L’ex-No 1 du BoI à l’ICAC en prélude à la FSC

  • L’ex-Secretary to the President of the Republic, Dass Appadu, devra également s’expliquer sur ses visites à la State House du temps où il avait pris emploi au sein de l’Alvaro Sobrinho Group
  • L’audition du notaire Maigrot, actuellement à l’étranger, pour approfondir la piste des « Sources of Funds » d’Alvaro Sobrinho
  • Flotte de grosses cylindrées : l’ICAC intriguée par la Jaguar XE Silver à un prix Duty Free en faveur du Planet Earth Institute
  • Commission d’enquête sur le coup d’Etat constitutionnel : l’heure du choix du président et des assesseurs

L’enquête de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) dans la Planet Earth Institute/ State House Connection s’oriente vers de multiples directions. Avec la confirmation d’une quasi « Objection to Departure » logée contre l’ancien Secretary to the Republic of Mauritius, Dass Appadu, le « main link » avec le confident de l’ex-présidente de la République, avec Alvaro Sobrinho, les enquêteurs de la Commission anti-corruption ouvrent un nouveau front en cette fin de semaine avec la convocation de l’ancien No 1 du Board of Investment (BoI), Ken Poonoosamy.

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Celui-ci est entendu en tant que témoin dans cette enquête mais devra faire face à un “tough questioning exercise” sur le volet de “due diligence” et des autorisations et permis alloués au groupe d’Alvaro Sobrinho depuis 2015. Des éléments de réponses fournis par ce témoin devront apporter un nouvel éclairage sur les dessous des relations du multimilliardaire portugais avec les VVIP de l’État. Cette audition précède celle des “Top Guns” de la Financial Services Commission (FSC) avec l’octroi de la controversable Investment Banking Licence allouée le 25 novembre 2016. Toutefois, en termes de relations et traitements privilégiés, l’ICAC tente d’élucider dans quelles circonstances l’acquisition d’une Jaguar XE Silver aurait bénéficié de Duty Free Privilege pour le compte du Planet Earth Institute. En marge de cette enquête, le conseil des ministres du jour pourrait prendre connaissance des derniers développements par rapport à l’institution de la commission d’enquête sur le coup d’Etat constitutionnel allégué avec la violation de la section 64 (1) de la Constitution. D’aucuns affirment que l’étape du choix du président et des assesseurs de la commission d’enquête est sur le point d’être abordé.

Avec la convocation de l’ex- No 1 du BoI pour une audition à partir de ce matin, l’ICAC tentera de mettre au clair les procédures adoptées par cette institution pour allouer des “Occupational and Acquisition Permits” au groupe Sobrinho. La question primordiale devra porter sur les vérifications de “sources of funds” de ce groupe pour financer des investissements dans l’immobilier de luxe et des projets d’envergure pour un montant de plus de Rs 1 milliard. Ken Poonoosamy devra faire la démonstration aux hommes de Navin Beekarry des “Due Diligence Tests” appliqués, d’autant plus que le nom du multimilliardaire portugais est cité dans de nombreuses controverses financières et bancaires à l’étranger. Des sources concordantes avancent que le volet de l’enquête de l’ICAC au sujet des “sources of funds” d’Alvaro Sobrinho devra être complémenté par les explications du notaire Maigrot, actuellement à l’étranger. Dès le retour de celui-ci à Maurice, ce dernier devrait être convoqué au QG de l’ICAC, à Réduit. L’audition de ce notaire devrait égale- ment être axée sur les intermédiaires de haut niveau ayant établi le lien entre Alvaro Sobrinho et lui de même que les “Track Records” de la “capacity to pay” de celui-ci.

Dans un autre ordre d’idées, l’ICAC est déjà sur de nouvelles pistes au sujet du “main link” Dass Appadu. Avec l’analyse des Gate Access Entries à la State House depuis 2015, l’ICAC a déjà procédé à l’audition de trois fonctionnaires affectés au service de la présidence de la République. Si dans l’entourage de l’ancien Secretary to the President of the Republic, l’on se fait fort de soutenir que ce dernier dispose d’arguments « costauds » pour répondre aux allégations et accusations portées contre lui, Dass Appadu aura cependant du fil à retordre au sujet de ses visites à la State House alors qu’il occupait d’importantes fonctions au sein de Vango Property Ltd, une des principales filiales d’affaires du groupe Sobrinho. L’ICAC est déjà en présence d’un relevé de ses va-et-vient. Néanmoins, l’audition de ce haut fonctionnaire au cœur du scandale du Planet Earth Institute n’est pas programmée dans l’immédiat.

Dans le dossier de la flotte de berlines de Sobrinho, l’ICAC veut obtenir confirmation que la Jaguar XE Silver, immatriculée 7584 OC 16, aurait bénéficié de facilités de “Duty Free” à l’achat. Ce détail vaut son pesant d’or car cette Jaguar XE Silver avait en effet changé de plaque d’immatriculation, passant de 7584OC16 à D1955.

C’est cette voiture qui est enregistrée au nom du Planet Earth Institute, qui était utilisée par le secrétaire à la présidence de la République. Les autres voitures de luxe de Sobrinho faisant l’objet de “scrutiny” sont : Hatchback Nissan Juke Grey 5613 AG 16), Hatchback Nissan Juke Purple (5612AG16), Hatchback Range Rover Grey (AM 1962), Jaguar F-Pace Grey (J 972), Jaguar F- Pace Grey (AF 1973), Land Rover Discovery Sport White (9197 DC 17), Land Rover Discovery Sport White (857 JN 17) et Land Rover Discovery TD4 Grey (859 JN 17). Ces dernières voitures étaient au nom d’Alvaro Sobrinho African Asset Management Ltd mais après que l’homme d’affaires se soit retrouvé sous les feux des projecteurs, fin 2016 et début 2017, elles ont changé de propriétaire et sont désormais enregistrées au nom d’AS African Asset Management Ltd.

Par ailleurs, au chapitre de la commission d’enquête portant sur un éventuel coup d’Etat constitutionnel, des sources concordantes font comprendre que la préparation des “Terms of Reference” est déjà bouclée. En effet, l’Attorney General et ministre de la Justice, Maneesh Gobin, est déjà de retour au pays. Ce dernier avait quitté le pays le week-end dernier dans le cadre d’un voyage officiel au Maroc, selon son entourage. Si durant les deux dernières semaines le principal concerné a été très actif auprès de Lakwizinn du PMO dans la préparation des attributions de la commission d’enquête, qui vise à tirer au clair la décision d’Ameenah Gurib- Fakim d’instituer sa commission d’enquête mort-née, l’ayant mené à un viol de l’article 64 de la Constitution du pays, on laisse entendre à l’hôtel du gouvernement que cette permission de quitter le pays serait synonyme de la finalisation des “Terms of Reference”, qui buterait à ce stade, selon nos recoupements, sur le choix de celui qui présidera cette commission d’enquête. Au château du Réduit, on laisse toutefois entendre qu’on attend la finalisation des attributions par le gouvernement avant que Barlen Vyapoory puisse émettre le communiqué qui lancera officiellement les travaux de la commission d’enquête Fakim

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