L’île-aux-Bénitiers : Max Rosemain craint la surexploitation de la zone

Max Rosemain, âgé de 68 ans, habitant La Gaulette, a commencé à suivre les traces de son père qui était pêcheur lorsqu’il n’avait que six ans. Et quelque temps après, il avait été contraint de mener la barque avec la complicité de Iderse Reddy, un ami de son père. « Mon père qui était le propriétaire d’un bateau était tombé gravement malade. Il n’y avait que moi pour prendre la responsabilité. Je n’avais pas le choix. Iderse qui connaît la mer comme sa poche m’avait alors appris les ficelles du métier », relate-t-il.

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Max fait ce métier depuis 40 ans. Il se dit très fier de pouvoir transmettre ses connaissances aux jeunes à travers des cours. « Il faut assurer la relève car si on ne fait pas attention, le nombre de pêcheurs qui était de 1 900 il y a quelques années va baisser considérablement et beaucoup parmi eux ont déjà pris leur retraite et d’autres dans le gouvernement ont déjà pris leur carte de pêche. Une démarche que je qualifie de grande injustice envers ces pêcheurs qui ont énormément contribué à faire progresser ce secteur. Je connais certains qui sont tombés malades et qui éprouvent beaucoup de difficultés pour faire vivre leur famille. »

Max qui habite La Gaulette et qui connaît la mer et chaque coin de l’île comme sa poche, et particulièrement l’île-aux-Bénitiers, se fait de soucis pour celle-ci. Il demande aux plaisanciers des quatre coins de l’île de cesser de surexploiter cette zone pour faire nager leurs clients avec les dauphins. « Zot pe fer bel presyon dan sa zonn-la a enn pwin ki sertin parmi pe fer zot klian pas la krem soler lor zot avan ale nazer avek dofin. Fransman kot nou pe ale vou zot et kot sa pou fini ? » se demande le septuagénaire. Il y a même des plaisanciers, observe-t-il, qui se déplacent avec plus de cinq noeuds en mer. « J’invite les autorités à venir sur place pour un constat. Elles doivent réagir et sévir contre les contrevenants. Il y aura mort d’homme un jour si aucune décision n’est prise », prévient-il.

Fort de son expérience, Max avait déjà été sollicité dans le passé par des experts au sujet de la pollution dans nos eaux. « J’avais dépensé beaucoup d’énergie pour cette émission. Je n’ai rien entendu après », regrette-t-il. S’il y a une chose qui préoccupe Max, c’est le nombre très élevé de Mauriciens qui ne savent pas nager. « Nous sommes entourés par la mer et il est inconcevable qu’un bon nombre de Mauriciens ne sachent pas nager. Il faut absolument mettre en place des infrastructures appropriées pour inciter les jeunes à s’intéresser davantage à la natation. Pa selman pou bat bat li pye dan dilo me pou apran avek bokou de serieu et disiplin. »

Selon Max, les casiers ne sont plus fabriqués aujourd’hui comme c’était le cas dans le passé. Il craint fort que leur usage disparaisse un jour. « Les pêcheurs préfèrent acheter un casier au coût de Rs 1 500 ou Rs 2 000 au lieu de consacrer une semaine à fabriquer un casier. »

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