifie Maurice de façon très cavalière comme un paradis fiscal…
Cela fait des années que certains accolent cette étiquette à Maurice.
—  C’est beaucoup plus grave aujourd’hui. Il y a eu un changement dans le regard que tous les pays jetaient sur Maurice. Lorsque Roshi Badhain est revenu de l’Inde, le ministre des Finances, qui doit signer le traité, a vu qu’il y avait trois points à clarifier…
Donc le traité n’était pas aussi remarquable que vous l’aviez dit!
— Il n’y a aucun instrument juridique qui soit remarquable. Cela n’existe pas. Chacun a son regard sur les documents juridiques et cela s’applique pour les contrats, les textes de loi et les traités internationaux. Vishnu Lutchmeenaraidoo a voulu, fort de sa connaissance du sujet, clarifier trois points. Nous attendons qu’ils le soient ou qu’ils soient infirmés avant d’aller de l’avant. Cela ne fait absolument pas désordre.
Vous ne trouvez pas que ça fait désordre qu’un vice-Premier ministre attaque publiquement un autre pour une question de… banderole?
—  J’avoue que j’ai été assez étonné par cela. Mais ce vendredi, au Conseil des ministres, j’ai vu une entente tout à fait cordiale entre les deux VPM. Vous savez, les mouvements d’humeur existent. Je n’ai pas demandé à mon ami Soodhun des explications sur cette sortie en règle contre Xavier Duval, mais il semblerait que c’est un petit incident qui sera vite oublié. Cela ne fait pas désordre, comme vous le dites, parce que nous ne sommes pas en dictature. Je concède qu’on aurait pu avoir fait l’économie de cet incident en se taisant et en pratiquant la langue de bois et l’omerta. Mais ce n’est pas l’habitude de la maison.
Certaines institutions semblent tourner au ralenti ou ne pas fonctionner. Par exemple, le comité parlementaire de l’ICAC n’a pas pu se réunir deux semaines de suite. Votre commentaire…
—  Ce n’était pas la faute des membres du comité parlementaire. La première fois, le DG de l’ICAC était pris en Cour suprême. La deuxième fois, Mme Jungheer a été prise de malaise. Ce qui est important, c’est la déclaration de Shakeel Mohamed qui a dit que le comité parlementaire avait l’intention de poser des questions à l’ICAC par rapport aux actions prises dans l’affaire Boolell. Or, l’article 60 de la POCA stipule très clairement que le comité parlementaire s’interdit de poser des questions sur une affaire qui est en cours à l’ICAC. Je demande à M Shakeel Mohamed, qui est également avocat, de faire une relecture de ce texte avant de dire n’importe quoi.
Quel est votre commentaire sur le fait que la police est allée interrogé le DG de l’ICAC aux petites heures du matin sur la base de déclarations de deux ministres?
—  La police a demandé au DG de l’ICAC s’il agréait à consigner sa version des faits. Quelle que soit l’heure à laquelle la requête fut faite, le monsieur s’y est prêté de bonne grâce et, à ce que j’entends, n’a nullement protesté. C’est donc une collaboration entre la police et l’ICAC qui s’est fait voir dans laquelle je ne vois rien de répréhensible.
Cette célérité de la police qui fait consigner des déclarations aux petites heures du matin ne vous étonne pas ?
—  Cette célérité de la police s’explique probablement — je ne défends pas le Commissaire de Police — par le fait que nous parlions d’une affaire de faux affidavit allégué, impliquant des personnalités de l’Etat. Il fallait quand même consigner les versions des faits aussi vite que possible. Puisque ces messieurs étaient d’accord de le faire, quitte à quitter leurs petits lits douillets, nous n’avons rien à en redire.
Je vous rappellerais qu’en Cour le Commissaire de Police a déclaré qu’il n’était pas au courant de l’enquête dont nous parlons.
