La Réunion: 15 blessés dus au cyclone Bejisa

Le puissant cyclone Bejisa devrait commencer à s’éloigner de la Réunion dans la nuit de jeudi à vendredi après avoir frôlé en fin d’après-midi la côte ouest de l’île où 15 personnes ont été blessées dont deux grièvement.
L’épisode, qui s’est abattu sur l’île un an quasiment jour pour jour après Dumile, a provoqué des dégâts aux habitations ainsi qu’aux réseaux routier et électrique, a indiqué la préfecture qui a rappelé que l’île demeure en alerte rouge et que « la situation reste très sensible ».
L’oeil du cyclone est passé à proximité immédiate de l’île en fin d’après-midi, longeant la côte ouest, à une quinzaine de kilomètres au large pour se diriger vers le sud, provoquant des pluies abondantes et des rafales de vent extrêmement violentes, qui ont atteint 151 km/h à Petite France (ouest de l’île) selon Météo-France Réunion.
« Le vent a soufflé d’un coup, et en deux secondes, mon toit s’est envolé », a confié une vieille femme, habitant à Saint-André (côte est).
Au total, 2 personnes ont été grièvement blessées en chutant d’un toit et d’une échelle, 13 autres ont été légèrement touchées. La plupart des victimes n’avaient pas respecté les consignes de l’alerte rouge qui interdit formellement de sortir de son domicile. Le préfet Jean-Luc Marx a regretté une « forme d’imprudence ou d’inconscience ».
Des dizaines d’habitations en bois sous tôle ont perdu leur toit ou ont été inondées par la montée des eaux. A Cilaos, sur les hauteurs du sud de l’île, 600 mm (600 litres/m2) sont tombés en 24 heures, 800 mm ont été enregistrés au volcan.
Quelque 172.000 foyers étaient privés d’électricité à 20h00 locales (17H00 à Paris), selon EDF, suite à des ruptures de lignes. Près du quart de la population de l’île, soit environ 200.000 habitants, a subi des coupures d’eau, selon la préfecture.
Le réseau routier, jonché d’arbres déracinés, de fils électriques, de branchages ou submergé par les eaux, était impraticable dans de nombreuses communes, principalement dans l’ouest.
« Une terre de cyclones »
L’impressionnante houle cyclonique qui a déferlé sur le littoral ouest, faisant craindre le pire pour les habitations situées près de la mer, a entraîné l’évacuation de quelques dizaines de personnes à Saint-Paul (plus de 100.000 habitants). « Soudain, j’ai vu une vague entrer dans la maison. J’ai préféré partir par précaution », a confié un habitant du littoral.
« Près d’une centaine de personnes ont dû être prises en charge en raison de la montée de l’Etang Saint-Paul dans lequel se déversent 14 ravines », a expliqué la députée-maire de Saint-Paul Huguette Bello. Elle a jugé « très importants » les dégâts causés à l’agriculture.
Sur la commune voisine de Saint-Leu, où le député-maire Thierry Robert avait appelé la population à évacuer le littoral, une cinquantaine de personnes ont été hébergées dans les centres de secours. Dans le sud, environ 250 personnes ont été accueillies dans des centres d’hébergement.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, « le cyclone va progressivement commencer de s’éloigner de la Réunion, poursuivant sa route vers les latitudes sud », a annoncé Météo-France. « Le pire est passé mais les vents vont continuer à souffler puissamment » dans le Nord, le Sud et l’Est, a indiqué Philippe Caroff, prévisionniste à Météo-France, rappelant que « La Réunion est une terre de cyclones ».
L’alerte rouge avait été déclenchée à 10H00 (7H00 heure de Paris) à l’approche du Bejisa classé « cyclone tropical » par Météo-France et « cyclone tropical intense » par une station météo américaine.
A l’approche du passage du cyclone, La Réunion a été totalement coupée de l’extérieur, les aéroports et le port ayant été fermés à tout trafic. L’aéroport international Roland-Garros sera rouvert vendredi à 10H00 « si les conditions le permettent », a indiqué la préfecture.
Les compagnies Corsair et Air Austral ont annoncé le maintien de leur vol au départ de Paris jeudi soir, pour des arrivées prévues vendredi en fin de matinée sur l’île.
Le préfet a prié les Réunionnais de « rester excessivement prudents » quand ils pourraient à nouveau sortir et circuler, rappelant que le seul décès à déplorer en janvier dernier s’était produit au lendemain du passage du cyclone Dumile, de moindre intensité que Bejisa.
Si certains habitants ont eu l’impression de revivre Dina, le grand cyclone de 2002, Philippe Caroff tempère: « On (en) est loin (…) Sur le littoral on avait atteint 180 km/h, et dans les Hauts (à l’intérieur), on avait passé localement les 250 km/h. »

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