La fabrique mauricienne (II)

BRUNO DUBARRY

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Engager une transition écologique

 Il serait illusoire de croire que les modèles de croissance sur lesquels nos économies ont réalisé leur progrès ces dernières décennies soient durables. S’il est naturel d’attendre la contrainte pour changer de modèle, il convient de revenir à la notion de durabilité pour établir les perspectives de développement, même à court-terme. L’impact de nos modèles de croissance sur notre environnement et notre santé est déjà connu, comme l’est l’épuisement des ressources depuis près de 50 ans.

Le travail de qualité mené dans le cadre du projet Maurice Ile Durable a été une étape fondamentale. Les cinq axes, énergie, environnement, emploi, éducation et équité, demeurent pertinents. Si en cinq ans le paysage politique national a évolué et ses priorités avec, le contexte mondial a continué de progresser dans l’intégration des enjeux de développement durable à tous les niveaux. Citons les COP 21 et 22, les Accords de Paris sur le climat.

En tenant compte du contexte national et international, il y a à l’évidence une course qui a déjà engagé les grandes nations dans un repositionnement de leurs activités économiques. En ramenant cela à l’échelle de Maurice et de sa région, l’on peut constater que la performance sociale et environnementale peut être un levier important de transformation notamment dans le domaine industriel (zéro déchet, 100% d’énergies renouvelables, véhicules électriques, agriculture et pêche raisonnées, éco-tourisme).

En favorisant le positionnement de Maurice comme le premier Etat à engager une transition écologique complète de son économie, nous serions en situation de mobiliser nos talents mauriciens – diaspora y compris – et des expertises internationales sur la définition et l’implantation d’un modèle de développement (inventaire des pratiques durables existantes pour valorisation et diffusion des bonnes pratiques, fiscalité permettant une discrimination positive  – taxe carbone, études, expérimentations, etc.) pour apporter des réponses sérieuses à notre indépendance énergétique, notre impact sur l’environnement, notre différenciation sur les marchés à l’export et donc l’emploi.

A l’aube du cinquantenaire de la République de Maurice, il appartient à la société civile de se réunir pour s’approprier les enseignements des consultations passées et se doter d’un projet commun.

Déjà des initiatives citoyennes se sont constituées. Tout l’enjeu est de faire converger efficacement nos talents vers un idéal commun !

(1) Dominique SchnapperLa France de l’intégration : Sociologie de la nation en 1990, Paris, Gallimard, 1991, p. 77. Toshiaki KozakaïL’étranger, l’identité, Paris, Payot & Rivages éditeur, « II ».

SUITE ET FIN

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