Julien Clerc : « J’ai pu balayer en 50 ans de carrière ce qui se fait de mieux »

Dans le cadre de la tournée de ses 50 ans de carrière, Julien Clerc sera en concert ce dimanche 8 avril au Trianon Convention Center. Ce concert s’articule autour du thème « Tournée Des 50 ans Deux Pianos » dans un accompagnement intimiste à deux pianos pour interpréter les tubes qui ont jalonné sa carrière, comme Femmes, je vous aime, Mélissa, Ma Préférence… L’artiste plutôt relaxe a rencontré hier les médias à l’hôtel Trou-aux-Biches. Pendant une conversation détente dans la bonne humeur, le chanteur promet un concert court, intimiste, mais avec de bonnes vibrations comme pour faire ressurgir une nouvelle fois des émotions auprès de son large public qui 50 ans après lui est resté toujours fidèle.

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« On arrive, jour de beau temps », s’est exclamé Julien Clerc, et ce malgré le grain de pluie annonciateur. L’homme se dit heureux de revenir une nouvelle fois chanter à Maurice. « J’ai appelé ce matin quelqu’un qui se trouve à Paris et qui est marié à une Mauricienne pour apprendre quelques mots en créole et il m’a lancé “ki pozision?” Je lui ai dit “comment?” et il m’a répondu “ donc vous n’avez pas encore travaillé le créole” », lance Julien Clerc dans un large sourire. « Il y a onze ans précisément que j’ai chanté chez vous. J’ai chanté en intérieur, c’était comme une salle de sport et cela résonnait beaucoup. »

Pour revenir à sa « Tournée Des 50 ans Deux Pianos », l’artiste précise que cette célébration musicale marque le coup des cinquante ans de sa carrière musicale qui lui a permis de se produire dans différents endroits avec de différentes formations. « On attaque les concerts en Hollande, au Maroc, en Belgique. On est quatre sur scène, deux pianos et un musicien. Le tour de chant reste un rêve. Ce sont une vingtaine de chansons, des singles autour de ma vie. Une proposition faite en interaction avec le public et on demande aux gens de cocher la chanson qui leur plaît et de les déposer dans une urne. Moi, je le fais à l’aide d’un portable comme au Canada », explique Julien Clerc.

« Gainsbourg a écrit pour moi,
même si c’était passager »

Sa tournée musicale a démarré l’an dernier et se termine fin décembre. « Mon pianiste et moi pouvons faire, à la demande, plus d’une cinquantaine de chansons, j’ai un large répertoire. Vous connaissez This Melody, elle est dans la liste dans les îles et elle me sert d’entrée en scène, comme un clin d’œil. En passant, j’ai des origines antillaises avec un grand-père guadeloupéen. » Définissant sa carrière, l’artiste dira sans détour que cela a été du vrai boulot et que, lorsqu’il avait choisi ce métier alors qu’il avait plus de 20 ans, il y a eu le facteur de la chance aussi, dit-il, qui y a beaucoup contribué. « J’ai vécu pour la musique et il faut avoir de l’inspiration derrière un piano pour inventer une mélodie, des chansons qui procurent du plaisir. Je me suis aussi prolongé en tant que musicien en travaillant avec des auteurs différents et cela m’a permis de développer mes talents de compositeur. Gainsbourg a écrit pour moi, même si cela a été passager. Il m’a dit : “Je ne t’ai pas donné ce que tu avais de mieux, mais toi non plus.” Gainsbourg respectait le compositeur que j’étais. J’ai pu balayer en ces 50 ans ce qui se fait de mieux. J’ai eu la chance de travailler avec Leforestier, Barbelivien et Vianney. Mon goût personnel est de mettre des textes en musique. Je le sais immédiatement quand un texte m’inspire alors que, pour les musiques qui se font sans texte, il faut juste trouver le bon auteur. »

Le chanteur reconnaît qu’il lui a fallu huit mois pour se mettre à l’écriture. « Il faut au moins 18 morceaux, je garde ce qu’il y a de mieux, puis je jette le reste. J’ai écrit très peu pour les autres, notamment pour Barbelivien et Carla Bruni. Pour Isabelle Boullé, j’ai écrit Le garçon triste, repris par Carla. J’ai aussi écrit deux chansons pour Renaud. Je n’écris pas beaucoup pour les autres, car j’ai assez beaucoup de problèmes pour moi-même », dit-il. Parlant des reprises des chansons d’autrui, Julien Clerc reconnaît que l’exercice est périlleux. « C’est difficile de faire mieux que l’auteur de la chanson. Dans le cadre de mes 50 ans de carrière, je vais reprendre quelques titres de mon parrain de scène, Gilbert Bécaud. » Comme sa tournée se termine en décembre, Julien Clerc envisage peut-être un album de duo avec des jeunes et des vieux. Il avoue ne pas s’en être vraiment inspiré, mais précise que cela n’est que partie remise…

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