JEAN-MICHEL HENRY : J’ai beaucoup appris à l’académie sud-africaine, a déclaré Girish Goomany

Girish Goomany tient enfin sa première victoire au Champ de Mars. Parti à ses frais à la South African Jockeys’ Academy en 2010, couronné champion apprenti à Cape Town en 2013/2014, promu jockey en avril dernier, il a attendu plus de quatre mois avant de renouer avec le succès. Chose faite samedi dernier avec Hillbrow, qui constitue aussi sa toute première victoire sur notre hippodrome.
« L’attente valait la peine, » lâche un Girish Goomany timide du haut de ses 22 ans. « Je suis comblé car cela me redonne confiance dans ce que j’entreprends comme jockey ».
Hillbrow, favori à Rs 300 à l’ouverture des stalles, était considéré comme la meilleure chance de l’entraîneur Jean-Michel Henry dans cette 20e journée. Et son jeune cavalier n’a pas tremblé. « Je savais que Hilbrow était un atout, une chance à saisir. Mais disons que tout ne s’est pas passé comme attendu. On prévoyait de sortir vite et de diriger les opérations. Finalement, j’ai dû passer au plan B, mais même si on n’était pas devant, mon coursier était bien. Il a progressé en rang au fil du parcours et il a été irréprochable au sprint final, réglant à la régulière Chinese Gold pour la victoire. »
Goomany avait failli réussir un gros coup avec Monsieurnando battu par 0,70L seulement par le gros favori The Real Hero. « On a tenté le coup. On est passé bien près. Monsieurnando m’a quand même agréablement surpris, lui qui revenait après plus de quatre mois ». Le jockey qui avait logé une protestation estimant que le vainqueur avait gêné sa monture, écopa mardi matin d’une amende de Rs 10 000 pour objection frivole.
Concernant ses deux autres montes du jour, Goomany avance qu’« Arabian Empire (ndlr : 5e à 6,40L de Gharbee dans la 7e course) avait besoin de cette course, même si le gagnant était au-dessus du lot, tandis que Mediteranean Man (ndlr : 8e à 6,70L de Jambamman) qui avait hérité d’un mauvais couloir (10) a couru une course ordinaire. »
« Apprenti champion à Cape Town »
Benjamin d’une famille de trois enfants (dont deux soeurs), Girish Goomany, une fois le certificat du SC en poche (il a étudié au collège Imperial de Forest-Side), avait sollicité le Mauritius Turf Club pour devenir apprenti jockey à Floréal. C’était en 2009 mais c’est une tout autre option qui s’ouvrit à lui. « Le MTC m’informa que la South African Jockeys’ Academy recrutait. J’étais intéressé et je suis parti à mes propres frais ».
Posté à l’académie mère à Durban, il y passa trois années avant de rallier la branche de Cape Town — à la demande de la direction de l’académie de Durban — pour les deux dernières années de sa formation. « J’ai beaucoup appris à l’académie. Ce fut une belle aventure sud-africaine. Je me suis offert mon premier gagnant en 2012. C’était Raging River à Durban. J’ai monté une quinzaine de courses et j’ai gagné deux fois. À Cape Town, cependant, j’étais devenu un apprenti épanoui et j’ai remporté 28 victoires. J’ai même monté l’illustre Legislate (un des cracks sud-africains confirmés) qui avait terminé deuxième sous ma selle. »
Fait intéressant, Goomany accéda au statut de jockey le dernier jour de sa formation le 1er avril qui coïncida avec la journée hippique à Durbanville où il signa sa dernière victoire à son palmarès. « C’était Shepherd’s Purse qui me procura ce bonheur. Un nom dont je me souviendrai toujours. ».
Son apprentissage terminé, son Study Permit expiré, Girish était contraint de rentrer au pays. « C’est alors que Randhir Perthaub m’a proposé un job comme jockey attaché à son établissement. C’était un essai avec un contrat de deux mois (mai à juillet). Les chevaux étaient moyens et je dois dire que je n’ai pas eu aussi beaucoup de chance aussi. C’était quand même une autre bonne expérience ».
Aujourd’hui, Goomany exerce comme freelance au Champ de Mars « avec priorité accordée aux chevaux de Jean-Michel Henry ». Il ambitionne de retourner en Afrique du Sud. Patient de nature, il veut voir comment évolue les choses ici et caresse quand même le souhait « de monter au moins une course classique au Champ de Mars », avant de faire le saut pour une nouvelle aventure au pays de Mandela.

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