J’irai voter demain

Lorsqu’on a 15 ans et qu’on entend « Bientôt tu pourras voter », cette phrase raisonne à vos oreilles telle une clé menant à la majorité. Le désir d’apposer enfin vos croix sur votre bulletin de vote s’éprend alors en vous. Le rêve deviendra réalité sous peu. Les prochaines élections approchent. On se prépare. On commence dès lors à s’intéresser aux partis politiques, à écouter les discours des aînés pour tenter de mieux comprendre l’idéologie qui émane de ces partis. On cherche, on lit, on écoute les propos énoncés par les parents, profs et amis pour essayer de s’instruire de leurs vécus, afin de mieux se forger une opinion et tenter de trouver, ou encore même s’assurer que d’adhérer aux idéologies d’un parti au lieu d’un autre serait le choix judicieux.
Puis on apprend qu’il y a des transfuges ! Là le rêve commence à s’effriter. Comment se peut-il qu’un individu puisse changer de camp, voire de prise de position tout court ? Est-ce la faute au parti qui ne poursuit pas les objectifs qu’il s’était arrogés ? Est-ce la faute aux membres de ce dit-parti qui au fil du temps évoluent dans leurs convictions et croyances politiques ? Et c’est là que le flou apparaît. Croire en qui et pourquoi ?
Dans cette foulée, se retrouver anonymement parmi une foule lors d’un « meeting » aiderait probablement. Consternation ! Le discours impérieux des uns et celui plus loquace des autres … frôlant pour certains le ridicule tant le ton est despotique et criard … tantôt allant même au burlesque. Une comédie où seuls les interlocuteurs sur « les caisses à savon » se prêtent à leur jeu. Un jeu de pouvoir ! Voilà tout ! Nul ne joue dans l’éloquence. C’est une vraie foire à paroles où il semblerait que les votes des citoyens soient la seule marchandise à acheter. Et qu’en est-il du peuple lui-même ? Pense-t-on vraiment à son bien-être ?  
 Lorsqu’un acteur se met à critiquer celui qu’il désigne comme son belligérant le ton belliqueux prend place. Conséquence, le spectateur actif ne peut se conforter dans cet espace. Les couleurs qu’affichent alors ces partis politiques rappellent sans aucun doute une forme de sectarisme et une politique politicaille qui crispe le jeune l’empêchant de se rendre aux urnes le moment venu. Le rêve se déconstruit. Or on se dit que tout n’est qu’une question d’intérêt personnel, de politique de petits copains !
Quoi penser de ces alliances politiques ? Est-ce une aubaine pour le peuple ? Que pouvons-nous en tirer comme avantage si ce n’est que davantage de sagas politiques par la suite ? N’est-ce pas ce que nous avons connu dans un passé pas trop lointain, voire jadis ? Ces alliances point immuables augurent déjà d’éventuels divorces.
Finalement l’on se dit que ce serait peut-être plus avisé de voter autrement. L’idéologie politique fait subséquemment place à une idéologie qui pourrait être soutenue par une personne. Le choix de la croix se fera alors en fonction de la personne, et que cette dernière soit le persona grata fidèle représentant désigné pour aider à parfaire la vie de ses citoyens, et pas nécessairement pour un parti.
Quoi qu’il en soit, irais-je voter demain ?
Si seulement nous n’avions pas à subir ces politiques partisanes nous nous porterions que mieux ! Si seulement le transfugisme n’était qu’un mot ou concept banni de notre vocable. Si seulement, par crainte que notre scrutin soit utilisé malveillamment, nous puissions avoir le privilège de voter « blanc » rien que pour exalter notre colère contre ces individus dans l’incapacité de formuler une politique non partisane, non populaire ou encore populiste ! A quand une politique plurielle pour TOUS ?

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