L’option Sobrinho en évaluation au GM

A moins de 24 heures de la rentrée de l’Assemblée nationale, avec en toile de fond le 50e anniversaire de l’indépendance, le Premier ministre et leader of the House, Pravind Jugnauth, fait face à deux préoccupations majeures. D’abord, mettre au point les attributions de la commission d’enquête dans le sillage de la State House V. Government House Saga, annoncée vendredi, et des pressions de plus en plus accentuées sur l’introduction du kreol mauricien à l’Assemblée nationale. Pour ce qui est de la commission d’enquête, avec le départ d’Ameenah Gurib-Fakim de la présidence de la République, l’option d’inclure tout le dossier d’Alvaro Sobrinho et ses liens avec des VVIP du pouvoir depuis le début de 2015 est évoquée dans certains milieux depuis les 24 dernières heures.

- Publicité -

De premières indications au sujet d’un éventuel changement d’attitude du Premier ministre pourraient être vérifiées au courant de la journée, notamment lors de la réunion du groupe parlementaire de la majorité de cet après-midi à l’hôtel du gouvernement. Concernant le kreol à l’Assemblée nationale, outre l’interpellation inscrite au nom du député Rajesh Bhagwan pour la Prime Minister’s Question Time, Lalit enjoint au Premier ministre de présenter une motion formelle dans les meilleurs délais à cet effet.

Les consultations en vue d’instituer la commission d’enquête sur les événements se déroulant à la State House entre le 6 et 17 mars ont atteint un stade avancé en ce début de semaine. L’Attorney General, Maneesh Gobin, et des officiels du State Law Office, travaillant sous la supervision du Premier ministre, sont attendus avec une première version élaborée des Terms of Reference pour être formellement avalisée et en vue de faire l’objet d’une publication à l’officiel sous la signature du président de la République par intérim, Barlen Vyapoory. Tout semble indiquer que Pravind Jugnauth se penche actuellement sur la possibilité d’étendre les attributions pour inclure le dossier des connexions d’Alvaro Sobrinho et les circonstances dans lesquelles une Investment Banking Licence a été octroyée à ce groupe par la Financial Services Commission le 25 novembre 2016.

Du côté du ministère des Services financiers, on a appris ce matin que le ministre Sudhir Sesungkur, qui est rentré au pays durant le week-end, aurait ordonné à son staff de lui soumettre un brief sur le dossier Sobrinho avec le résumé des informations compilées jusqu’ici sur les différents permis de Global Business Category 1 (GBC 1) et d’Investment Banking, octroyés aux compagnies de l’homme d’affaires angolais entre novembre 2016 et mars 2017.

Toutefois, devant les instances du MSM samedi, Pravind Jugnauth a commenté l’urgence de cette commission d’enquête axée sur une éventuelle violation de l’article 64 (1) de la Constitution par Ameenah Gurib-Fakim. Une autre aile à l’hôtel du gouvernement laisse entendre qu’il ne faudra pas s’étonner de voir le gouvernement élargir les Terms of Reference pour englober la Sobrinho Saga. Mais ces milieux refusent de concéder que cette volte-face interviendrait devant le tollé et la vague de protestations soulevés par l’opposition et dans d’autres cercles concernant le choix de l’ICAC pour s’occuper des affaires Sobriho.

Outre ces nouvelles attributions, qui viendront à coup sûr jouer le contrepoids à la thèse de complot de coup d’État constitutionnel avec la commission Moollan du 16 mars, colportée au sein de la majorité, le gouvernement devra constituer le Bench de la commission d’enquête. Des premiers contacts ont déjà été établis avec des juges de la Cour suprême de même que d’anciens juges à la retraite en vue de leur disponibilité avant toute annonce officielle.

Le Premier ministre est également confronté à un autre dossier délicat au niveau de la politique nationale. Lalit est en effet venu en soutien à la PQ du député Bhagwan sur le kreol. Ainsi, Alain Ahvee, au nom de Lalit, maintient que dans la conjoncture le Premier ministre ne peut se soustraire à la présentation d’une motion formelle à l’Assemblée natio- nale pour l’introduction du kreol à l’Assemblée nationale.

Enn kestion politik
« Zordi ena enn lakorite parmi preske tou parti politik, mem seki dan Parlman lor sa size-la. Anplis, plizir depite kuma Mahen Jhugroo, Aurore Perraud, Rajesh Bhagwan ek Alan Ganoo finn deza koz anfaver enn tel demars lor zot non personel. Depite Ganoo finn mem pran laparol an kreol pandan enn seans Parlman lane dernier ziska ki “Speaker” inn demann li arete.

“Speaker” finn dir li “not yet” », déclare-t-il. Poursuivant son analyse, Alain Ahvee ajoute : « Pou nou, dan Lalit, nou konsidere ki introdiksion langaz Kreol dan Parlman li avan tou enn kestion politik, setadir eski ena volonte poli- tik neseser dan gouvernman pou ki itilizasion langaz kreol vinn enn realite onivo leta. Li pa enn problem teknik. Parski si li ti teknik kimanyer an 1977 Anerood Jugnauth, ki ti “leader” lopozision alepok, ti kapav prezant enn mosion anfaver sanz lalwa pou ki ka- pav servi kreol dan Parlman ? Dayer tutswit kouma MMM pran kontrol minisipalite Por- Lwi samem lane la, 1977, le- mer Kader Bhayat introdir kreol kuma langaz pou deba dan Konsey. »

Lalit ne rate pas l’occasion de préciser que le débat sur le kreol, comme langue dans les institutions, remonte au 7 février 1922, quand « Mamode Ellam finn pran laparol an kreol dan konsey minisipalite Por-Lwi a lepok, 45 an avan lindepandans ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -