L’Université des Mascareignes axée sur l’internationalisation et la recherche

  • Un Master en efficacité énergétique et développement durable lancé en octobre

La recherche et l’internationalisation sont deux éléments essentiels pour l’Université des Mascareignes (UDM) dans son processus de développement. Cette institution publique, qui est le fruit de la fusion entre le Swami Dayanand Institute of Management (SDIM) de Pamplemousses et l’Institut Supérieur de Technologie (IST) de Camp-Levieux, souhaite franchir de nouvelles étapes en lançant de nouveaux cours pour répondre aux besoins de la région et en mettant aussi l’accent sur la recherche. En ce sens, l’UDM a déjà signé des accords avec des universités françaises et quelques-unes de l’océan Indien.

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Dans l’objectif d’attirer plus d’étudiants étrangers dans ces deux campus à Maurice, l’UDM a commencé un exercice de marketing depuis quelque temps. « Nous avons noté une progression dans le nombre d’étudiants de l’Afrique francophone. En 2016/2017, nous n’avions que 30 étudiants et cette année, nous en avons 86. Le nombre a presque doublé en un an », se réjouit le directeur général, le Dr Dinesh Somanah. Selon lui, il y a « plusieurs raisons » qui poussent les étudiants étrangers à choisir l’UDM, notamment du fait que le diplôme soit de Limoges ou que l’accent soit mis sur la formation en entreprise. « Nous sommes meilleurs en Afrique dans certaines industries. Et les étudiants étrangers arrivent à être formés dans le meilleur environnement en Afrique », fait-il ressortir. Et d’ajouter : « De ce fait, grâce à la formation à Maurice, l’employabilité de ces étudiants augmente à leur retour dans leur pays. » Un autre point positif qu’il note, c’est que ces étudiants peuvent converser en deux langues à la fin de leur parcours universitaire.

En ce moment, tous les étudiants étrangers sont issus de l’Afrique francophone. Mais l’UDM ne compte pas se contenter de ces étudiants. « À partir de l’année prochaine, nous viserons l’Afrique anglophone », dit-il. Pour faire connaître l’UDM aux étudiants étrangers, Dinesh Somanah dit avoir mis en place un plan de marketing holistique en se focalisant sur les étudiants. « Lorsque ces étudiants terminent leurs cours, ils parlent de l’institution à leurs amis », dit-il. Il cite d’ailleurs certains pays francophones, d’où viennent les étudiants : le Cameroun, Madagascar, le Rwanda, la Côte d’Ivoire ou le Congo. Il ajoute qu’un exercice de marketing « efficace » a été réalisé sur les réseaux sociaux pour être en contact avec les étudiants. S’agissant du logement de ces derniers, une équipe de l’UDM travaille pour qu’ils ne manquent de rien lorsqu’ils sont à Maurice. De plus, les étudiants étrangers ont créé une association pour aider et conseiller les futurs étudiants en matière de logement. « On compte créer un International Students Centre dont le but est de s’occuper de ces étudiants », dit-il. Et pour bientôt, une personne de France est attendue à l’UDM pour s’occuper des étudiants étrangers pour un an au niveau du marketing, du logement et de l’accueil.

Pour Dinesh Somanah, l’une des meilleures façons pour que Maurice devienne un “Education Hub” est « d’attirer les étudiants étrangers ». En vue d’en attirer davantage, un représentant de l’UDM se rendra dans les pays de l’Afrique anglophone tels le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. Comme le campus de Pamplemousses offre des cours en anglais, les étudiants de l’Afrique anglophone y seront canalisés. Pour que ces étudiants puissent aussi avoir une notion du français afin de mieux s’adapter durant leur séjour, l’ambassade de France offre son soutien financier pour que les chargés de cours de l’UDM puissent visiter les laboratoires de recherche en France. De plus, l’Agence française de développement soutient financièrement l’UDM pour l’achat d’équipements pour ses différents cours en ingénierie. « Nous avons un bon soutien car nous sommes considérés comme la seule université publique francophone », dit-il. Dans son élan d’internationalisation, des protocoles d’accord ont été signés avec d’autres institutions. « L’université nous laisse choisir nos partenaires », ajoute-t-il.