— Le Commissaire de Police n’est pas au courant de toutes les enquêtes menées par ses hommes. Je laisse la responsabilité de cette affaire à ceux qui étaient en charge de l’enquête.
Je constate que vous avez une ligne de défense bien arrêtée et des appellations bien choisies. Pourquoi appelez-vous l’affaire du DPP contre l’ICAC l’affaire Boolell?
— C’est lui, Boolell, qui déclare qu’il a agi comme simple citoyen, donc je ne peux pas parler de l’affaire du DPP. Il prétend qu’il a agi comme simple citoyen, je lui donne le bénéfice du doute…
Vous l’innocentez pour reprendre une de vos expressions?
— Pas du tout. Je lui accorde le bénéfice du doute parce qu’il doit bénéficier de la présomption d’innocence. Je parle donc de l’affaire Boolell, tout comme je dis déclaration de Badhain.
l Est-ce que vous auriez une dent personnelle contre M. Satyajit Boolell qui occupe les fonctions de DPP?
— Absolument pas. Mais je m’insurge contre ses déclarations à relents politiques, par exemple, lorsqu’il prétend que son budget ne peut être contrôlé par l’Attorney General et qu’il prétend être un roi dans son royaume. C’est pour ça que j’ai parlé de personne ayant un ADN social qui demande que les gens se prosternent devant lui. Je ne suis pas d’accord et je l’ai d’ailleurs publié dans les colonnes de Week-End, dans une lettre.
l Beaucoup de ceux qui ont lu cette lettre ont trouvé que vous avez adopté un nouveau style.
— Ecoutez : on m’a reproché mon silence et j’en suis sorti pour écrire une lettre dans mon style propre. Je ne vais pas faire l’analyse littéraire de ma propre littérature!
l Abordons l’affaire Domaingue. Vous dites que c’est un coup monté par des avocats travaillistes pour le faire démissionner du Bar Council. Lui dit que ce sont les réactions d’avocats du MSM qui l’ont dégouté.
—  Je n’ai pas dit que c’était un coup monté par les avocats travaillistes pour se débarrasser de Domaingue. Lorsque l’affaire Boolell éclate, les avocats du PTr de Navin Ramgoolam  se saisissent de cette occasion, se jettent dessus comme une meute pour alerter l’opinion publique sur une prétendue politique de terreur qui prévaut dans le pays. Or, s’il y a des gens qui sont terrorisés à Maurice, ce sont les voleurs et tous ceux qui ont dilapidé les biens de l’Etat. Ils se sont saisi de l’affaire Boolell et convaincu Me Domaingue qu’il y avait une attaque constitutionnelle contre le DPP. C’est pourquoi j’ai écrit la lettre dont nous venons de parler en disant que nul n’était au-dessus des lois, chose dont tout le monde est maintenant d’accord. Je savais  qu’après les choses allaient entrer dans l’ordre. Avant ma lettre, on criait au crime de lèse-majesté, on se demandait comment on a pu faire faire ça au DPP. Aujourd’hui, on ne parle plus que de l’heure à laquelle le mandat d’arrêt a été signé.
Et de la manière dont  a été signé ce deuxième mandat.
— Nous y reviendrons. Je crois que Me Domaingue a agi de bonne foi dans cette affaire. Par contre, j’ai écouté Me Nazroo à la radio, qui parle du Bar Association comme étant son association à lui. Je trouve qu’il est quelqu’un qui, au lieu de se cantonner au prétoire, vient plaider la cause de certaines personnes, comme un politicien. J’invite M. Nazroo à venir directement sur la plate-forme politique, comme je l’ai fait.
Revenons en arrière. Me Domaingue dit avoir démissionné du Bar Council suite à des attaques et des pressions d’avocats du MSM, notamment sur la page Facebook du parti.
—  Je suis extrêmement surpris. L’avocat doit accomplir sa tâche sans crainte et sans faveur. L’avocat est la dernière personne dans notre démocratie à agir sous pression. Or, Me Domiangue dit que parce qu’il a entendu certaines choses il a considéré qu’il était sous pression et a démissionné comme président du Bar Council. J’ai été président du Bar Council et j’ai vécu pire que cela, ce n’est pas pour autant que j’ai démissionné, bien au contraire. Il lui incombait d’accomplir sa tâche en dépit de toutes les pressions qu’il ressentait. Ces pressions sont en fait “un tas palabres pour narien”.
Faites-vous partie des avocats qui souhaitent que Me Domaingue reprenne sa lettre de démission ?
— Je répète que je regrette la démission de Me Domaingue. En écoutant son interview à la radio, j’ai eu l’impression que ce n’était pas lui qui parlait, qu’il était la caisse de résonance…
De qui ?
De ces avocats travaillistes qui eux opèrent dans le silence et dans l’opacité. Ils sont présents dans l’antre du Bar Council. Lors des débats, le Parquet vient comme un seul homme et puisque nous parlons de 120 avocats du Parquet, nous voyons comment très vite ils deviennent la majorité au sein du Bar. Maintenant, est-ce que Domaingue va reprendre la présidence du Bar Council? Je le laisse avec sa conscience. Peut-être qu’il a réalisé qu’il a agi avec un peu de rapidité.
Souhaitez-vous qu’il reprenne la présidence du Bar Council?
—  Je n’ai aucun souhait à exprimer, car j’ai déjà exprimé mes regrets.
La manière du CCID d’arrêter à tour de bras ne vous inquiète pas, vous qui dans le passé vous êtes battu contre cette manière de faire?
— Comme vous venez de le rappeler, je me bats contre cette manière de faire depuis très longtemps. Il y a des arrestations de gens soupçonnés de malversations. Que voulez-vous que la police fasse ? Ce gouvernement a été élu sur un mandat populaire et a donné des directives à la police pour découvrir tout ce qui a été caché par le précédent gouvernement. Depuis, nous sommes en train de découvrir des horreurs qui doivent faire l’objet d’enquêtes. Nous ne reculerons devant rien. Les voleurs peuvent se cacher en Italie, aller cacher leurs comptes en banque en Sibérie s’ils le veulent, nous les démasquerons. C’est pour cela qu’ils crient commes des vierges déflorées.
Vous êtes donc satisfait du fonctionnement du CCID?
— Jusqu’à l’heure, Navin Ramgoolam a eu un traitement tapis rouge. Toutes les personnes qui ont défilé devant le CCID ont eu accès à des avocats et se sont prévalu du droit au silence. La seule chose que le CCID a faite est de les traîner devant un magistrat pour qu’ils déposent une caution afin qu’ils respectent la justice mauricienne. Il n’y a rien à reprocher au CCID. Par contre, sous le régime travailliste, nous savons comment des unités spéciales opéraient, sous la houlette du PTr et de son comité exécutif.  Que reproche-t-on au CCID? D’être allé voir Boolell à 9h du matin avec un mandat d’arrêt…
Signé par un magistrat qui contrevenait à un ordre émis par un juge.
— Pas du tout. Le magistrat était totalement en droit d’émettre ce mandat d’arrêt sous la section 4 du District and Intermediate Court Criminal Juridiction Act. Je trouve bizarre que ces mêmes personnes qui disent qu’on ne peut critiquer le judiciaire quand il s’agit du DPP n’ont aucun problème à vilipender ce même judiciaire parce qu’un de ses membres a émis un mandat d’arrêt contre quelqu’un qui a un ADN social spécial.
Que voulez-vous dire par ADN social spécial ?
—  Tout le monde a un ADN social, mais certaines personnes prétendent avoir un ADN social spécial qui les met à l’abri de toute tracasserie et qui prétendent que cet ADN spécial leur donne une primauté sur les autres citoyens. Ce qui m’a mené à utiliser cette phrase, c’est cette photo honteuse où l’on voit les 50 avocats du Parquet se fendant en applaudissements de prosternation devant leur DPP qu’ils vénéraient presque. C’est ça, l’ADN social spécial.
Vous vous en prenez à beaucoup d’avocats dans votre lettre. Il y a ceux du Parquet, mais aussi Gavin Glover, Duval et Anwar Moolan. Tout ça pour défendre le gouvernement ?
— Je défends le gouvernement parce qu’il n’a absolument pas fauté dans l’affaire Boolell. Je n’accepte pas qu’on ait dit qu’il y avait un mandat d’arrêt contre Hervé Duval et Anwar Moolan alors que c’était faux. Me Glover qui l’a affirmé en Cour n’a pas encore dit de qui il tenait cette information. C’est trop facile pour n’importe qui de dire n’importe quoi. Moi, quand je parle, je le fais sur la base des faits et quand je défends le gouvernement, je n’ai pas honte de le dire.
Qu’est-ce que vous pensez de ces trois ministres qui ont procédé à l’interrogatoire, au milieu de la nuit, de deux responsables du Duty Free Paradise? Des ministres à qui on a donné le surnom d’inspecteurs gadgets!
—  Je les ai félicités, ces ministres. De quoi s’agit-il ? Voilà Gauljaury qui est parvenu à convaincre deux personnes à communiquer des documents à des ministres. Ces ministres avaient le choix d’attendre le lendemain pour confier l’affaire à la police, avec le risque que les documents disparaissent, ou alors d’agir tout de suite, malgré l’heure tardive, pour obtenir les preuves des malversations qui avaient eu lieu au Mauritius Duty Free Paradise. Les trois ministres ont fait leur devoir.
En recevant M. Gauljaury ?
— Parlons de lui. Vous ne pourrez jamais démasquer la mafia sans avoir recours à des gens de l’intérieur pour obtenir les preuves qu’il faut. Monsieur Gauljaury a décidé de faire main propre et de donner tous les renseignements à la police. Il incombera à la Cour de déterminer de la crédibilité à donner à M. Gauljaury. On ne peut démanteler la mafia qu’avec des preuves venant de l’intérieur, avec un mafioso qui se dédouane afin de bénéficier de remise de peine. C’est une chose normale en démocratie. Sans Gauljaury, aucun scandale n’aurait été dévoilé. Nous avons fait notre travail et je suis fier de Roshi Badhain.
Où est la morale dans tout ça, vous qu’on appelait, à un moment, la conscience du judiciaire?
—  Moi, je parle du droit. Excusez-moi: dans toutes les démocraties, c’est ainsi que ça fonctionne. Voyez la FIFA, vous pensez que sans dénonciateur de l’intérieur on aurait pu découvrir l’étendue de la corruption au sein de cet organisme? Votre morale est assez singulière.
Votre réponse ne l’est pas moins. L’ancien président de la République vient d’être convoqué par le CCID sur les dires d’un astrologue qui lisait aussi le destin dans les lignes de la main. Votre commentaire …
— Encore une fois, nul n’est au-dessus de la loi. Si l’ex-Président a été cité lors d’une enquête de police, il est tout à fait normal qu’il aille donner sa version des faits. Pourquoi diantre voulez-vous qu’on protège à tout prix les caciques de l’ancien régime, uniquement de par les fonctions qu’ils occupent?
Restons au niveau de la présidence. Que pensez-vous du fait que la présidente de la République — la candidate du Mouvement Liberater — a effectué un voyage à l’étranger en tant qu’ambassadrice de L’Oréal?
—  Allez le lui demander.
J’aimerais savoir quelle est votre opinion sur cette question.
— Je ne suis pas au courant des tenants et aboutissants de cette affaire. Mais ceci étant, personne n’est au-dessus des lois, exceptée la présidente de la République. Elle a un ADN social particulier qui lui est conféré par la Constitution.
Vous trouvez normal que la présidente de la République de Maurice participe à une activité comme ambassadrice d’une multinationale?
—  Je ne ferai pas de commentaires sur une personne qui occupe une position qui lui vaut une protection donnée par la Constitution. Ce qui n’est pas le cas de Boolell  ni le cas de Purryag!
Si j’ai bien suivi vos propos, tout se passe très bien dans le pays.
—  Pas du tout.
Ah bon? Qu’est-ce qui ne vous plaît pas à Maurice en dehors de certains avocats?
— Nous vivons dans un pays où les corrompus ont placé leurs protégés à des postes clés au sein  des institutions. Dans certains ministères, dans des institutions supposément indépendantes, vous avez des gens qui fonctionnent comme s’ils faisaient partie du comité exécutif du PTr. Ils sont protégés par leur statut de fonctionnaire.
Allez-vous régler le problème en remplaçant les protégés de l’ancien gouvernement par ceux du nouveau ?
—  Nous n’allons pas le faire parce que, contrairement à Ramgoolam, nous n’avons pas mené une politique de vengeance. Quoi qu’en disent les malpropres du PTr.  Mais nous avons la chance d’avoir Anerood Jugnauth comme Premier ministre et il a déjà fait face à une situation pareille en 1982 et 1983.
Sentez-vous qu’il y a des déceptions par rapport à l’attente suscitée par le gouvernement de l’alliance Lepep?
— Pas du tout. Je viens d’animer des régionales et je peux vous dire que loin d’une déception, je ne vois chez les gens que l’excitation de voir ce que ce gouvernement fait.
Vous n’avez pas entendu des gens dire qu’ils ne vous reconnaissent plus depuis que vous êtes ministre?
—  La population me reconnaît très très bien, ne vous en faites pas. Je suis assez grand pour m’occuper de moi-même.
Je n’en doute pas. Comment va le Mouvement Liberater au sein du gouvernement ?
—  Une de vos collègues a qualifié le ML de parti né dans le pouvoir. Ce n’est pas vrai: nous sommes nés d’un petit groupuscule qui faisait opposition à l’alliance MMM/PTr et qui, par une campagne efficace, a pu ravir le leadership du MMM dans les circonscriptions 19 et 20. Le ML va très bien, nous avons une ossature qui se forme, nous avons des régionales dans plusieurs circonscriptions, nous fonctionnons bien et allons de succès en succès comme en témoignent les résultats des élections municipales. Le ML est un parti qui a été catapulté par le population de l’opposition au pouvoir.
Nous allons terminer par un de vos thèmes préférés: le MMM. Vous avez déclaré qu’il existe une aile fasciste au MMM. Est-ce que ses membres font aussi partie du trio infernal mauve?
—  Le trio infernal est différent. Il s’est laissé avoir dans une spirale concoctée par Ramgoolam et c’est comme ça qu’il est devenu infernal. L’aile fasciste est autre chose et est beaucoup plus dangereuse. Elle comprend un petit groupe, dont quelques députés. Ils se distinguent par la campagne bassement communale qu’ils ont menée pendant les élections générales et municipales dans certaines circonscriptions, notamment à Port-Louis, Curepipe et Vacoas. Ils font des attaques personnelles, de classe et communales. Je précise que le leader et le deputy leader ne font pas partie de cette aile fasciste.
Est-ce dans votre ambition de récupérer le MMM et de prendre la place de son leader tient toujours?
— Tout ce que j’ai annoncé depuis un an s’est réalisé. Allons voir si cette ambition se réalise, elle aussi.
Prendre le leadership du MMM, c’est le rêve politique de votre vie ?
—  Que je devienne leader du MMM n’est certainement pas un rêve, mais une nécessité pour les militants du MMM. Et je le précise: je ne serai leader du MMM que le temps de la transition afin de passer la barre à la jeunesse. J’ai fait mon temps et je dois penser à m’en aller. Il est grand temps que d’autres le réalisent aussi.
Jean-Claude Antoine

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