La Pabari Saga : un autre “Risky Exposure” de Rs 875 M pour la SBM

  • Le bilan au 30 juin au board de la SBM du jour devra impérativement inclure au titre de “Non-Performing Loan” ce prêt sous le Trade Financing de $ 25 M à un ressortissant indien opérant à Dubaï
  • Le cours de la SBM, avec une baisse de 3,3% hier, constitue un “16-Month Low”, à la clôture de la Bourse
  • La SBM concède : « L’affaire a été référée aux autorités compétentes suivant une suspicion de fraude de la part du client »

Les séances du “board” de la SBM Holdings Ltd se succèdent avec ce cas de “Risky Exposure”, suivant des facilités bancaires au guichet international qui suscitent des appréhensions quant à l’application des consignes de “Risk Management”.

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À peine la Pabari Saga, avec un prêt de Rs 3,5 milliards, plus les intérêts accumulés, accordé par la State Bank of Mauritius à un consortium du Kenya, réglée à coups de négociations avec les autorités à Nairobi, une autre bombe à retardement se fait voir dans les comptes de cette banque au 30 juin dernier. En effet, le bilan pour le trimestre se terminant à cette dernière date devra impérativement inclure un “Provisioning pour Non-Performing Loan” (NPL) de l’ordre de Rs 875 millions (25 millions de dollars américains). Les tentatives de la banque en vue de retracer l’intermédiaire, un ressortissant indien opérant à partir de Dubaï, un client qui s’est présenté à la SBM il y a peine un an pour des facilités de “Trade Financing”, se sont avérées vaines. Anticipant les retombées de ce trou avoisinant Rs 1 milliard, la Bourse a déjà réagi, avec le cours de la State Bank of Mauritius à son plus bas niveau depuis seize mois, hier.

Sans divulguer les détails de ce nouveau cas de “Risky Exposure” au guichet international, notamment de “Trade Financing”, comme cela a été le cas récemment pour le consortium Pabari au Kenya avec Rs 3,5 milliards, excluant les intérêts, la State Bank of Mauritius confirme qu’elle doit faire face à un risque de “Non-Performing Loan” d’envergure. « La banque a initié une enquête interne et a référé l’affaire aux autorités compétentes suivant une suspicion de fraude de la part du client. Les enquêtes se poursuivent actuellement », confirme un communiqué émis dans la soirée d’hier en tentant de rassurer ses clients et les autorités que « dans le cadre de ses opérations, la banque dispose de solides mécanismes et procédures qui lui permettent d’engager un processus de recouvrement en cas de défaut de paiement – un risque auquel toutes les banques peuvent être sujettes. »

La réunion de l’“Audit Committee” de la SBM Holdings d’hier, précédant les délibérations du “board” du jour, aurait recommandé que les facilités de “Trade Financing”, accordées il y a trois mois par l’intermédiaire de ce ressortissant indien, un client opérant à Dubaï, de l’ordre de Rs 875 millions soient tout simplement classées comme étant un “Non-Performing Loan” (NPL) avec des provisions dans le bilan au 30 juin à être publié aujourd’hui. La raison principale est que de graves lacunes ont été relevées dans le mécanisme de contrôle et de vérification au “Back Office” de la banque et que les “Prudential Measures” prévues n’ont pas été suivies. Par contre, de par l’accord négocié avec le gouvernement du Kenya au sujet du prêt au consortium Pabari, la State Bank of Maurtius disposera d’un répit au chapitre du “Provisioning” pour le trimestre en question.

« Contrairement au précédent “Risky Exposure” avec le consortium Pabadi, avec le gouvernement reconnaissant l’existence de ces “liabilities” auprès de la SBM et se portant garant “to make good the repayment”, dans celui des Rs 825 millions, la SBM n’a aucune chance de recouvrer le moindre sou. Ce qui démontre l’existence d’un risque systémique au niveau du mécanisme de contrôle à la banque », soutiennent des sources autorisées, qui préconisent que dans la conjoncture, le “board” de la SBM Holdings Ltd n’aura d’autre choix de réclamer un inventaire des “Trade Facilities” accordées à des clients internationaux pour établir les conditions et les garanties imposées.

Avec cette succession de créances douteuses à la banque d’État, la Banque de Maurice n’aura d’autre choix que de « sortir de sa tour d’ivoire » pour mettre de l’ordre et réclamer des sanctions contre ceux responsables de ces manquements, susceptibles de fragiliser le système bancaire. De son côté, la State Bank of Mauritius ajoute, dans son communiqué d’hier, qu’elle demeure « une institution financière robuste disposant d’un solide bilan financier avec des actifs totalisant Rs 188 milliards au 31 mars et un retour sur capital classé parmi les meilleurs du marché mauricien. »

Toutefois, à la clôture des transactions à la Bourse de Maurice, hier, le cours de la State Bank of Mauritius a plongé de 3,3% en une séance, pour être côté à son niveau le plus bas de ces 16 derniers mois, à Rs 7.04. Les yeux du monde des affaires restent fixés sur la SBM Tower, qui doit encore digérer les frais de gestion de ces nouvelles acquisitions en Afrique, notamment au Kenya, soit la Chase Bank, la Fidelity Bank sans compter cette présence en Inde…

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