La course contre le Metro Express

Le compte à rebours pour la mise en service partielle du Metro Express avant la prochaine échéance pour les élections générales est déjà enclenché. Comme annoncé en primeur dimanche dernier par Week-End, la première phase de la desserte du corridor urbain sur rail, soit le trajet entre Port-Louis et Rose-Hill, devra être opérationnelle à partir de septembre 2019, soit dans deux ans, avec la ligne entre Curepipe et Port-Louis complétée en septembre 2021, soit dans 48 mois. La mise en service de la première phase devrait être en prélude aux prochaines législatives si des élections anticipées ne sont pas de mise. La firme indienne Larsen & Toubro, qui bénéficiera de la technologie ferroviaire des Européens de CAF Spain, a coiffé au poteau la société Afcons Infrastructure, qui après un bid initial de plus de Rs 20 milliards avant de le ramener à Rs 19,5 milliards, pour décrocher l’un des plus importants contrats publics alloués à Maurice. Le montant du contrat est de Rs 18 799 880 000. Après l’annonce-spectacle présidée, lundi dernier au Hennessy Park, par le Premier ministre, Pravind Jugnuath, de l’allocation de ce contrat et la présentation des premiers détails du projet, place maintenant à la réalité des travaux sur le terrain et les dernières assurances en vue d’atténuer les craintes de ceux qui se sentent menacés par l’arrivée sur les routes de Maurice des URBOS 100 de la gamme des Trams and Light Metros de la firme de construction CAF Spain, avec une capacité moyenne de 300 passagers par déplacement à intervalle de chaque cinq à six minutes.
Un premier détail majeur et précis a été arrêté : les contracteurs indiens de Larsen & Toubro ont annoncé la décision que les travaux pour la mise en place de la ligne de Trams and Light Metros entre Curepipe et Port-Louis démarreront le 10 septembre prochain. A ce stade, il est difficile de dire si une nouvelle cérémonie officielle au Caudan ou à Rose-Hill sera organisée après celles de la première pierre du 10 mars dernier et du 31 juillet derniers. Mais la confirmation officielle est que les travaux du Metro Express Project seront définitivement entamés au lendemain du pèlerinage du Bienheureux Père Laval.
Pour les besoins de ce chantier, Larsen & Toubro aura besoin d’au moins 1 500 employés de différents grades, allant des travailleurs manuels à des gestionnaires en passant par du personnel technique, comme des ingénieurs de différentes spécialités. « Les contracteurs indiens nous ont fait comprendre qu’ils feront confiance à la main-d’oeuvre et l’expertise locales autant que possible et que le recours à des ressortissants étrangers ne devra intervenir que comme A Last Resort et dans des cas de Scarcity Areas », fait-on comprendre dans les milieux autorisés, proches de la société d’Etat, Metro Express Limited (MEL).
Le Schedule of Works dégagé de concert entre Larsen & Toubro et Metro Express Limited prévoit que priorité sera accordée au segment entre Rose-Hill et Port-Louis avec le gros des travaux au niveau du Metro Terminus du Caudan, mais également de l’Urban Terminal de Rose-Hill. Mais des travaux seront exécutés à différents endroits sur ce trajet de 13 kilomètres, mais aussi par rapport à la seconde phase entre Curepipe et Rose-Hill, livrable en septembre 2021. « Le contrat précise formellement que la livraison de la première phase doit impérativement se faire en septembre 2019 et que ce marché a été attribué à Larsen & Toubro à deux conditions strictes, soit with no cost variation and extension of time of execution and without being detrimental to the norms and the standards as spelt out in the Request for Proposal. Faut-il se rappeler que le temps passe vite », s’appesantit-on à l’Hôtel du gouvernement.
Les principales spécifications physiques du Metro Express se déclinent comme suit : tracé long de 26 kilomètres entre Curepipe et Port-Louis ; structures surélevées, sous forme de viaducs sur pilotis à Curepipe, au rond-point de St-Jean, à la hauteur de Saint-Louis à l’entrée sud de Port-Louis et dans la région de La-Butte ; construction de 19 stations, dont deux surélevées à Curepipe et à Rose-Hill ; nombre de trains, 18, livrables presque en même temps par les constructeurs européens de CAF Spain, avec chacun doté de sept compartiments avec une capacité de quelque 300 passagers, mais également avec l’option de pousser à 9 le nombre de wagons par rame de métro et un potentiel de quelque 400 passagers, soit une capacité maximale de quelque 160 000 passagers dans les deux sens quotidiennement, car les quais de passagers pourront accueillir des rames avec 9 wagons; fréquence de desserte à chaque cinq à six minutes avec le trajet entre Curepipe et Port-Louis couvert en 41 minutes et la possibilité d’un service expresse en 33 minutes.
Avec un potentiel de quelque 200 000 passagers se déplaçant sur le corridor Curepipe/Port-Louis, la Metro Express Limited s’intéresse à capturer 53 800 passagers, soit 10% de ceux qui utilisent des voitures et 20% des passagers par autobus sur ce tronçon urbain. Le coût du ticket du Metro Express sera aligné sur les tarifs du bus, soit Rs 37 pour la première année d’opération pour passer à Rs 60 à la huitième année, soit en 2027, Rs 70 à la 13e année et Rs 75 en 2035, soit après 16 ans.
Les simulations sur le plan de la gestion financière sur 15 ans mise sur un taux de croissance de 4% dans le nombre de passagers préférant le Metro Express avec la barre des 100 000 passagers franchie pour la première fois que lors de la 17e année. Sur papier, les prévisions sont encore plus optimistes au tableau de l’Operating Surplus avec Rs 220 millions dès la première année et les Rs 1 milliard à la douzième année.

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