Recherche : des accords signés avec des universités étrangères

Au niveau de la recherche, Dinesh Somanah soutient que le problème majeur à Maurice est la masse critique. « Nous avons beaucoup de Mauriciens qui font la même chose mais qui ne collaborent pas. S’ils collaboraient, leurs recherches seraient à un niveau plus élevé et seraient mieux connues internationalement », dit-il. En ce sens, il avance que deux protocoles d’accord ont été signés avec les Universités de La Réunion et de Madagascar. « Nous allons collaborer au niveau pédagogique et de la recherche. Nous avons même des thèmes communs pour la région des Mascareignes », dit-il.

Par ailleurs, l’UDM lancera bientôt une maîtrise en efficacité énergétique et développement durable réunissant l’Université de La Réunion et de Limoges et des chargés de cours de France et du Royaume-Uni. « Ce cours a sa raison d’être dans la région et sera financé en partie par Erasmus. Tous les professeurs étrangers seront financés par ce fonds », dit Dinesh Somanah. L’UDM lancera également une licence en traitement d’eau avec l’Université de La Réunion, de Limoges et de Madagascar, de même qu’une maîtrise en ingénierie, en robotique et intelligence artificielle avec l’Université de Nice, de Limoges et de La Réunion. À travers le lancement de ces nouveaux cours, l’UDM compte mettre en place des laboratoires de recherche dans chaque faculté. L’université proposera aussi des cours en entrepreneuriat très bientôt. Et pour financer les recherches, Dinesh Somanah avance que le fonds obtenu du gouvernement « n’est pas suffisant », d’où l’importance d’aller chercher ailleurs. L’UDM signera bientôt un accord avec la Florida International University des États-Unis lors d’une visite du directeur général à Bangalore. Le directeur général de l’institution dit avoir également établi un calendrier de travail avec des universités indiennes dans la recherche et la pédagogie. « Nous voulons que l’UDM aille dans la bonne direction », dit-il, estimant que l’international attire davantage d’étudiants. Pour suivre la tendance mondiale en matière d’enseignement, l’UDM propose des cours en classe ainsi que sur une plateforme en ligne. Un accord avec l’Université de Caen de France a été signé avec l’UDM à ce sujet. Dinesh Somanah avance que les cours doivent se faire en consortium où plusieurs universités se joignent pour produire des cours à un niveau particulier.

Dinesh Somanah fait aussi ressortir que la création de l’UDM garde toujours le lien avec l’Université de Limoges. À ce jour, les deux institutions accueillent un total d’environ 1 000 étudiants, dont 86 sont des étrangers issus des pays francophones de l’Afrique. Les cours sont offerts en anglais et en français. L’UDM à Pamplemousses offre des cours en anglais alors que celui de Camp-Levieux offre des cours majoritairement en français. Les cours offerts à Camp-Levieux sont principalement l’ingénierie alors qu’à Pamplemousses, les cours offerts sont plutôt la gestion et le développement de logiciels. Les étudiants obtiennent une co-diplomation de cette institution. Les meilleurs, eux, obtiennent une bourse pour leur maîtrise à l’Université de Limoges. L’élément qui, dit-il, différencie l’UDM des autres institutions est son employabilité. Il avance que lorsque les étudiants quittent l’UDM, ils sont recrutés par des sociétés, où ils ont fait leur stage lors de leur deuxième année d’études. Conscient du problème des diplômés, le directeur général se réjouit que cela « ne soit pas le cas » à l’UDM. « Lors de leurs stages, les étudiants développent des “soft skills” », dit-il. Dinesh Somanah révèle que les élèves ayant obtenu de bons résultats en HSC ne choisissent pas l’UDM pour leurs études. Ayant enseigné au collège pendant 30 ans, il avance que les meilleurs ne sont pas ceux qui ont eu de bons résultats au primaire ou au secondaire mais plutôt ceux qui ont fait des efforts et qui ont réussi. « Ils ont un engouement pour montrer qu’ils valent quelque chose », dit-il, et ajoute qu’un de ses chargés de cours fait un doctorat en constructivisme.

Le nombre d’admissions l’an dernier a été de 160 et de 242 pour cette année, soit une augmentation de près de 50% alors que le nombre, dit-il, stagne dans d’autres universités publiques. Une équipe de six personnes de Limoges sera à Maurice le mois prochain pour lancer l’accord entre l’UDM et l’Université de Limoges, qui sera étendu sur cinq ans, et celui avec l’Université de La Réunion. Les meilleurs projets des étudiants seront aussi présentés. Graduellement, l’UDM compte aller dans d’autres pays. Malgré la concurrence dans le secteur de l’éducation tertiaire, Dinesh Somanah soutient que l’UDM veut être complémentaire, et ce « en offrant des cours que d’autres n’offrent pas ».

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