L’épouse d’un ex-policier arrêtée pour escroquerie

Accusée d’escroquerie par un septuagénaire, Marie Chantal Anne, épouse de l’ex-caporal Jean-Claude Anne, a été arrêtée par le CCID jeudi. Le plaignant l’accuse de lui avoir soutiré plus de Rs 6 M l’année dernière pour l’achat de deux bungalows à Pointe-d’Esny. La suspecte n’en est pas à ses premières frasques car, en 2004, un couple l’avait déjà dénoncée aux Casernes centrales, l’accusant de leur avoir escroqué plus de Rs 2 M contre une villa à Cap-Malheureux.

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Dans sa plainte à la police, le septuagénaire dit avoir fait la rencontre de Marie Chantal Anne alors qu’il voulait vendre sa voiture. Il avait placé une annonce dans un journal et l’épouse de l’ex-policier l’avait contacté pour un “test drive”. Les deux parties sont arrivées à un accord pour l’achat de la voiture, l’épouse de l’ancien policier remettant alors un chèque en bois de Rs 316 000 au propriétaire. La victime l’a contactée à plusieurs reprises pour lui faire savoir que la banque renvoyait le chèque à chaque fois car elle n’avait pas assez de liquidités sur son compte. Afi n d’amadouer le vendeur, et qu’il ne rapporte pas le cas à la police, Marie Chantal Anne a commencé à lui parler de sujets religieux, l’invitant même à « venir prier ensemble » dans une église régulièrement. Finalement, tous deux se sont rapprochés au fi l de leurs rencontres. À un moment donné, la suspecte lui aurait alors confi é qu’elle devait recevoir environ Rs 90 M comme héritage d’un proche décédé en France. « Elle m’a dit qu’elle me rembourserait pour le chèque aussitôt qu’elle toucherait son argent », a expliqué la victime aux hommes de l’ACP Devanand Reekoye. Ce dernier n’était donc pas inquiet.

Au cours d’une de leur conversation, Marie Chantal Anne lui aurait confi é avoir des contacts à la Commercial Court et qu’elle pouvait lui faire avoir des bungalows mis en vente à la barre à bas prix. La victime s’est montrée très intéressée par cette proposition et, en mai 2017, s’est rendue à Port-Louis avec sa carte d’identité et d’autres documents pour acquérir un bungalow. Son amie lui a cependant demandé de patienter alors qu’elle s’occuperait de toutes les transactions. Le plaignant lui a alors remis un premier chèque de Rs 775 000 pour ensuite s’acquitter du solde restant, soit Rs 1,7 M, quelques jours plus tard. « Elle m’a fait signer certains documents et j’ai cru que j’étais devenu propriétaire d’une villa à Pointe-d’Esny », relate le plaignant. À noter que ce dernier avait tellement confi ance qu’il n’avait même pas visité « sa propriété ». Marie Chantal Anne a récidivé quelques jours plus tard en proposant un autre bungalow, cette fois pour Rs 3,6 M. Cette fois encore, le septuagénaire a accepté et lui a remis l’argent. Ce n’est que quelques mois plus tard qu’il dit avoir noté qu’il s’était fait berner par son amie, bien décidé alors à rapporter le cas à la police.

Pendant plusieurs semaines, les enquêteurs ont tenté de mettre la main sur la suspecte, mais sans succès. À noter que celle-ci était déjà en liberté conditionnelle dans une autre affaire d’escroquerie et qu’elle devait signaler sa présence à la police. Mais elle ne s’est pas présentée pendant plusieurs jours. Finalement, elle a été arrêtée jeudi et traduite devant la justice le même jour pour son inculpation provisoire. La police a perquisitionné sa maison, à Olivia, ce vendredi, mais rien d’incriminant n’a été retrouvé. Son interrogatoire n’a pas encore débuté.

Chantal Anne n’en est pas à ses premiers démêlés avec la police car, en 2004, elle avait déjà été arrêtée pour une affaire d’escroquerie. Elle avait alors proposé à un couple français d’acheter un bungalow pour Rs 2,3 M à Cap-Malheureux en lui demandant de verser l’argent sur son compte en banque. Sauf que les victimes ne sont pas devenues propriétaires. Au cours de son interrogatoire, la suspecte avait déclaré à la police que le propriétaire de la villa ne voulait plus vendre et qu’elle comptait rendre l’argent des Français. Enfi n, dans une autre affaire, un couple habitant Olivia l’avait dénoncée en alléguant qu’elle leur avait soutiré Rs 100 000 contre une promesse d’emploi en France.

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