Le PM : «La liberté d’expression pas un chèque en blanc »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, soutient que la liberté d’expression ne signifie pas avoir un chèque en blanc pour proférer des injures à quelqu’un, ni provoquer la haine raciale. Dans le sillage du Judicial and Legal Provisions Bill qui a été voté et des amendements apportés à l’Information and Communication Technologies Act, il s’en est pris à ceux derrière la campagne visant à lier le problème de Shameem Korimbocus avec la nouvelle loi. C’était à l’occasion de l’inauguration d’un deuxième “village hall” à La Flora en fin d’après-midi, lundi.

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Commentant l’affaire Shameem Korimbocus, Pravind Jugnauth a soutenu « qu’il ne le connaît pas » et qu’il « ne comprend pas pourquoi la personne en question accuse le gouvernement mauricien de vouloir le déporter », alors que ni lui comme Premier ministre, ni l’Attorney General ne sont au courant de cela. « Quand il est question d’une déportation, le Premier ministre doit être au courant. À la limite, l’Attorney General doit le savoir car c’est à travers lui que toutes les procédures sont enclenchées. À un moment, j’ai cru qu’il y avait quelqu’un qui manigançait quelque chose derrière mon dos, mais il n’y a jamais eu d’initiative, ni de démarche, ni aucune action prise à ce sujet », se défend-il.

Et de déplorer que « certaines personnes soient en train d’associer ce problème avec la loi nouvellement votée au Parlement ». « Il n’y a rien de nouveau dans cette loi qui stipule que personne n’a le droit de proférer des injures, diffamer, jeter de la boue ou calomnier sur Facebook. Cette loi est destinée à protéger la population, surtout les enfants. Vous allez voir dans les jours à venir si la démocratie est en péril comme le font croire certaines personnes. Nous sommes en train d’élargir l’espace démocratique. Ne calomniez pas. Avoir la liberté d’expression ne signifie pas avoir un chèque en blanc pour proférer des injures, ni dire ce que vous voulez, ni soulever la haine raciale », a-t-il indiqué.

Il a accusé l’opposition d’agir en complicité avec un journal pour « publier des faussetés » en vue de « provoquer une bagarre raciale dans le pays ». D’ailleurs, a-t-il dit, « on provoque les gens pour aller saccager des “kalimaye” et inciter des habitants à Triolet ». « J’ai accusé un politicien dans un meeting à Rivière-du-Rempart et je m’attendais qu’il aille faire une déclaration à la police. Kan mo koze, mo pa koz dan vide », a-t-il précisé.
Commentant à nouveau son combat contre la drogue, il est revenu sur les saisies de 135 kg et 110 kg d’héroïne. Il a expliqué que la mafia de la drogue possède beaucoup d’argent, « ce qui leur permet d’importer d’importantes quantités de drogue ». Et d’ajouter qu’il espérait avoir le soutien des partis de l’opposition dans ce combat.
Pravind Jugnauth a profité de l’occasion pour revenir sur les projets réalisés par son gouvernement, notamment la construction et la rénovation de plusieurs “village halls” à travers le pays, l’introduction du salaire minimal, l’introduction de la “negative income tax”. Commentant le retard de certains projets, il a expliqué que cela était dû à « l’ancien gouvernement qui a passé son temps à remplir son coffre-fort au lieu d’investir dans les projets. »

Il a aussi parlé des projets à venir, comme la mise sur pied d’incinérateurs à Chamouny, Grand-Bois et Souillac, la construction d’une nouvelle foire à Chemin-Grenier, entre autres. Il prévoit que la construction « atteindra une croissance à deux chiffres ». Par ailleurs, il a annoncé la rénovation de l’ancien accueil du terminal de l’aéroport « qui est maintenant saturé ». « L’ancien gouvernement avait construit un nouveau terminal à un prix exorbitant alors qu’on aurait pu l’utiliser pendant dix ans. Or, il est saturé, avec le nombre d’étrangers qui visitent le pays, et à tel point que nous sommes forcés de rénover l’ancien bâtiment pour servir d’accueil. Ainsi, j’annonce la construction d’un nouveau terminal. Nous avons déjà pris contact avec un consultant pour préparer un design », a-t-il dit.

Ivan Collendavelloo : « Nous demandons à nos membres d’essayer de régler leurs problèmes »

Invité à prendre la parole lors de la cérémonie protocolaire, le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo, a, à nouveau, voulu apporter des éclaircissements sur la relation entre le MSM et le ML. « Nous travaillons en équipe pour apporter des développements. Bien sûr, il y aura des bisbilles, comme dans toutes les familles d’ailleurs, mais nous demandons à nos membres d’essayer de régler leurs problèmes », a-t-il souligné.

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