JACKPOT À RS 10 MILLIARDS : BETAMAX – la PS Nababsing convoquée au Central CID

Après la double enquête portant sur le blanchiment de fonds de Rs 224 millions et le Conspiracy dans le Cover-Up de l’affaire de Roches-Noires de juillet 2011 avec l’ex-Premier ministre, Navin Ramgoolam, en tant que principal suspect, le Central CID, sous la supervision de l’assistant commissaire de police Heman Jangi, se penche sur la Betamax Saga. Après un premier exercice préliminaire sur ce contrat avec un Jackpot de Rs 10 milliards au groupe Bhunjun, les limiers de la police enclenchent depuis ce matin une nouvelle étape dans cette enquête ciblant trois ministres, dont un susceptible de bénéficier du statut de Star Witness et les deux autres subissant leurs interrogatoires Under Caution. L’une des premières convocations est adressée à une Permanent Secretary, Nirmala Devi Nababsing, affectée en 2008 à l’Infrastructure publique, ministère qui a initié tout le processus pour l’octroi du contrat de fret pétrolier à la société Betamax Ltd., faisant partie du groupe Bhunjun. Depuis le 30 janvier dernier, suite à une Forensic Probe menée par un comité ministériel, le pétrolier de Betemax, Red Eagle, n’est plus utilisé par la State Trading Corporation (STC) pour approvisionner le pays en produits pétroliers.
Tout semble indiquer qu’à partir de ce matin, la partie sera extrêmement rude pour deux anciens ministres du gouvernement de Navin Ramgoolam, en l’occurrence l’ex-vice-Premier ministre et ministre de l’Infrastructure publique, Anil Bachoo, et l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Rajesh Jeetah, un des proches parents de la famille Bhunjun, qui a décroché ce contrat-jackpot de Rs 10 milliards en date du 27 novembre 2009.
Dans les milieux bien informés à l’hôtel du gouvernement et ayant une maîtrise des dessous du dossier de Betamax, l’on confirme qu’avec la convocation de l’ex-chef de Cabinet, Nirmala Devi Nababsing, le Central CID a décidé de procéder par ordre chronologique en vue d’élucider les différentes zones d’ombre dans cette affaire portant préjudice aux intérêts publics. La PS Nababsing, qui a retenu les services de Me Kanen Colunday des Collendavelloo Chambers, est arrivée aux Casernes vers les 9 heures ce matin, pour une audition durant au moins toute la journée.
Toutefois, aucune confirmation officielle si Nirmala Devi Nababsing, visiblement agacée de voir le photographe du Mauricien la mitraillant devant l’entrée principale du Central CID, est entendue à titre de témoin ou Under Caution. Néanmoins, les informations, qui seront communiquées aux enquêteurs de la police par la Permanent Secretary, au sujet de la genèse du contrat de Betamax, sont considérées comme étant de nature cruciale pour faire avancer le dossier.
Au début de 2008, soit une vingtaine de mois avant la décision imposée à la State Trading Corporation pour le contrat du pétrolier Red Eagle, Nirmala Devi Nababsing était chef de Cabinet à l’Infrastructure publique et avait piloté l’exercice d’Expression of Interest sur ce projet. D’aucuns affirment que cette formule d’Expression of Interest n’avait qu’un seul but : mettre hors-circuit la Chambre de Commerce et d’Industrie dans les procédures et éliminer toute compétition aux propositions du groupe Bhunjun. En décembre 2007, la Chambre de Commerce et d’Industrie avait dressé une liste de sociétés et de compagnies intéressées par le projet ouvrant la voie à des investissements dans le fret des produits pétroliers.
Tout au long de son audition, la PS Nababsing devra fournir des explications relatives aux différentes étapes de cette Expression of Interest ou encore justifier les raisons derrière cette démarche. Mais la question décisive sera axée sur une correspondance officielle en date du 4 mars 2008 émanant du ministère de l’Infrastructure publique à Vikram Bhunjun du groupe Bhunjun de soumettre aux autorités une « formal expression of interest » au sujet du financement et de l’opération d’un pétrolier pour le compte de la STC.
Avec le témoignage de Nirmala Nababsing, le Central CID devra obtenir confirmation formelle entre Anil Bachoo, Rajesh Jeetah et l’homme d’affaires Vikram Bhunjun sur l’affaire Betamax. Sur la base des propositions soumises par le groupe Bhunjun et en dépit des objections formelles, notamment du State Law Office, le 19 décembre 2008, le gouvernement avait entériné l’accord d’un contrat d’approvisionnement pétrolier sur une période de 15 ans à ce groupe d’affaires.
La lettre de confirmation adressée à Vikram Bhunjun le 12 janvier 2009 émane toujours du ministère de l’Infrastructure publique, comme pour confirmer le rôle de premier plan assumé par le ministère dirigé par Anil Bachoo dans l’octroi de ce contrat d’une importance stratégique. Ainsi, la prochaine convocation de l’ancien ministre de l’Infrastructure publique est donnée comme une certitude.
De son côté, l’ancien ministre Jeetah intéresse les limiers du Central CID en vue de déterminer s’il a déclaré formellement ses intérêts quand le dossier de Betamax a été abordé lors des délibérations du conseil des ministres depuis octobre 2006. En cas d’oubli, Rajesh Jeetah court le risque d’être épinglé pour le délit de conflits d’intérêts sous la Prevention of Corruption Act vu sa proximité familiale avec le groupe Bhunjun.
Par contre, l’ancien ministre du Commerce et responsable de la STC, Mahen Gowressoo, qui a donné des directives pour une réunion d’urgence de la STC le 27 novembre 2009 en vue de procéder à la signature du contrat avec le groupe Bhunjun le même jour, lorgne le statut de Star Witness. Il aurait signifié son intention de tout « déballer » sur les événements du vendredi 27 novembre 2009, où il avait été renvoyé du conseil des ministres en vue de s’assurer la signature expresse de ce contrat avec le groupe Bhunjun.
Affaire à suivre…

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