La cité de Richelieu, pépinière de champions, a besoin de support

Leur club sportif ne paye pas de mine. Cette ancienne maison de la cité, qui a trouvé une autre vocation depuis plusieurs années, ressemble beaucoup plus à une structure à l’abandon qu’à un rendez-vous pour sportifs. Christian Edouard, le président du Richelieu Sporting Club, et Gino Tabany, entraîneur à l’école de foot de la région, s’efforcent de maintenir le club en vie. Ils payent des factures d’électricité, frappent à des portes pour trouver des matériaux pour rénover l’ancienne maison, mais il y a encore beaucoup à faire pour que les lieux deviennent un véritable club sportif. Récemment le toit a été refait. “Maintenant, il nous faut trouver un revêtement de sol approprié pour un club et des équipements “.

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Gino Tabany énumère ce dont le club a besoin pour ouvrir ses portes aux habitants, plus particulièrement aux jeunes de la cité, et en profite pour lancer un appel aux éventuels donateurs dont le soutien ne sera pas vain, assure-t-il. En aidant la cité à se doter d’un club équipé, Gino Tabany et Christian Edouard contribueront à encourager l’émergence de nouveaux talents dans une région comparable à une pépinière de pépites, qui ne demandent qu’à être forgées.

Dans la cité, il n’y a pas que des fléaux sociaux. Certes, elle porte des étiquettes, surtout après avoir connu des drames qui l’ont marquée. Elle est aussi minée par la toxicomanie. La drogue synthétique fait des ravages dans des foyers. La pauvreté et la précarité des logements sont la réalité de nombreuses familles. Le hasard a aussi voulu que le club sportif jouxte la maison où vivait la petite Joannick Martin, agressée par son oncle et brûlée vive le 12 septembre 2010. Ce drame avait bouleversé tout le pays. Tous ces problèmes donnent l’impression que la cité est un endroit où la jeunesse est vouée à l’échec. Mais le sourire d’Owen, de Miguel, de Gregory, d’Ethaniel, des adolescents qui ont fait du sport et du social leur passion, voire leur vocation, veut prendre à contrepied les préjugés.

A tous ceux qui croient qu’à Richelieu de bien, il n’y a que le dépôt du Metro Express, ces jeunes font remarquer qu’ils sont loin de la vérité. Arborant fi èrement le maillot de la sélection nationale de football des moins de 20 ans pour Owen Foolchand et Miguel Christome et celui de la Liverpool Academy pour Ethaniel Biza, ceux-ci disent être la preuve de la facette positive de leur quartier. Leur rêve : jouer pour un club étranger ou emboîter le pas à Jérémie Jeanette, un autre enfant de la cité, en effectuant des stages en Angleterre ou en Afrique du Sud. Dans la cité, il n’y a pas que des passionnés de football. Le quartier compte pas mal d’athlètes, notamment un triple champion de trail, en la personne d’Edley Rose.

Ainsi que des champions de boxe française. David Thomas, coach de cette discipline, explique que faute d’équipements, des enfants de la cité s’entraînent avec les moyens du bord. “A titre d’exemple, nous ne disposons que de trois paires de gants pour une quinzaine de jeunes!” se désole-t-il.

 

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