Les murs du silence

Ainsi, l’honorable Navin serait favorable à une révision du cadre légal. Il est évidemment question du cannabis à usage médical… et récréatif. À en croire ledit docteur, cette tendance mondiale sera une réalité si les “Rouges” remportaient les prochaines législatives.

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On devrait dans ce pays pouvoir entrer dans un état méditatif si l’on en ressentait le besoin, dans des cadres précis sinon privés. Sans être troublé par les agents de l’ordre. Dépénalisons sur le champ le chanvre indien !

C’est plutôt pas mal comme argument de campagne. Il serait néanmoins nécessaire d’élaborer sur la mise en place de garde-fous. Ce serait déjà bien de cesser d’envoyer des gens en prison akoz zot pa bwar, zot fime.

Des questions me brûlent les lèvres : est-ce qu’un éventuel gouvernement mené par l’honorable Navin démocratisera la culture et la vente ? Le comble serait sans doute d’encourager la culture cannabique sous la supervision stricte de gardes-chiourmes et de caméras CCTV dans les potagers pénitentiaires! Cela ferait rentrer du fric dans les coffres de l’État.

Faudrait cependant formellement interdire la fumette dans des lieux publics, l’interdire aux mineurs et autres zanfan kolez. Sous peine de travaux communautaires, genre nettoyage des jardins publics. Il ne s’agit pas de les encourager à al fim mas. Ce n’est pas le but escompté.

Soyons bien clairs. Ce ne devrait guère être une activité pour celles et ceux en mal de sensations et de découvertes, mais bien un produit de consommation pour adultes responsables et dans un cadre privé. Au même titre que l’alcool et la clope, entre autres substances psychoactives.

C’est certain qu’une expérience intra-muros, ça vous change un jeune, et pas toujours pour le mieux. Combien de gamins ressortent accros aux drogues dures, après un stage dans un de nos établissements pénitentiaires. Faut impérativement assouplir les lois, à défaut de légaliser l’herbe. C’est une évidence.

On pourrait par ailleurs se demander s’il existe une relation de cause à effet entre la consommation de synthé (en vogue actuellement) et la criminalité juvénile, qui semble en violente hausse. Et chaque jour j’entends : “On nous prie d’annoncer le décès de X, âgé de 21 ans. Le convoi sortira de chez sa mère, madame Y… Nos plus vives sympathies.”

Par ailleurs, les politiques semblent voir dans l’apparente dégradation sociale un allier appuyant leur revendication. Ne nous voilons pas la face. La légalisation du gandia n’enverra probablement plus les consommateurs en prison. Mais est-ce que ce sera suffisant pour endiguer les morts précoces et la violence sociale du pays ? Faut voir plus loin.

D’aucuns affirment que le cannabis serait un moindre mal, comparé aux drogues synthétiques. Rappelons que la guerre contre les trafiquants de drogue est perdue. Et que des pays dont les Pays-Bas ont dépénalisé toutes les drogues (résultant à une baisse de consommation). Le but derrière est surtout d’arrêter de considérer la consommation de produits psychoactifs comme un acte criminel.

La prise de drogues peut conduire vers des actes criminels si on n’a ni le soutien ni l’encadrement requis. Il est aujourd’hui démontré que le cannabis n’est pas un produit aussi nocif qu’on pourrait le penser.

La clope, le café et même le sucre sont des produits qui provoquent l’addiction, une dépendance. Ne parlons pas du diabète et autres complications causées. N’ayons pas peur de le dire : le sucre dans l’absolu est un produit dangereux. Boire du cola et bouffer gras tuent aussi !

Il faut surtout savoir que les utilisateurs de drogues sont en souffrance et ont besoin d’une assistance médicalisée et pas d’un cachot pour mourir. Où ils sont enfermés entre silence et indifférence.

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