LOIS DU TRAVAIL : La MEF accueille favorablement l’amendement

La Mauritius Employers Federation (MEF) a fait connaître sa position au sujet des amendements aux lois du Travail, présentés en seconde lecture au Parlement, mardi dernier. La correction de l’anomalie concernant le droit de grève de l’Employment Rights Act est accueillie favorablement par le patronat, ce qui va mettre un terme aux grèves illégales. Mais l’association conteste d’autres mesures comme la proposition du ministre Shakeel Mohamed pour la mise sur pied d’un cadre juridique pour le travail de nuit.
Lors d’une rencontre avec la presse au cours d’une matinée bien chargée qui a débuté avec la cérémonie protocolaire de l’Assemblée Générale de l’association, les responsables ont fait part de leur position au sujet des propositions et amendements apportés par le ministre du Travail à l’Employment Rights Act et à l’Employment Relations Act. Pour le président de la MEF, Clensy Appavou, il s’agit à tout prix de préserver le tripartisme et la paix sociale. M. Appavou a salué les modifications au sujet des grèves illégales. Il n’est pas normal selon lui, d’avoir des grèves illégales et légales. « Si une loi permet des grèves illégales, ce n’est pas normal », dit-il au sujet de l’anomalie dans la loi existante stipulant que toute personne participant à une grève illégale pour la première fois est impunie. « La loi ne peut tolérer l’illégalité. Ce n’est pas la philosophie que Maurice a adoptée en tant qu’État de droit », insiste-t-il. Selon la lecture de la MEF de l’amendement en question, « rien n’est proposé pour enlever le droit de grève aux employés, mais on invite une personne à suivre des procédures définies par la loi ». À ce sujet, Clensy Appavou insiste pour que cet amendement soit voté, afin de différencier entre grève légale et illégale. Il avait à ses côtés Vincent d’Arifat, qui devait être élu au courant de la journée nouveau président de la MEF, et l’Acting Director Pradeep Dursun. La possibilité pour un groupe d’employés d’entamer des négociations collectives sans passer par des représentants syndicaux a été saluée :
« Étant donné le faible taux de syndiqués à Maurice, qui est de l’ordre de 20 %, il est tout à fait juste pour des employés de se réunir pour entamer des négociations collectives dans une entreprise où les travailleurs ne sont pas syndiqués », affirme Clensy Appavou.
D’autres propositions et amendements sont néanmoins contestés comme l’organisation du vote de grève en présence du Secrétaire Permanent du ministère du Travail, des Relations Industrielles et de l’Emploi. La MEF s’oppose à cet amendement en préférant que l’exercice soit fait sous la supervision de l’Employment Relations Tribunal ou toute institution indépendante.
Night shift
Au sujet de la proposition pour la mise sur pied d’un cadre juridique pour le travail de nuit, la MEF s’y oppose en expliquant que le système de night shift est déjà ancré dans l’activité économique du pays et se fait selon un accord entre l’employé et l’employeur. « Il ne faut pas placer des obstacles pour empêcher une entreprise de fonctionner ». À une question du Mauricien, Vincent d’Arifat a affirmé que les lois existantes suffisent déjà pour réglementer le travail de nuit. Et à Pradeep Dursun d’insister pour ne pas mettre en péril un système qui fonctionne déjà.
L’Independent Employment Promotion and Protection Division chargée de se pencher sur les licenciements pour raisons économiques ou des cas de redondance est, selon Clensy Apavou, « un retour en arrière » rappelant le Termination of Contract Service Board (TCSB). « La nouvelle loi apporte déjà des solutions à ce type de problèmes, avec notamment le Workfare Programme. Il ne faut pas alourdir la situation et handicaper la restructuration des entreprises », dit le président sortant de la MEF.

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