LE PATRIMOINE ARTISTIQUE DE JOHN D. ROCKEFELLER AUX ENCHÈRES – Si au moins notre ministre des Arts et de la Culture en achetait une œuvre !

Cette semaine aux Etats-Unis, à New York, dans l’impressionnant Rockefeller Center a lieu une vente historique sous la supervision de Guillaume Cerutti, CEO de Christie’s.

- Publicité -
Eelam Kanaksabee-Buisson
Paris, FRANCE

La presque totalité du patrimoine artistique de la riche collection de David et Peggy Rockefeller, un héritage de John D. Rockefeller évalué à quelque Rs 25 milliards, est mise aux enchères. L’inventaire officiel tourne autour de 1500 pièces à enchérir. Une aubaine pour les collectionneurs anonymes, musées, galeries et amoureux de l’art pictural ! C’est triste que ces trésors seront éparpillés à travers le monde. Enfin !

Cette belle collection unique comprend des toiles de maîtres : des Matisse, Picasso, Bonnard, Gauguin, Monet, Corot, Pissarro, Renoir et autres parmi des objets d’art de grande valeur telle que de la vieille porcelaine chinoise de l’ère dynastique du pays de Mao, de l’argenterie poinçonnée de prestigieuses maisons d’orfèvrerie, de mobilier d’époque de Charles Boulle, de l’art-déco et de belles peintures américaines post-impressionnistes.

John D. Rockefeller, le père de David et grand-père d’Adriana, a fait fortune en s’engageant professionnellement dans l’industrialisation de l’or noir au commencement du siècle dernier. Même tout jeune il était un philanthrope hors pair et c’est dans ce même dessein que son vœu sera exaucé par ses héritiers ; c’est-à-dire les fonds récoltés lors de cette vente seront reversés pour des recherches médicales, la sauvegarde de l’environnement, dans le domaine éducatif, culturel, et pour venir en aide à des organisations bénévoles et charitables.

Cette grandeur d’âme n’est pas donnée à tout le monde et chaque siècle en a une, surtout quand on voit des gens gourmands des choses matérielles et autres pensions parlementaires. « Ena dimounn dan zot mantalite mem, zot tipti ! »

Lors d’un entretien avec un journaliste, Adriana, la petite fille du célèbre milliardaire américain, déclara en toute humilité que sa famille a pour devoir de respecter les désirs de John D. Rockefeller. Elle ajoute que celle-ci n’a aucun regret de faire don de ce riche patrimoine et de s’en séparer, indiquant par ailleurs qu’elle a choisi un service à dîner de belle facture. Ce qui est admiratif dans tout cela, c’est quand la gracieuse et intelligente Adriana disait haut et fort que son grand-père achetait aussi de petites choses ordinaires comme de petits canards en bois travaillés artisanalement. Quelle magnanimité !

Notre gouvernement aurait-il la présence d’esprit d’en acquérir au moins une belle œuvre artistique afin de faire de notre pays un haut lieu de destination culturelle intercontinentale et du même coup contribuer aux grandes causes nobles et légitimes de notre planète pour sauver l’humanité des désastres à venir? Ou plutôt ce gouvernement est-il spécialisé dans l’art de se poser en tant qu’invité de manifestations culturelles et religieuses pour des sempiternels discours dithyrambiques et électoralistes ? Parce que jusqu’ici on voit les autorités se cantonner dans ce rôle répétitif dénué d’imagination. Et si le secteur privé mauricien pouvait se mettre à contribution pour nous donner l’image d’un peuple avide de culture et d’art ? Dommage que notre tout petit pays qui vient de fêter le 50e anniversaire de son indépendance n’ait aucune politique en matière d’acquisition des tableaux des maîtres du monde ! On est appelé à grandir, chers messieurs dames ! Pour réussir il faut avoir le courage et l’intelligence d’oser. Est-ce dans notre culture de s’aventurer au-delà de nos frontières pour acquérir de grandes œuvres et enrichir ainsi notre patrimoine artistique et culturel ? Malheureusement, il s’agit là d’un non catégorique.

Pour ma part, j’essayerai d’acheter quelque chose en ligne lors de cette vente aux enchères ou par intermédiaire parce que charité bien ordonnée commence par soi-même. Kennedy disait: « Ask not what your country can do for you – Ask what you can do for your country ».

En ce qu’il s’agit de la promotion et de la préservation de l’art et de la culture “we shall unquestionably mean business otherwise we are losing our time and better engage ourselves in other frivolous matters”.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour