L’AVENTURE DU SUCRE : Il est crucial de comprendre l’intérêt d’étudier notre héritage, a déclaré Gurib-Fakim

La présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, estime qu’« il est crucial que nos jeunes générations comprennent l’intérêt d’étudier notre héritage, tant en termes de biodiversité, pour étudier les molécules qui composeront les médicaments du futur que pour redécouvrir des alternatives au sac plastique, interdit sur notre île depuis le début de l’année ». Elle intervenait jeudi dernier au vernissage de l’exposition sur le goni qu’accueille en ce moment le musée de l’Aventure du Sucre, à Beau-Plan. Une initiative rendue possible grâce à un partenariat à trois entre le musée Stella Matutina de La Réunion, le Blue Penny Museum et le musée de l’Aventure du Sucre.
La présidente de la République s’est longuement appesantie sur l’importance de la coopération entre institutions pour amener le progrès. « Je sais, de par mon expérience et ma carrière scientifique, combien le partage, les rencontres et les échanges amènent une véritable synergie qui contribue au progrès et cela vaut pour tous les domaines, dont celui de la culture ». Elle indique que ces collaborations contribuent à une mutualisation des coûts et une mise en réseau des recherches et des résultats obtenus par les différents acteurs. Elle souligne que le goni constitue « une histoire commune constitutive d’une identité indianocéanique ». Elle rappelle qu’en tant que « matériau emblématique de la culture des îles Mascareignes, il servait à la fabrication des sacs utilisés dans l’importation et l’exportation des denrées, en particulier du sucre, dans un contexte d’économie coloniale. Ce textile a aussi été utilisé comme ressource pour la fabrication d’objets du quotidien et démontre l’ingéniosité dont nos peuples ont fait preuve depuis toujours pour le réemploi des matériaux ». Soulignant que le goni mauricien est issu de l’aloès, elle indique qu’elle l’a étudié et présenté dans ses ouvrages pour une vulgarisation scientifique sur la flore. Ainsi, elle rappelle que cette plante, importée d’Amérique du Sud pendant la période coloniale anglaise, fournit principalement « de la fibre à corder ou tisser mais est reconnue également pour ses vertus curatives contre la fièvre et pour ses propriétés antiseptiques ». Ce sont toutes ces raisons qui poussent la présidente à affirmer qu’il est « crucial que nos jeunes générations comprennent l’intérêt d’étudier notre héritage […] ».
Pour sa part, le ministre des Arts et de la Culture, Santaram Baboo, représenté par son Permanent Secretary, Mme Luckeenarain, a affirmé que « l’île dispose d’un patrimoine culturel et naturel très riche mais insuffisamment mis en valeur. Je souhaite doter nos musées nationaux de moyens nécessaires pour être aux standards internationaux et ramener à eux une population curieuse et avide de connaissances sur son histoire et sa culture ». Le ministre est d’avis que « nos artistes sont des agents qui par la force de leurs créations et leurs idées apportent le changement dans la société ». Ainsi, dit-il, « mon ministère apporte toujours son soutien pour encourager et encadrer ces artistes dans leurs quêtes ». Dans son discours, il rappelle qu’il souhaite « faire évoluer le statut de l’artiste mauricien » car, poursuit-il, « il ne doit pas rester un saisonnier mais doit pouvoir se professionnaliser et progresser socialement et économiquement ».
La directrice du musée, Edwige Guflet, a eu un mot spécial pour tous ceux ayant contribué à faire de ce projet une réussite et souhaité que ce partenariat avec les deux autres institutions réunionnaise et mauricienne se renouvelle. Honorée par la présence de la présidente de la République, qui a accepté d’inaugurer cette exposition, elle rappelle que le musée avait partagé quelques-unes de ses recherches dans le cadre d’une précédente exposition temporaire sur la biodiversité. Mme Guflet a tenu à exprimer sa « gratitude aux artistes qui sont au coeur de ce projet », à savoir Jean Bernard Grondin, Sabrina Kathan, Jano Couacaud et Keivan Cadinouche. Elle annonce la tenue de plusieurs ateliers de rencontres et de création à l’intention des scolaires qui souhaitent travailler sur le thème.

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