Les jeunes Oranjes voient le verre à moitié plein

Difficile de trouver de quoi se consoler d’une défaite aux tirs au but, a fortiori en demi-finale d’une Coupe du Monde de la FIFA. Et ceci est d’autant plus vrai pour une équipe qui rêvait de s’offrir une nouvelle finale après la défaite contre l’Espagne en 2010.
Dans le cas des Pays-Bas d’Arjen Robben, Robin van Persie, Wesley Sneijder, Dirk Kuyt et Nigel de Jong, il faut peut-être faire un pas en arrière pour mettre les choses en perspective. Certes, la frustration est inévitable après l’élimination contre l’Argentine aux tirs au but, consécutive à 120 minutes stériles, mais c’est déjà immense d’avoir pu aspirer à cette deuxième chance. Ces cinq vétérans font partie d’un cercle très fermé de joueurs ayant disputé deux demi-finales de Coupe du Monde consécutives. Ils ne sont pas nombreux à pouvoir s’en vanter.
« C’est une très bonne génération. Une génération qui fera date », affirme au micro de FIFA.com Patrick Kluivert, adjoint de Louis van Gaal et membre d’une autre nichée néerlandaise particulièrement effiace, qui avait sévi entre les années 1990 et le début de la dernière décennie. « Maintenant j’espère que de nouvelles générations vont émerger. C’est ça le plus important : poursuivre le développement de nos jeunes talents pour continuer de figurer au plus haut niveau. »
Le parcours brésilien des Pays-Bas a donc de quoi réjouir l’ancien buteur de l’Ajax Amsterdam et de l’AC Milan. Le groupe compte neuf joueurs nés dans les années 1990. Avec une moyenne d’âge de 26,5 ans, les Oranje formaient le huitième effectif le plus jeune du plateau. Ces jeunes pousses ont ainsi eu l’occasion de vivre de grands moments dès le début de leur carrière et de cohabiter avec des joueurs aguerris.
Des exemples
On pense notamment à un Van Persie, qui a dépassé l’année dernière Kluivert au classement des meilleurs buteurs historiques des Pays-Bas. Ce genre de statistiques situe forcément les leaders actuels parmi les plus grands représentants d’un pays très riche en talents. Cependant, il est trop tôt pour évoquer ces questions avec les intéressés. « C’est une grande déception pour eux, bien évidemment, d’autant plus qu’ils auront difficilement la chance de disputer une nouvelle Coupe du Monde. C’était probablement la dernière et ils auront d’autant plus de mal à digérer la déception qu’ils sont passés très près de la finale. Perdre aux tirs au but, c’est vraiment très éprouvant », signale Kluivert, qui a vécu des défaites de ce genre à la Coupe du Monde de la FIFA 1998 et à l’UEFA EURO 2000, toujours en demi-finales.
Malgré un CV tout ce qu’il y a de respectable, cette génération de trentenaires n’a pas forcément entamé l’épreuve reine avec une cote très élevée. À leur arrivée au Brésil, les Oranjes ne bénéficiaient certainement pas du soutien espéré par Van Gaal de la part de leurs supporters. Les plus critiques avanceront que le résultat n’est toujours pas au rendez-vous. En même temps, qui les voyait se faufiler jusqu’au dernier carré ? « Je ne sais pas dire pourquoi personne n’avait confiance en nous, mais les garçons ont fait un super travail. Personne ne s’attendait à ce qu’ils réussissent une aussi belle Coupe du Monde », estime Kluivert.
Des débuts inoubliables
Pour les plus jeunes, il s’agit d’une prouesse de taille. Prenez donc le milieu de terrain Jordy Clasie, 23 ans. Lors de cette demi-finale, son entrée en jeu à la place de Nigel De Jong peu après l’heure de jeu a été synonyme de baptême du feu en Coupe du Monde ! Le pensionnaire de Feyenoord Rotterdam est ainsi devenu le 22ème joueur utilisé par Louis van Gaal depuis le début de la compétition, seul le gardien Michel Vorm n’ayant pas été sollicité.
Lorsque Clasie a regagné le vestiaire à la fin du match, son téléphone portable était saturé de messages d’amis et de proches qui cherchaient à lui faire prendre conscience de ce qu’il venait de vivre. « J’ai reçu beaucoup de messages au sujet de ce premier match, mais je n’arrive pas à intégrer ça, à me rendre compte que j’ai joué un match de Coupe du Monde », confie-t-il à la FIFA.
Le défenseur Bruno Indi Martins, 22 ans et 210 minutes de jeu à son compteur dans la compétition, va encore plus loin. « On est très fiers d’avoir réalisé ce parcours, d’avoir pu participer à un tournoi de cette ampleur et d’avoir prouvé qu’on a du talent », se réjouit-il au micro de la FIFA. « Bien sûr que cette défaite très douloureuse nous rend tristes, mais on a fait d’excellents matches. On a su réussir le bon amalgame entre les joueurs de différentes générations », poursuit-il.
Impossible d’affirmer que les vétérans de cette équipe rejoueront une Coupe du Monde. En tout cas, les plus jeunes auront pu s’enrichir à leur contact. La voie est tracée pour qu’ils puissent, peut-être dans un avenir pas si lointain, devenir à leur tour des références.

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