Le Brésil tient « sa » Copa sans Neymar et peut préparer l’avenir

Le Brésil a mis fin à 12 ans de disette en remportant à domicile sa neuvième Copa America malgré l’absence de Neymar: cap sur le Qatar, avec trois ans pour préparer le Mondial-2022.

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Gagner le tournoi continental, c’est important, surtout devant son public, mais l’objectif suprême reste la Coupe du monde et cette sixième étoile dont tout un pays rêve depuis 2002.

En battant le Pérou 3-1 en finale après un tournoi globalement maîtrisé, les hommes de Tite ont montré qu’ils étaient capables de gagner sans leur plus grande star. Blessé, en pleine tourmente en raison d’une accusation de viol, Neymar a dû quitter l’équipe neuf jours avant le début du tournoi.

« Sans Neymar, c’était compliqué, parce que c’est un joueur très talentueux, qui apporte aussi beaucoup au collectif. C’était important de gagner pour montrer la force de notre groupe », confesse le gardien Alisson.

« Parfois, tous les projecteurs sont braqués sur lui et on reste un peu de côté, mais il est très apprécié. Je suis sûr qu’il va se rétablir et qu’il nous donnera encore plus de force », souligne le portier champion d’Europe avec Liverpool.

– Everton et Jesus en feu –

Dans les rues du Brésil, les supporters célébraient ce titre conquis « sans Neymar ».

« On est encore les champions! Et le mieux, c’est que c’était sans Neymar. Ce qui prouve qu’on ne dépend pas de lui, que tout ne repose par sur lui. C’est ça le Brésil, peu importe où l’on joue », confie à l’AFP Elaine Vieira Pessoa de Sousa, 43 ans, à Sao Paulo.

Tite l’avait déjà dit avant la compétition: « Neymar est indispensable à la qualité du jeu brésilien, mais pas irremplaçable ».

Le Brésil pourra difficilement se passer de son attaquant aux 60 buts en équipe nationale s’il veut briller au Qatar dans trois ans, mais le sélectionneur a pu observer lors de cette Copa America qu’il disposait de bonnes solutions de rechange.

On attendait David Neres, qui sortait d’une saison épatante avec l’Ajax Amsterdam, mais c’est Everton qui lui a volé la vedette.

Surnommé Cebolinha (petit oignon) en raison de sa ressemblance avec un personnage de bande dessinées pour enfant du même nom, l’ailier de 23 ans est le seul titulaire à évoluer dans un club brésilien, le Gremio de Porto Alegre.

Dribbleur invétéré, il a terminé meilleur buteur du tournoi (à égalité avec le Péruvien Paolo Guerrero) avec trois réalisations, dont l’ouverture du score en finale.

Autre grand artisan du triomphe brésilien: Gabriel Jesus. Comme Everton, il a débuté sur le banc, avant de devenir titulaire incontestable, à partir du troisième match, déjà contre le Pérou (5-0).

À 22 ans, il a fait la différence en fin de tournoi, avec un but et une passe décisive en demi-finales lors du « Superclassico » contre l’Argentine (2-0).

Everton (rien à voir avec l’ex-joueur du PSG), c’est encore un but et un caviar en finale. Même si sa Copa America se termine sur une fausse note, avec une expulsion pour deux cartons jaunes qui aurait pu coûter cher à la Seleçao.

– Anticiper l’après Silva et Alvès –

Si en attaque, la jeunesse a déjà pris le pouvoir, au milieu, Casemiro et Philippe Coutinho, 27 ans tous les deux, font figure de cadres de la Seleçao, avec l’expérience nécessaire pour cornaquer le jeune Arthur (22 ans).

Pour Tite, l’acquis à préserver sera la défense, justement le secteur qui a fait la grande force de son équipe.

Un seul but encaissé lors du tournoi, 11 en 42 matches sous sa houlette: le sélectionneur dispose tout simplement de la meilleure défense au monde des trois dernières années (depuis qu’il a pris ses fonctions).

Le gardien Alisson (26 ans) et le défenseur parisien Marquinhos (25 ans) s’affirment déjà comme des leaders. Mais les autres titulaires risquent fort de ne pas être du voyage au Qatar.

Thiago Silva (34 ans) et surtout le capitaine Dani Alves (36), élu meilleur joueur de cette Copa America, trouveront difficilement des substituts à leur hauteur.

Le polyvalent Eder Militao (21 ans), qui peut jouer à la fois défenseur central et latéral droit, devra montrer au Real Madrid s’il a l’étoffe d’un champion, après avoir joué quelques minutes de la finale. La relève est-elle prête ?

lg/pgr/dhe 

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