L’Assistant Solicitor General de L’Inde: « State of Emergency in Mauritius »,

Le gouvernement indien se mêle de la partie dans cette affaire opposant la compagnie Betamax et la STC, alors que des séquelles géopolitiques se profilent.

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 Le ravitaillement in extremis se poursuit avec les arrivées à Port-Louis de Paradise Seychelles samedi et de Blue Sky de l’Inde aujourd’hui.

D’autres cargaisons attendues du côté de la STC cette semaine, dont l’Ardmore Sealion et FS Sincerity.

L’injonction obtenue par la compagnie Betamax interdisant au pétrolier Pacific Diamond de quitter le port de Mangalore, en Inde, est appelée pour les débats en ce lundi. Mais très tôt ce matin, soit à l’ouverture même de la High Court of Karnataka, l’Assistant Sollicitor General indien, Pramod Nayar, s’est présenté pour indiquer que la situation qui prévaut serait un « declared state of emergency in Mauritius » comme pour réclamer que cette affaire soit traitée et classée rapidement.

L’argument de l’ASG indien laisse entrevoir que la bataille juridique entre la compagnie de Vikram Bhunjun et la State Trading Corporation prend des allures diplomatiques avec des séquelles dans les rapports commerciaux entre la Grande Péninsule et l’île Maurice. Selon nos recoupements d’informations effectués ce matin, Pramod Nayar a eu recours à une approche purement géopolitique en indiquant que « si la STC ne peut s’approvisionner en produits pétroliers de Mangalore Refinery and Petrochemicals Ltd (MRPL), cela veut dire que Maurice devra se tourner vers des pays qui sont en compétition avec l’Inde ». C’est en ces termes qu’il a demandé que les débats autour de cette injonction soient tenus au plus vite avec la STC, qui a retenu les services du cabinet d’avocats indien Advani & Co, et l’État mauricien, qui a sollicité ceux de Holla Associates.

Toutefois, les répercussions de ce Tug of War légal en Inde sont diluées ici à Maurice, l’Hôtel du gouvernement clamant que tout est sous contrôle et que le pays n’encoure aucun risque de pénurie d’essence en cette période de fin d’année. Le pétrolier Paradise Seychelles est arrivé à Port-Louis samedi avec une cargaison de 1 200 tonnes alors que le Blue Sky en provenance de MRPL est attendu aujourd’hui. Dans le camp Bhunjun, on laisse d’ailleurs entendre qu’« on aurait pu bloquer le Blue Sky qui contient notre approvisionnement en black oil pour les besoins du Central Electricity Board », mais que « l’intérêt de la population mauricienne est aussi pris en compte dans la conjoncture ».

Si le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ashit Gungah, avait lors de son deuxième point de presse évoqué la venue de quatre pétroliers, outre le Paradise Seychelles et le Blue Sky. Le FS Sincerity est attendu à Port-Louis mercredi ou jeudi, dépendant du temps en haute mer, alors que l’Ardmore Sealion prévoit d’arriver au port samedi ou dimanche. Avec ces approvisionnements, la confiance est de mise en ce qu’il s’agit de notre consommation en carburants, du moins pour le moment. Mais entre-temps, l’appréhension quant aux éventuelles actions légales du groupe Betamax reste bel et bien présente.

Dans le camp de Vikram Bhunjun, si on ne veut pas dévoiler la stratégie légale que sa compagnie compte adopter, on laisse entendre qu’on serait prêt à discuter avec le gouvernement « s’il y a de la volonté ». Mais cet espoir s’est amenuisé avec la posture adoptée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, dimanche, avant son départ du pays. Lors d’une cérémonie hier, le PM a vertement critiqué Betamax pour avoir pris de telles actions « contre l’intérêt du pays ». De ce fait, à ce matin, le camp Betamax examinait les possibilités d’obtenir l’application du Final Award de l’arbitrage singapourien en sa faveur. La STC devrait alors leur verser une somme de Rs 5 milliards.

D’autant que Betamax souligne que Maurice est l’un des 157 pays signataires de la Convention on the Recognition and Enforcement of Foreign Arbitral Awards des Nations unies.

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