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Le prix à payer

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Le prix à payer

À la moindre averse les ruelles sont engorgées. L’eau refoule sur la chaussée à chaque saucée. C’est une rengaine depuis des lustres. Espérons que les infrastructures du “Metro” viendront changer la donne. Cela sauvera les apparences, mais, au fond des banlieues, la situation n’est guère glorieuse. Et je ne vous parle pas des autres endroits où ça déborde jusque dans les maisons. Aussi me suis-je permis de supputer le pire, par ces temps de fortes chaleurs…

C’est bien d’avoir des pompes pour pomper. Quid d’un système de drainage efficace et de canalisation approprié dans notre pays moderne ? Sans doute devrions-nous solliciter l’expertise indienne ou chinoise à ce propos, mais à quel prix ? Beaucoup ont la perception que le “petit train” pourrait nous coûter une partie de notre territoire outre-mer. Ne serait-ce pas, quelque part, une atteinte à notre souveraineté sur ces îles éparses ?

Nous avons “cédé” Diego pour obtenir l’indépendance. Agaléga (et sa piste d’atterrissage) sera-t-il le prix à payer pour le clinquant d’une modernité de façade ? Pendant ce temps, les grandes puissances mondiales se positionnent dans l’océan Indien. On pourrait croire un conflit imminent.

Ajoutons à cela les dangers du dérèglement climatique, suspendu comme une épée de Damoclès au-dessus de notre condition d’insulaires. Faudrait y songer sérieusement afin de parer à toute éventualité. J’ai cru comprendre que selon le World Risk Report 2017, Maurice serait parmi les pays les plus exposés aux catastrophes naturelles. La possibilité d’un super-cyclone n’est pas à écarter, ni celle d’un raz-de-marée, voire d’une sécheresse.

Avons-nous un plan d’évacuation d’urgence en cas de tsunami ? Mettra-t-on encore les sinistrés au biscuit sec et à l’eau dans les centres de refuge ? La saison cyclonique commence et les fortes pluies ne se feront pas attendre. Et les zones inondables seront inondées. Rien de nouveau sous le soleil. Ce n’est évidemment pas maintenant que nous aurions dû y penser. Gouverner, c’est prévoir, dit-on.

Aussi n’est-il pas trop tard pour surfer sur la vague écolo et prendre des mesures en vue de respecter l’environnement. Au cas contraire, on va s’en prendre plein la gueule un beau jour. Vivement un programme électoral nature friendly !

Faut croire que nos politiques ont d’autres choses à penser. Les législatives approchent et les prétendants au poste suprême s’affichent dans les “fonctions” organisées par les associations socioculturelles, celles censées donner des consignes de vote. En échange de quoi, d’ailleurs, s’il vous plaît ? Il est des pratiques qui ne sont pas près de disparaître dans notre belle République. Ce lien entre la politique et le religieux arrange bien les petites affaires de certains…

Le résultat de la prochaine consultation populaire nous dira si le Mauricien lambda vote pour des idées ou se contente d’apposer sa croix à côté du nom d’un politicien issu de la même communauté que lui. Ou encore par fidélité à une couleur. Faut dire que ce petit manège est bien rodé depuis maintenant une bonne cinquantaine d’années. Nous cherchons encore et toujours le Mauricien derrière une ribambelle d’ethnies. On croirait presque que c’est une quête utopique. Ou un sentiment éphémère ressenti lors de compétitions sportives contre d’autres pays.

Nous supportons assez bien les autres groupes ethniques. Les unions et des métissages “intercommunautaires” sont assez fréquents. Quid du sentiment d’appartenir à une nation dont nous pouvons être fiers ? L’état actuel du pays ne semble pas trop s’arranger pour les plus pauvres des Mauriciens. C’est désolant et assez honteux. Il faudrait peut-être voir combien la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) rapporte à l’État. Pour se faire une idée des milliards brassés, sans compter les lignes de crédit octroyées par les pays amis.

Sinon, à quand un projet de développement infrastructurel à Saint Brandon ? Genre un radar ultra-performant… pour traquer les cyclones, évidemment ! What else ?